Hantise des jeunes parents, la mort subite du nourrisson (MSN) peut toucher les bébés de leur naissance jusqu’à leurs 24 mois. Heureusement, grâce à une meilleure prévention, le taux de MSN a fortement chuté en 20 ans. Les conseils pour limiter le risque de mort subite du nourrisson.
Qu’est-ce-que la mort subite du nourrisson ?
Première circonstance de mortalité chez les bébés de moins d’un an, la mort subite du nourrisson est un décès soudain, imprévisible et également sans cause identifiée d’un point de vue médical. Elle concerne donc des bébés initialement bien-portants âgés de 0 à 24 mois, mais plus particulièrement ceux de moins de 6 mois. Le décès survient généralement pendant leur sommeil. Il se produit entre 250 et 350 morts subites du nourrisson en France chaque année, mais ce nombre a fortement baissé.
Mort subite ou mort inattendue du nourrisson : quelles différences ?
Avant de parler de mort subite du nourrisson (MSN), les médecins commencent par diagnostiquer une mort inattendue du nourrisson (MIN). Le décès est soudain et survient chez un bébé dont aucun antécédent ni fait particulier ne pourrait l’expliquer. Après plusieurs analyses (examens cliniques et du lieu de décès, prélèvements biologiques, imagerie et autopsie), une cause peut éventuellement être trouvée à cette mort inattendue :
- Infections des voies respiratoires ou générales, dont le risque est accru en hiver.
- Maladie du muscle cardiaque ou maladie métabolique.
- Retards de prise en charge de l’enfant face à certaines problématiques telles qu’une déshydratation.
- Retard du développement.
- Anomalie neurologique.
- Risques liés à l’environnement de l’enfant : tabagisme (en particulier de la mère), hyperthermie, conditions de couchage…
Lorsque le décès ne trouve aucune explication médicale, il est alors considéré comme une mort subite du nourrisson.
Comment prévenir la mort subite du nourrisson ? Les 7 conseils essentiels
S’il est difficile de prévenir les causes d’une MIN/MSN lorsqu’elles sont médicales, vous pouvez améliorer l’environnement de couchage de votre bébé pour en réduire les risques.
#1 Couchez votre bébé sur le dos et à plat
Dès sa naissance, allongez votre bébé sur le dos (et pas immédiatement après son repas : attendez au moins 15 minutes) et sur un matelas ferme, parfaitement adapté à la taille du lit. N’y ajoutez aucun objet qui serait susceptible de gêner sa respiration : peluches, tour de lit, bavoir, couverture, cale-tête, cocon ou encore oreillers sont à proscrire.
#2 Dormez dans la même chambre que votre bébé jusqu’à ses 6 mois
Attention, il s’agit bien de la même chambre et non du même lit. Cette dernière pratique est déconseillée par les professionnels de santé, d’autant plus si l’un des parents est sous traitement, bouge beaucoup pendant son sommeil, consomme de l’alcool ou est en surpoids.
En revanche, dormir dans la même chambre que votre bébé jusqu’à ses 6 mois permettrait d’éviter 52 % des MIN, d’après les résultats d’un groupe d’étude européen portant sur 20 pays, entre 1994 et 1996. En effet, cette proximité avec vous lui permet, notamment, de caler le rythme de sa respiration sur la vôtre, en plus de vous aider à être encore plus réactifs en cas de besoin.
Si, pour diverses raisons, vous ne pouvez dormir dans la même chambre que votre bébé, certains matériels peut vous aider à accentuer votre surveillance : écoute-bébé, caméra, moniteur de surveillance respiratoire…
#3 Habillez votre bébé de façon adaptée pour le coucher
En plus de son pyjama, une gigoteuse ou turbulette adaptée à sa taille suffit. Veillez seulement à ce qu’elle soit bien attachée, afin qu’il n’y ait aucun risque pour que votre bébé glisse dedans. Cet habillage doit également concorder avec la saison : attention aux gigoteuses trop chaudes ! Pour vous y retrouver, prêtez attention au TOG, un indice de chaleur. Plus le TOG est élevé, plus la gigoteuse est chaude. Elle doit donc être adaptée à la température de la chambre : entre 18 et 21 degrés, une gigoteuse de TOG 1 suffit.
#4 Maintenez la bonne température dans la chambre où dort votre bébé
Les températures idéales dans sa chambre doivent s’élever à 18 ou 19 degrés. Inutile de la chauffer, donc. En effet, un nourrisson s’adapte mieux à des températures fraîches qu’à la chaleur. N’hésitez donc pas à le découvrir en voiture, s’il y a du chauffage et bien sûr, en période de fortes chaleurs.
#5 Evitez de faire dormir votre bébé dans un transat
Le transat ? Un objet à utiliser avec modération. S’il peut être confortable et pratique, mieux vaut limiter son utilisation et ne pas faire dormir votre enfant dedans. En effet, la position « tassée » qu’il entraîne peut présenter des risques physiologiques à plus long terme, surtout si son utilisation est fréquente, et donc augmenter les risques de mort inattendue. Par conséquent, réservez-le pour des moments où votre bébé est bien réveillé.
#6 Zéro tabac autour de votre bébé !
Fumer pendant la grossesse puis après la naissance, augmente considérablement les risques de décès subit en provoquant infections respiratoires, asthme, otites chroniques, mais aussi régurgitations plus importantes. Il est donc essentiel d’offrir à votre bébé un environnement sans tabac.
#7 Contre la mort subite du nourrisson, les bienfaits de l’allaitement
L’allaitement exclusif ou partiel d’au moins 2 mois permettrait de réduire les risques de mort subite du nourrisson, d’après une étude de l’Université de médecine de Virginie, aux Etats-Unis, publiée dans la revue Pediatrics. Allaiter semble avoir des bienfaits sur les cycles du sommeil du nourrisson, ainsi que sur son système immunitaire. Pour rappel, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) préconise l’allaitement exclusif jusqu’à l’âge de 6 mois.