Période sensible, la grossesse peut favoriser l’apparition d’infections, dont certaines provoquent plus précisément brûlures et démangeaisons vaginales. Des symptômes dont les causes, multiples, nécessitent une prise en charge rapide. Zoom sur 4 des principales infections qui en sont à l’origine.
La grossesse, une période propice aux infections intimes
Pendant votre grossesse, vos défenses immunitaires sont moins résistantes, car elles doivent partager leur travail de protection entre vous et votre bébé. C’est pourquoi vous êtes plus susceptible d’être sujette à diverses sortes d’infections. Votre flore vaginale s’avère particulièrement vulnérable : l’utérus augmente de taille au fil des mois, comprimant les organes environnants, comme la vessie. De plus, l’augmentation de la rétention de liquides alors que vous vous approchez du terme de votre grossesse favorise la prolifération de certaines bactéries dans le vagin.
Quelles infections sont à l’origine de brûlures et démangeaisons vaginales pendant la grossesse ?
De manière générale, vous serez plus vulnérable aux infections pendant la grossesse. Quatre d’entre elles touchent spécifiquement la flore vaginale, entraînant des symptômes souvent désagréables.
L’infection urinaire ou cystite, fréquente et étroitement surveillée
Fréquente chez les femmes et en particulier chez les femmes enceintes, la cystite est le plus souvent causée par la bactérie « Escherichia coli », naturellement présente dans le tube digestif. Mais lorsqu’elle pénètre dans l’urètre, remonte dans la vessie et commence à se multiplier, survient l’infection urinaire ou cystite, également appelée cystite aiguë car elle guérit rapidement une fois traitée.
Pendant la grossesse, cette infection est plus fréquente en raison de la pression exercée par le poids du bébé sur la vessie et le ralentissement de l’écoulement de l’urine que cela provoque.
Les brûlures et démangeaisons vaginales provoquées par la cystite sont plus prononcées au moment d’uriner ou peu après une miction. Elles peuvent s’accompagner de douleurs dans le bas-ventre et d’une envie plus fréquente d’uriner. Dès l’apparition de symptômes, consultez rapidement votre médecin.
Sans prise en charge, l’infection urinaire risque de se compliquer en atteignant les reins et en provoquant l’accouchement prématuré. C’est pourquoi, dès le quatrième mois de grossesse, le dépistage de la présence de bactéries dans les urines par le test de la bandelette urinaire ou un examen cytobactériologique des urines (ECBU) en laboratoire est automatiquement pratiqué.
La vaginose, conséquence d’un déséquilibre de la flore vaginale
La flore vaginale est composée d’un ensemble de micro-organismes (bactéries notamment), dont certains sont essentiels pour en maintenir l’équilibre :
- Des ferments lactiques de la famille des lactobacilles, qui sont de bonnes bactéries chargées de protéger la flore vaginale des infections. Ces ferments lactiques représentent plus de 90% de la composition de la flore.
- Des bactéries digestives sont également présentes, en faible quantité. Elles sont pathogènes mais inoffensives tant que l’équilibre de la flore vaginale est maintenu.
- Le glycogène est une substance produite par la muqueuse vaginale sous l’action de l’œstrogène (hormone féminine), et qui favorise le développement des lactobacilles.
Grâce au « travail » commun de l’ensemble de ces éléments, l’acidité de la flore vaginale est maintenue, ce qui la protège du développement d’éléments pathogènes et des infections. Or, durant la grossesse, la fragilisation de la flore vaginale la rend plus vulnérable face au développement de certaines bactéries pathogènes à l’origine de la vaginose. Les douches vaginales et l’utilisation de certains produits parfumés au niveau du vagin représentent également des facteurs de risques de développer cette infection.
En plus des brûlures et démangeaisons vaginales, d’autres symptômes peuvent vous aider à l’identifier : les sécrétions vaginales deviennent malodorantes et plus blanches.
