Adénopathie : quand les ganglions grossissent

Quel est le rôle des ganglions ? Quand parle-t-on d’adénopathie et comment réagir ? Tout savoir sur cette pathologie.
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Lorsque les ganglions lymphatiques augmentent, on parle d’adénopathie, provoquée par une infection. Quel est le rôle des ganglions ? Quand parle-t-on d’adénopathie et comment réagir ? Tout savoir sur cette pathologie.

 

Adénopathie : une question de taille

L’adénopathie se définit par l’augmentation de la taille d’un ou plusieurs ganglions lymphatiques. Ce grossissement peut s’accompagner d’une inflammation et de douleurs au toucher. Dans la plupart des cas, l’adénopathie est provoquée par une infection, mais elle peut aussi avoir une origine plus grave ou s’avérer idiopathique, autrement dit sans cause connue. 

 

Les ganglions : un rôle clé pour la défense de l’organisme

Petit rappel. Les ganglions lymphatiques sont présents dans tout le corps, mais plus particulièrement au niveau des aisselles, du cou et de l’aine, sous forme de « grappes ». Ils sont d’ailleurs palpables à ces endroits. On en trouve au total une centaine dans tout le corps humain.

Petits organes à part entière, les ganglions assurent le bon fonctionnement du système lymphatique en éliminant les bactéries, les virus et les corps étrangers de la lymphe (liquide incolore) et des lymphocytes, qu’ils fabriquent. Ces cellules, type de globules blancs, ont pour rôle de combattre les infections. 

Dès qu’ils en détectent une, les ganglions augmentent de volume mais deviennent aussi plus puissants, afin de mieux la combattre. Ils peuvent devenir douloureux au toucher, même so ce n’est pas systématique.

 

Ganglions : quels sont les symptômes de l’adénopathie ?

On parle d’adénopathie dès lors qu’un ou plusieurs ganglions ont atteint un diamètre supérieur à 1 cm, sauf pour les ganglions de l’aine, dont l’augmentation est considérée pathologique à partir de 2 cm. L’adénopathie est localisée lorsqu’elle touche une zone du corps, et généralisée lorsqu’au moins deux zones sont concernées.

 

Selon la situation du patient, le ou les ganglions touchés par l’adénopathie peuvent être mous ou durs au toucher et douloureux. De plus, la peau peut être rouge et chaude au niveau de l’inflammation.

 

Les autres symptômes dépendent directement de l’infection qui a provoqué l’adénopathie : écoulement nasal, nez bouché, mal de gorge, fièvre, douleurs articulaires, fatigue, ou encore perte de poids.

 

Adénopathie : distinguer les différentes appellations

Plusieurs termes médicaux peuvent être utilisés par votre médecin pour qualifier l’adénopathie : lymphadénopathie, lymphadénite, ou encore adénite. Dans le premier cas, cela désigne des ganglions lymphatiques enflés. Le deuxième terme désigne une adénopathie associée à une inflammation. Enfin, l’adénite correspond à une inflammation des tissus entourant les ganglions.

Adénopathie : quelles en sont les causes ?

La cause principale de l’adénopathie est infectieuse. Toutes les infections les plus courantes, comme l’angine, la rhinopharyngite, la bronchite ou la sinusite, peuvent en être à l’origine.

 

L’adénopathie peut aussi être provoquée par des causes plus graves, mais aussi plus rares : une tumeur maligne et localisée, une leucémie, un lymphome (cancer des cellules sanguines) ou encore une infection par le VIH, la tuberculose ou une pathologie auto-immune inflammatoire.

 

 

Adénopathie : gare aux confusions !

 

Il est courant de confondre une adénopathie avec d’autres pathologies, en particulier lorsqu’elle est localisée au niveau du cou (adénopathie cervicale) : glande salivaire, anévrysme carotidien, kyste épithélial branchial, ou encore tumeur de la glande thyroïde. La consultation médicale est indispensable pour poser le bon diagnostic.

 

Adénopathie : quand consulter ?

Il est nécessaire de prendre rendez-vous avec votre médecin traitant en présence de plusieurs symptômes :

  • Le ou les ganglions concernés sont douloureux au toucher.
  • Les symptômes associés à la maladie persistent plusieurs jours ou s’aggravent.
  • Vous présentez un facteur de risque aggravant : votre sang a été exposé au cours d’un accident, vous avez subi une griffure de chat ou de gibier, une morsure…

 

L’objectif de la consultation est tout d’abord de rechercher l’origine de l’adénopathie, mais aussi ses caractéristiques, en palpant les ganglions. 

 

Comment prendre en charge une adénopathie ?

La première étape de la prise en charge consiste en différents examens permettant de confirmer la cause suspectée. Ils varient en fonction du type d’adénopathie et des symptômes qui lui sont associés :

  • Examens sanguins
  • Analyses sérologiques pour rechercher certaines infections (comme la toxoplasmose, la mononucléose ou la syphilis)
  • Radiographie thoracique pour rechercher une adénopathie profonde ne pouvant pas être perçue à la palpation
  • Prélèvement effectué sur l’un des ganglions, pour identifier une source pathologique
  • Biopsie des ganglions, s’il y a suspicion de cancer
  • Myélogramme (ponction de moelle osseuse pour l’analyser), si le médecin soupçonne une leucémie

 

Par la suite, le traitement est adapté à la cause de l’adénopathie. Si l’origine infectieuse est confirmée :

  • Un traitement antibiotique est prescrit en cas d’infection bactérienne
  • Un traitement antiviral, s’il s’agit d’une infection par un virus
  • Un traitement antiparasitaire, si c’est un parasite qui est à l’origine de l’adénopathie.

 

Dans les cas les plus graves (cancer, lymphome, leucémie), le traitement est mis en place par un oncologue et dépend de la nature, de la localisation et du stade d’avancement de la tumeur. Dans ce cas, une lymphadénectomie peut également être pratiquée. Cette intervention chirurgicale consiste à enlever un ou plusieurs ganglions comportant des cellules cancéreuses, s’il y a un risque important de propagation de la tumeur. 

 

On résume… L’augmentation d’un ou de plusieurs ganglions peut vous inquiéter, d’autant plus que plusieurs causes, de la plus bénigne à la plus grave, peuvent l’expliquer. Mais sans symptôme associé et si votre état de santé général est bon, rassurez-vous : votre médecin ne vous prescrira pas de traitement et adoptera une période d’observation de 3 à 4 semaines. Dans la plupart des cas, l’adénopathie se résorbera d’elle-même, sans traitement ni examen complémentaire.