Ejaculation précoce : en parler pour y mettre fin

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Ejaculation précoce
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L’éjaculation précoce ou prématurée peut se manifester dès l’adolescence et tout au long de sa vie sexuelle. Souvent d’origine psychologique, ce trouble n’est en rien inéluctable… à condition d’oser en parler !

 

Ejaculation précoce : un trouble surestimé

 

Environ 30% des hommes seraient concernés par ce problème qui représente le premier motif de consultation en sexologie en France. Mais, en réalité, beaucoup d’hommes pensent qu’ils en sont atteints… à tort. A l’inverse, nombreux sont ceux qui n’osent pas en parler, se sentant atteints dans leur virilité, alors que l’éjaculation précoce n’est pas définitive.

 

Ejaculation précoce : un peu d’anatomie et définition

En préambule, quelques rappels d’anatomie : l’appareil génital masculin est composé de deux testicules, renfermant les spermatozoïdes qui se forment et arrivent à maturation au sein de l’épididyme. Lors d’une érection, ces derniers s’acheminent ensuite par les canaux déférents, avec le liquide séminal (sperme) dont la qualité est en partie assurée par les vésicules séminales et la prostate croisées sur sa route.

 

Prochaine étape du trajet : le canal uro-génital et l’urètre, par lesquels s’évacue le sperme. En plus de l’urètre, le pénis est constitué de trois corps érectiles (et, extérieurement, du prépuce et du gland) : les deux premiers corps érectiles sont essentiellement constitués de veines et d’artères, et le dernier renferme l’urètre.

 

Au moment de l’érection, ces corps érectiles reçoivent des informations du cerveau provoquant la dilatation de leurs vaisseaux sanguins et se remplissent alors de sang. L’augmentation progressive de la pression et la contraction des muscles provoquent l’éjaculation. Lorsque le réflexe éjaculatoire est activé, il n’y a plus de contrôle possible.

 

Si les professionnels de santé préfèrent l’appellation d’éjaculation prématurée, on parle d’éjaculation précoce lorsque :

  • Le réflexe éjaculatoire se déclenche avant ou après la pénétration, réduisant cette dernière à moins de 3 minutes.
  • L’homme subit un manque de contrôle qui l’empêche de retarder le moment de l’éjaculation.
  • Ce trouble provoque des troubles de la sexualité : l’homme qui se sent honteux ou frustré, évite un maximum d’avoir des rapports sexuels. 

 

Ejaculation précoce : un trouble multifactoriel

Ce trouble peut s’expliquer par de multiples facteurs, dont le principal est d’ordre psychologique. En cause, un stress provoqués par des difficultés ressenties par l’homme à se positionner par rapport à ses partenaires sexuels ou une appréhension du rapport sexuel en lui-même.

 

D’une manière générale, l’homme concerné évolue dans un contexte où il ne parvient pas à se détendre. Dans la dimension psychologique, le facteur émotionnel peut aussi entrer en ligne de compte : manque de confiance en soi, de connaissance de l’autre, anxiété… peuvent favoriser une éjaculation précoce. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle est particulièrement fréquente chez les jeunes hommes qui débutent leur vie sexuelle, leur manque d’expérience devenant une source d’appréhension.

 

Des problèmes relationnels voire conflictuels (culpabilité, sentiment de trahison, rancune…) avec son ou sa partenaire peuvent également expliquer la survenue de ce trouble. Il se pourrait par ailleurs que de mauvaises habitudes liées à la masturbation pourraient également entraîner la prématurité de l’éjaculation, notamment lorsque l’homme se masturbe en voulant évacuer la tension à tout prix et rapidement.

 

Enfin, le dernier facteur évoqué est d’origine métabolique : prépuce trop court, hypersensibilité du gland, irritation de l’urètre… mais aussi défaut de sérotonine.

 

Comment traiter l’éjaculation précoce ?

 

Plusieurs moyens de traiter l’éjaculation précoce existent, sans passer par la voie médicamenteuse. Tour d’horizon.

 

Sexologue, psychologue… Entamer une thérapie

Plusieurs professionnels peuvent aider un homme touché par l’éjaculation précoce à en sortir. Le sexologue est le thérapeute le plus adapté. Son approche s’articule autour de différents axes, pour remédier à ce trouble :

  • des éléments de psychothérapie, pour le patient ou le couple, avec l’objectif de diminuer l’anxiété dans le rapport sexuel, augmenter la confiance en soi, et tenter de résoudre les problèmes psychologiques ou relationnels qui ont pu précipiter l’apparition de l’éjaculation précoce ;
  • des éléments de thérapie comportementale, par la gestion de l’excitation ou l’usage d’une technique de retardement de l’éjaculation.

 

Dans certains cas, un traitement médicamenteux peut être prescrit par un médecin.

 

D’autres professionnels tels que le psychologue, le psychothérapeute ou le psychanalyste peuvent également être consultés. Certaines techniques de relaxation effectuées en parallèle de ces consultations peuvent s’avérer utiles : sophrologie et hypnose, notamment, selon l’identification du problème à l’origine de l’éjaculation précoce.

 

« Arrêt-démarrage » et compression

Ces deux méthodes sont les plus couramment utilisées pour lutter contre l’éjaculation précoce. Elles ont pour objectif de diminuer l’anxiété puis d’atteindre de hauts niveaux d’excitation sans éjaculer et donc, à terme, de retarder ce moment un maximum.

Concernant la méthode d’arrêt-démarrage, également appelée « stop and go », celle-ci consiste à cesser tout mouvement de stimulation du pénis dès lors que les premiers signes pré-éjaculatoires se manifestent, puis de les reprendre lorsque la tension est redescendue.

 

Quant à la technique de compression, comme son nom l’indique, il s’agit, après une période de stimulation également, de comprimer le gland pendant 10 à 20 secondes pour diminuer l’intensité de l’érection et empêcher l’éjaculation de se produire. Puis, la stimulation reprend après 30 secondes environ, et ainsi de suite.

 

Des pratiques qui ont permis à de nombreux patients de prolonger leur érection sans éjaculation de 5 à 10 minutes.

 

Ces techniques, associées à une thérapie et de la relaxation, peuvent donc permettre de se passer de médicaments, souvent inutiles. Selon l’intensité de la souffrance éprouvée par le patient et la cause de son éjaculation précoce, ils peuvent toutefois être proposés en complément d’une thérapie et de la pratique d’une technique de retardement. Mais seul un médecin pourra vous les prescrire !

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