La mémoire est une faculté essentielle mais qui peut être mise en danger pour de multiples raisons et par différentes pathologies. Quels exercices sont recommandés pour la stimuler et la renforcer ? Focus.
Mémoire : la connaître pour ne pas la faire flancher
Qu’appelle-t-on « mémoire » ? La mémoire se définit par le fait de conserver et restituer des informations, autrement dit d’apprendre et de se souvenir. Au sein du cerveau, la mémoire est définie par un ensemble de cinq systèmes interconnectés grâce aux réseaux neuronaux :
- La mémoire à court terme ou de travail, que l’on utilise en permanence pour mémoriser et conserver temporairement certaines informations.
- La mémoire sensorielle (ou perceptive) est liée à nos cinq sens et à nos perceptions. C’est elle qui nous donne le sentiment de « déjà vu » ou de quelque chose de « familier ».
- La mémoire sémantique, liée au savoir et aux connaissances récoltées sur le monde (en lien avec la culture), l’environnement et sur soi.
- La mémoire épisodique qui regroupe nos souvenirs et nous permet de nous projeter dans le futur, en rassemblant le contexte lié à nos expériences passées et les émotions que l’on a pu ressentir.
- La mémoire procédurale est liée à l’ensemble de nos apprentissages, de nos gestes et habitudes du quotidien : des automatismes qui rendent cette mémoire inconsciente.
Ces cinq types de mémoire sollicitent différentes zones réparties à travers l’ensemble du cerveau. Ainsi, pour se rappeler d’un souvenir en détails, plusieurs zones cérébrales sont sollicitées. Si bien que pour affirmer que la mémoire fonctionne, toutes les mémoires doivent fonctionner normalement. Plus le réseau neuronal formant la mémoire est sollicité, plus les informations y sont enregistrées durablement.
Quels exercices pour entretenir votre mémoire ?
Pour que votre mémoire soit capable le plus longtemps possible de mémoriser et de restituer, il faut la faire travailler ! Voici quelques exemples de petits exercices ludiques pour muscler et donc renforcer votre mémoire, mais aussi gagner en confiance en soi.
#1 Mots croisés, puzzles et sudoku
Divertissants et faciles à trouver dans les magazines, les mots croisés et sudokus sont des jeux qui présentent de nombreux bienfaits pour les capacités cognitives, tout comme les puzzles. D’autant plus que plusieurs niveaux de difficulté (et un très grand nombre de pièces dans le cas des puzzles) existent ! De quoi stimuler la mémoire et ses interconnexions neuronales, mais aussi certaines zones du cerveau : la zone responsable de la capacité à résoudre des problèmes et celle qui chapeaute la durée d’attention, notamment.
#2 Les jeux de plateau : échecs, dames, etc.
Des classiques qui ne connaissent aucune routine, puisque le niveau et l’intensité du jeu varient en fonction de son adversaire. Mémoire mais aussi capacité à élaborer une stratégie, réflexion, créativité… sont autant de compétences requises pour jouer et des atouts pour diminuer les risques d’apparition de certaines pathologies neurologiques, comme la démence ou la maladie d’Alzheimer.
#3 Les suites d’éléments
Une étoile bleue suivie d’un cercle vert, lui-même suivi d’un carré rouge, lui-même suivi d’un triangle jaune… Le tout à mémoriser pendant un laps de temps précis, puis à masquer et à restituer avant de passer à une série différente : tel est le principe des suites d’éléments. Ces derniers existent sous la forme la plus basique à la plus détaillée. De quoi faire travailler votre mémoire à court terme, qui a tendance à s’affaiblir avec l’âge.
#4 Les illusions d’optique
Des contrastes, des perspectives, des reliefs et des mouvements… Telles sont les illusions d’optique, fascinantes et véritables « casse-têtes » pour le cerveau qui cherche à mettre du sens partout. L’image est formée sur la rétine, analysée et transmise au cerveau sous forme de messages codés. Les zones cérébrales visuelles qui analysent ces messages donnent alors une représentation de l’objet perçu… avec parfois des « erreurs » d’interprétation : c’est l’illusion d’optique, qui peut être différemment perçue d’un individu à l’autre (en fonction de son vécu, de sa mémoire et de l’environnement). Mais alors comment rectifier ces « erreurs » ? En est-on capable ? Une expérience passionnante d’un point de vue cérébral, mais aussi social.
#5 Le test de Stroop
Le test de Stroop consiste en des suites de mots correspondant à des couleurs mais écrits dans des couleurs différentes de celle du mot. Par exemple : « bleu vert rouge jaune » écrits en rouge, bleu, jaune, vert… La consigne ? Citer les couleurs de chaque mot sans citer le mot lui-même. Cet exercice à première vue sans queue ni tête, répond en réalité à un objectif : prouver que notre cerveau lit plus vite un mot qu’il ne détecte une couleur. Car lire et reconnaître une couleur font appel à deux zones cérébrales distinctes. Serez-vous l’exception qui confirme la règle de cette gymnastique mentale ?
#6 Quelques questions à vous poser
Cela permet de faire travailler à la fois votre mémoire à court, moyen et long terme :
- Quel est le dernier film que vous êtes allé voir au cinéma ?
- Qu’avez-vous mangé hier midi ? Il y a 2 jours ?
- Quelles sont les 5 dernières personnes auxquelles vous avez parlé ? Quelle profession exercent-elles ? Etc.
- Pouvez-vous résumer un livre que vous avez lu dans l’année écoulée ?
Avant de déterminer la question à vous poser, vous devez être en mesure d’en vérifier la réponse. L’occasion de mobiliser vos souvenirs qui peuvent s’estomper avec l’âge, du plus récent au plus ancien.