En cas d’anévrisme de l’aorte abdominale, il n’y a qu’une solution : la chirurgie vasculaire ou endovasculaire, moins invasive et contraignante. Tout savoir sur cette technique efficace.
Qu’est-ce qu’un anévrisme de l’aorte abdominale ?
Avec le temps, il arrive que la paroi de l’artère aorte se dilate et devienne plus fine et plus fragile. A partir d’un certain diamètre, l’anévrisme de l’aorte abdominale apparaît. Sous l’effet de la pression artérielle, cet anévrisme risque de se rompre. Quand il survient, on parle alors de rupture d’anévrisme.
Pour rappel, l’aorte est une artère (la plus grosse du corps) qui part du cœur et descend à travers le thorax (aorte thoracique) jusqu’à l’abdomen (aorte abdominale) pour irriguer les organes digestifs et urinaires. Elle se prolonge ensuite jusqu’aux jambes, où elle se sépare en deux pour former les artères iliaques.
L’anévrisme de l’aorte abdominale peut être difficile à diagnostiquer du fait que les symptômes n’apparaissent qu’en cas de rupture (douleurs au niveau de l’abdomen ou du dos, essentiellement), qui impose une opération en urgence. Une masse contenant des pulsations et pouvant être palpée au niveau de l’abdomen, ou des caillots risquant d’obstruer les artères situées au niveau des jambes, font néanmoins partie des signes compliqués de l’anévrisme (et non de la rupture).
La chirurgie endovasculaire pour traiter l’anévrisme de l’aorte abdominale
Après confirmation de la présence de l’anévrisme par l’examen écho-doppler, puis le scanner abdominal (pour mieux la caractériser), l’intervention chirurgicale est alors planifiée.
Qu’est-ce-que la chirurgie endovasculaire ?
Pratiquée par un chirurgien vasculaire, cette technique assez récente puisque développée dans les années 1990, consiste à intégrer une endoprothèse, soit une prothèse vasculaire munie d’un stent (sorte de ressort métallique) dans la zone de l’aorte concernée par l’anévrisme. La chirurgie endovasculaire est mini-invasive, cela signifie que le moins d’incisions (de petite taille) possible est pratiqué, afin de limiter le risque de complications, et améliorer le bien-être du patient.
Elle implique cependant un suivi à vie et n’est pratiquée que si le patient répond à des critères morphologiques bien précis et vérifiés grâce au scanner, une longueur suffisante entre les artères rénales et le début de l’anévrisme, notamment.
Comment se déroule l’intervention ?
Le chirurgien vasculaire procède à deux petites incisions au niveau des plis de l’aine, afin d’introduire l’endoprothèse dans l’aorte abdominale, en passant par les artères fémorales pour y parvenir. Plus précisément, l’endoprothèse est repliée dans un cathéter, puis introduite à l’intérieur de l’artère. Sa position est vérifiée par radiographie pendant l’intervention, avant d’être laissée en bon positionnement. La durée de l’intervention, sous anesthésie locale, dépend des caractéristiques propres à chaque patient et peut donc s’avérer variable. Certains établissements commencent à la programmer en ambulatoire, lorsque toutes les conditions sont réunies.
Chirurgie endovasculaire : et après ?
Les suites opératoires sont généralement plus courtes que pour une chirurgie ouverte, du fait de la diminution des risques de complications qu’implique cette technique. Au moins une fois par an, un scanner et écho-doppler doivent être pratiqués dans le cadre du suivi. Le but ? Vérifier que l’anévrisme n’a pas recommencé à se développer malgré la présence de l’endoprothèse.
FAQ : La chirurgie vasculaire ou endovasculaire
Quelles sont les conditions à réunir pour bénéficier de cette chirurgie ?
La principale condition est que la distance entre les artères rénales et le début de l’anévrisme soit suffisante. Par ailleurs, cette technique est davantage réservée aux patients plus âgés ou trop fragiles pour supporter la chirurgie traditionnelle plus lourde.
Quelles sont les différences avec la chirurgie traditionnelle pour soigner un anévrisme de l’aorte abdominale ?
Avec la chirurgie traditionnelle, l’abdomen du patient est ouvert pour soigner directement l’anévrisme, tandis que deux incisions au maximum sont pratiquées avec la chirurgie endovasculaire. Autres différences notables, la première technique s’effectue sous anesthésie générale quand une anesthésie locale suffit pour la chirurgie vasculaire. De plus, la chirurgie traditionnelle présente davantage de risques de complications et donc une convalescence plus longue que la technique chirurgicale plus récente. Mais la technique classique n’implique pas de suivi particulier par la suite, contrairement à la chirurgie endovasculaire.
Pourquoi la surveillance post-opératoire est-elle si importante ?
Parce qu’il subsiste toujours un risque qu’avec le temps, et malgré la présence de l’endoprothèse, l’anévrisme se développe de nouveau. Le suivi annuel permet donc de vérifier que cette croissance n’a pas repris et que l’endoprothèse effectue toujours « sa mission » correctement.