Des poussées (très) douloureuses suivies d’une période d’accalmie : telle est la manifestation de la spondylarthrite ankylosante (SA). Environ 180 000 français en sont atteints, dont une majorité d’hommes. Tout savoir sur cette maladie chronique.
Tout savoir sur la spondylarthrite ankylosante
Inflammation chronique des articulations atteignant essentiellement la colonne vertébrale et le rachis, la spondylarthrite ankylosante (SA) se déclare généralement entre 20 et 30 ans, mais parfois dès l’adolescence.
Contexte et nature de la spondylarthrite ankylosante
Cette maladie fait partie de la famille des spondyloarthrites, un ensemble de rhumatismes inflammatoires. Elle est d’ailleurs la plus répandue d’entre elles.
La spondylarthrite ankylosante se manifeste par des crises plus ou moins douloureuses (appelées « poussées »), selon les patients atteints. Elle touche alors la colonne vertébrale, le rachis et irradie jusqu’au bassin.
Aux phases de poussées font place des périodes d’accalmie. Les crises surviennent généralement au repos et correspondent à une inflammation aiguë de l’enthèse (partie de l’os où s’insèrent les tendons, ligaments et capsules). Lorsqu’elle s’estompe au profit de l’accalmie, l’inflammation laisse derrière elle une cicatrice composée de tissus fibreux qui vont s’ossifier peu à peu.
Arthrites, inflammations du tendon et/ou des ligaments sont des conséquences possibles de la SA. Autre conséquence, d’ordre psychologique cette fois : du fait de son caractère chronique, cette maladie peut provoquer une grande fatigue et entraîner une dépression.
Personnes à risques et facteurs de risques
La majorité des patients ont en commun d’être porteurs du gène HLA (human leucocyte antigene) B27, présents chez 7 à 8% des Français. Ce gène serait notamment à l’origine d’une mauvaise réponse immunitaire : le corps fabrique des anticorps contre lui-même, provoquant la SA, un mécanisme que l’on retrouve dans d’autres maladies auto-immunes. Mais être porteur de ce gène ne rend pas systématique l’apparition d’une spondylarthrite ankylosante.
D’autres facteurs de risques existent, comme le tabagisme ou la modification durable de la flore intestinale.
Prise en charge de la spondylarthrite ankylosante
Le diagnostic et la prise en charge précoces de la SA permettent de limiter les lésions qu’elle laisse sur la colonne vertébrale.
Diagnostic de la spondylarthrite ankylosante
Plusieurs examens contribuent à diagnostiquer cette maladie. Les premiers consistent à effectuer un bilan sanguin afin d’évaluer s’il y a une inflammation chronique au niveau sanguin et de rechercher l’antigène HLA-B27.
Cet examen est généralement suivi d’une radiographie pour étudier les modifications typiques des articulations sacro-iliaques concernées par la SA. Mais cette méthode n’est pas toujours efficace dans la mesure où les signes ne sont visibles qu’à partir de plusieurs années avec cette maladie. L’IRM permet plus précisément de repérer les modifications liées à l’inflammation sur la colonne vertébrale et le bassin.
Traitements de la spondylarthrite ankylosante
La spondylarthrite ankylosante se traite essentiellement à base d’anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) qui permettent de diminuer la douleur et l’inflammation. Mais lorsque la maladie est associée à d’autres symptômes ou qu’elle a provoqué d’autres troubles tels qu’une atteinte cartilagineuse ou une rétraction des orteils, les anti-inflammatoires seuls ne suffisent pas. Ils doivent alors être associés à d’autres médicaments.
La rééducation par la kinésithérapie, l’ergothérapie et l’appareillage (élaboration d’un corset adapté à chaque patient) constituent d’autres réponses thérapeutiques. Elles ont notamment pour but de prévenir l’ankylose articulaire. Quand elle survient au début de la maladie, la rééducation vise à atténuer les symptômes et donc à les rendre plus supportables, mais aussi prévenir d’éventuelles déformations liées à la SA.
On résume… La spondylarthrite ankylosante est une maladie inflammatoire chronique touchant les articulations de la colonne vertébrale, du rachis et du bassin. Si l’intensité des douleurs varie d’une personne à l’autre, l’inflammation est bien réelle et peut laisser des lésions osseuses irréversibles. Plus cette maladie aux multiples facteurs est prise en charge tôt, plus il est possible de l’atténuer.
Sources & références :
- https://www.rhumatismes.net/index.php?id_bro=13&p=7&rub=edito
- https://www.inserm.fr/dossier/spondyloarthrites/
- https://arthrite.ca/a-propos-de-l-arthrite/les-types-d-arthrite-de-a-a-z/types/spondylarthrite-ankylosante
- https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/spondylarthrite-ankylosante/definition-facteurs-favorisants#:~:text=La%20spondylarthrite%20ankylosante%20est%20une,un%20enraidissement%20des%20articulations%20touch%C3%A9es