Encore méconnue, l’approche Snoezelen présente pourtant de nombreux bienfaits, au service de différents troubles et pathologies : troubles du comportement et cognitifs, handicaps mentaux, cancers... Mais quelle est cette approche et en quoi consiste-t-elle ? Présentation.
Qu’est-ce-que l’approche Snoezelen ?
L’approche Snoezelen, parfois simplement appelée snoezelen, vient de Hollande, où elle a été développée dans les années 1970. Elle est basée sur les notions de détente et d’exploration sensorielle, en s’articulant autour de diverses activités destinées à stimuler les sens, dans un cadre agréable et plaisant pour le patient.
Ce dernier choisit librement sa manière d’occuper l’espace, tout en pouvant s’appuyer sur un professionnel de santé formé à cette approche et capable de détecter s’il y a besoin d’intervenir.
Au cœur du concept, la notion de « prendre soin » prime : grâce à l’accompagnement, l’écoute et l’observation du soignant, aidé par les moyens de stimulation et d’exploration sensorielles à disposition, le patient se sent en sécurité psycho-corporelle, un autre objectif visé par l’approche Snoezelen. Et pour cause, c’est le patient qui mène la séance à son rythme, en fonction des sens qu’il souhaite solliciter. Au professionnel de santé de le suivre et de l’accompagner en conséquence, sans forcément agir mais en se montrant toujours disponible si le patient en ressent le besoin.
Approche Snoezelen : plusieurs salles, plusieurs ambiances
Pour en faire bénéficier les patients, aménager un espace dédié, même réduit, est nécessaire : lumière tamisée, musique et couleurs douces, objets lumineux… L’objectif ? Mobiliser et stimuler les cinq sens au cours de cette « visite ».
Idéalement, plusieurs salles spécifiques sont aménagées, afin de proposer une ambiance et une thématique différente (avec des objectifs également différents) par espace. En cas d’espace restreint, un système de rideaux ou de voilages peut aider à distinguer les différentes ambiances. On y trouve aussi des équipements qui permettent à la fois au patient de se servir de ses sens et de se détendre, en fonction de ses besoins. Une dominante de blanc, avec des tapis de mousse, des matelas (à eau ou à air) ou encore des colonnes à bulles sont ainsi privilégiés quand l’objectif principal est la détente. Les couleurs plus vives, le noir et les objets tels que des balles, des guirlandes, des dalles lumineuses ou encore des tissus, sont réservés quant à eux à la stimulation.
Reste que l’approche Snoezelen repose avant tout sur l’adaptation à son public. Si les capacités du patient à se déplacer sont réduites, l’espace Snoezelen peut venir jusqu’à lui. C’est pourquoi, il est par exemple possible de mettre en place un « chariot Snoezelen » muni de différents équipements transportables : colonnes à bulles, diffuseurs d’huiles essentielles, rétroprojecteur pour exposer des images inspirantes…
Dans quels cas est proposée l’approche Snoezelen ?
À l’origine, la méthode Snoezelen était proposée aux patients atteints de handicaps et polyhandicaps mentaux. Mais, au fil des années, l’approche s’est étendue aux domaines de la gériatrie. Elle s’avère particulièrement bien adaptée aux personnes âgées dépendantes ou atteintes de la maladie d’Alzheimer. On la trouve aussi dans les champs de la psychiatrie, de la pédiatrie et, plus largement, de la petite enfance. L’approche Snoezelen est également proposée en cancérologie, afin de soulager les patients et les aider à mieux gérer la douleur et l’anxiété.
Approche Snoezelen : pas d’objectifs ni de résultats, mais du bien-être
Ce qui rend l’approche Snoezelen unique en son genre, c’est qu’elle ne vise aucun résultat précis ni objectif d’amélioration concret. Seuls le bien-être et la détente du patient comptent. Pour la mettre en place et la proposer, suivre une formation dédiée, réservée aux professionnels de santé, est requise.
Si la méthode est encore méconnue, elle se développe peu à peu et a d’ores et déjà conquis les domaines du grand-âge (en intégrant plusieurs maisons de retraite) et de la petite enfance (en crèche et en maisons de la famille, notamment) ; en plus des services et des structures accueillant des publics atteints de divers troubles psychiques et de handicaps, déjà « habitués » au concept. Son déploiement progressif dans les services de cancérologie pourrait contribuer à la développer davantage dans les prochaines années.