L’infection vaginale ou vaginite : une mycose dans la plupart des cas
La mycose est généralement causée par un champignon : le Candida Albicans. Également appelée vaginite à levures, cette infection est favorisée par un déséquilibre de la flore vaginale, rendant la prolifération du champignon Candida Albicans possible. Mais d’autres germes peuvent aussi provoquer une vaginite : certains parasites, des bactéries (Escherichia coli, Mycoplasme, Gardnerella vaginalis, Chlamydia, Gonocoque, etc.) ou des virus (comme celui responsable de l’herpès génital).
Autres symptômes possibles : des pertes vaginales blanches, épaisses et grumeleuses, ainsi que des rougeurs provoquées par l’inflammation du vagin et qui vont de pair avec les démangeaisons.
En cas de vaginite d’origine bactérienne, la principale complication en l’absence de prise en charge, s’avère la contamination du bébé lors de l’accouchement.
L’herpès génital, un virus aux risques multiples
La grossesse ne favorise pas cette infection sexuellement transmissible (IST), transmise comme son nom l’indique lors d’un rapport sexuel. Toutefois, que la contamination soit antérieure à la grossesse ou qu’elle ait eu lieu pendant, la présence du virus de l’herpès génital nécessite un suivi très rigoureux. En effet, il peut être transmis au bébé.
L’herpès génital est récidivant, c’est-à-dire qu’il peut apparaître plusieurs fois chez un même patient sous forme de poussées d’herpès durant lesquelles les symptômes suivants peuvent être observés :
- De petites cloques groupées et remplies d’un liquide transparent apparaissent au niveau de la vulve ou dans le vagin. Ces cloques évoluent ensuite en lésions qui peuvent s’étendre jusqu’aux cuisses, l’anus, voire profondément jusque sur le col de l’utérus, au bout de plusieurs poussées récidivantes.
- Des démangeaisons, brûlures, picotements, voire douleurs.
- De la fièvre, en cas d’inflammation aiguë.
- Un gonflement des ganglions lymphatiques situés au niveau de l’aine.
- Des courbatures, douleurs au ventre et/ou à la tête, ainsi qu’au moment d’uriner.
Si vous avez déjà eu de l’herpès génital avant d’être enceinte, informez-en immédiatement votre gynécologue ou votre sage-femme et prenez rendez-vous le plus rapidement possible en cas d’apparition de symptômes.
Brûlures et démangeaisons vaginales pendant la grossesse : quelle prise en charge ?
En cas de cystite ou de vaginose, un traitement antibiotique est indispensable. Leur posologie varie en fonction de votre situation : en prise unique ou durant plusieurs jours.
Pour la vaginite, un prélèvement doit d’abord être effectué afin de confirmer le diagnostic et prescrire le traitement adapté :
- Local : gel, crème à appliquer sur la zone concernée ; ovules médicamenteux, capsules vaginales ou comprimés gynécologiques.
- Antibiotique si la vaginite est d’origine bactérienne ou parasitaire (il s’agit alors plus précisément d’un antibiotique parasitaire).
Si vos brûlures et démangeaisons sont dues à un herpès génital, votre médecin vous prescrit un traitement antiviral qui permet de diminuer l’intensité et la durée des lésions s’il est pris dès l’apparition des symptômes. Ce traitement limite les risques de transmission à votre bébé. Néanmoins, le virus de l’herpès demeurant « dormant » dans votre organisme, ce traitement ne permet pas de l’éradiquer complètement ni de prévenir une récidive.
Conseil bien-être. Comment prévenir les infections vaginales pendant la grossesse ?
En appliquant certaines mesures, vous pouvez prévenir les infections vaginales lorsque vous êtes enceinte :
- Hydratez-vous suffisamment : 1,5 à 2 litres d’eau par jour.
- Évitez les douches vaginales et l’utilisation de produits parfumés lors de votre toilette intime.
- N’effectuez pas de toilette intime excessive.
- Ne portez pas de vêtements ou de sous-vêtements trop serrés.
- Évitez les douches ou bains trop chauds.
- Arrêtez de fumer.
- Si votre partenaire a une poussée d’herpès génital, évitez tout rapport sexuel, même avec un préservatif. S’il a déjà eu de l’herpès génital mais sans poussée, utilisez le préservatif lors des rapports sexuels.
- En cas de bouton de fièvre (herpès labial), évitez tout contact entre la bouche et les parties génitales.