Tout savoir sur la tachycardie, quand le cœur s’emballe

La tachycardie est un trouble du rythme cardiaque qui provoque une accélération parfois anormale du pouls au repos. Explications complètes.
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Tout savoir sur la tachycardie, quand le cœur s’emballe
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La tachycardie, quand votre cœur s’emballe

Pouls qui accélère subitement, palpitations ressenties… Derrière ces sensations se cache un trouble du rythme cardiaque fréquent mais qui, dans certains cas, peut être grave. Tout savoir sur les tachycardies. 

 

Qu'est-ce que la tachycardie ?

 

La tachycardie est un trouble du rythme cardiaque et plus précisément une accélération du pouls au repos au-delà de 90 ou 100 battements par minute, alors que le rythme cardiaque normal chez un adulte est compris entre 60 et 90 battements par minute.

La tachycardie peut provoquer des palpitations, cette sensation que le cœur s’emballe soudain sans raison. Elle peut aussi s’accompagner d’une sensation de malaise ou, dans certains cas heureusement rares, d’une perte de connaissance.

La plupart du temps, la tachycardie est toutefois asymptomatique, c’est-à-dire qu’elle passe inaperçue pour le patient et sera détectée lors d’un examen médical.

 

Les différents types de tachycardie

 

D’un point de vue médical, il existe deux grands types de tachycardie : la tachycardie supraventriculaire (TSV) et la tachycardie ventriculaire.

Parmi les tachycardies supraventriculaires, de loin les plus fréquentes, on retrouve la tachycardie sinusale, fréquente et non pathologique, provoquée par l’effort, le stress, l’anxiété, la panique ou encore la prise de substances excitantes comme le café, le tabac, le cannabis ou d’autres drogues et médicaments. On la retrouve aussi lors d’épisodes fiévreux, en cas d’anémie ou de déshydratation.

Il existe à côté de cela de nombreux types de tachycardies pathologiques, nommées selon la partie du cœur en cause dans l’accélération anormale du rythme cardiaque. 

 

Les tachycardies les plus courantes sont :

 

La fibrillation auriculaire, ou fibrillation atriale. C’est la forme de tachycardie pathologique la plus fréquente. Elle s’exprime par des impulsions électriques irrégulières et désorganisées dans les oreillettes, les cavités supérieures du cœur, provoquant des battements cardiaques rapides et irréguliers. Elle peut aussi provoquer des palpitations voire des étourdissements. Si elle dure trop longtemps, la fibrillation auriculaire augmente le risque d’AVC (accident vasculaire cérébral), il est donc important de la traiter.

 

Le flutter auriculaire. Dans ce cas, les oreillettes se mettent à battre trop vite mais à un rythme régulier. Le flutter auriculaire peut alterner avec des épisodes de fibrillation auriculaire. Même s’il ne s’agit pas d’un trouble grave la plupart du temps, il peut provoquer des évanouissements et des douleurs thoraciques.

 

La maladie de l’oreillette, ou syndrome bradycardie-tachycardie. Cette fois, la tachycardie alterne avec des épisodes de bradycardie, autrement dit un rythme cardiaque anormalement lent (moins de 50 battements par minute). Cette pathologie peut provoquer des fatigues, malaises et étourdissements, voire des pertes de connaissance.

 

La tachycardie supraventriculaire (TSV). Ce type de tachycardie peut faire monter le pouls jusqu’à 200 battements par minute dans certains cas, pendant plusieurs minutes voire heures. Ici, ce sont donc les cavités inférieures du cœur (ventricules) qui sont en cause.

 

Les deux formes de TSV les plus courantes sont :

  • La maladie de Bouveret, ou tachycardie supraventriculaire paroxystique (TPSV). Le cœur s’accélère brutalement (jusqu’à plus de 200 battements/min dans certains cas), mais l’épisode de tachycardie peut s’arrêter de façon tout aussi brutale. 

  • Le syndrome de Wolff-Parkinson-White. La tachycardie est due ici à la présence anormale et congénitale (présente à la naissance) d’une voie électrique en plus dans le cœur. Souvent, le syndrome ne provoque pas de symptômes chez les personnes atteintes, alors qu’il cause chez d’autres des épisodes de tachycardie intenses, avec palpitations, évanouissements voire douleurs.

La tachycardie ventriculaire. Ce type de tachycardie, qui se traduit par un pouls compris entre 120 et plus de 200 battements par minute, peut être grave et nécessite une prise en charge médicale urgente. En effet, quand elle se produit, les ventricules peinent à se remplir et à se contracter de façon optimale.

Si elle ne dure que quelques secondes, la tachycardie ventriculaire causera tout au plus une perte de connaissance, mais si elle dure davantage, elle peut aboutir à une fibrillation ventriculaire et la mort subite. La plupart du temps, la tachycardie ventriculaire est la conséquence d’un infarctus du myocarde ou d’une maladie cardiaque déjà présente.

 

La fibrillation ventriculaire. Arythmie cardiaque la plus grave, la fibrillation ventriculaire est l’incapacité des ventricules à se contracter et donc à faire circuler le sang. Elle se traduit par des pulsations très rapides mais non-synchronisées et inefficaces, et peut donc déboucher sur l’arrêt cardiaque. Sans choc électrique à l’aide d’un défibrillateur, l’issue peut donc être mortelle. 

 

Votre cœur s’emballe quand vous changez de position ? Et si c’était le syndrome de tachycardie orthostatique posturale (STOP) ? Le STOP provoque de la tachycardie, mais aussi des étourdissements, de la confusion mentale ou des maux de tête, en passant d’une position couchée à une position verticale. On ne connaît pas pour l’heure les causes précises de ce trouble sans gravité, mais souvent bien handicapant au quotidien. Parlez-en à votre médecin.

 

 

Tachycardie : quand faut-il s'inquiéter ?

 

Si vous ressentez des palpitations accompagnées d’une douleur ou d’une sensation d’oppression thoracique, d’essoufflement, de grande faiblesse ou de malaise, appelez tout de suite les urgences au 15 ou au 112.

En cas d’épisodes de tachycardie avec peu d’autres symptômes associés mais qui ont tendance à se répéter et s’installer, surtout si vous souffrez déjà d’une pathologie cardiaque ou s’il existe dans votre famille des antécédents de maladies cardiovasculaires ou de mort subite, consultez votre médecin traitant.

 

Quels examens peut vous prescrire votre médecin ?

 

Après un premier examen clinique, votre médecin pourra vous orienter vers des examens complémentaires afin d’identifier les causes exactes de votre tachycardie, à savoir :

Un électrocardiogramme (ECG) qui permet de détecter plus précisément les troubles du rythme cardiaque en observant l’activité électrique du cœur. Il pourra aussi être réalisé dans le cadre d’un test d’effort pour mesurer les variations du pouls pendant l’effort physique.

 

Si les épisodes de tachycardie ne surviennent que dans certains contextes ou s’ils sont brefs, vous pourrez être amené à porter un Holter ECG, autrement dit un ECG portatif capable de mesurer votre activité cardiaque sur une période allant de 24 à 72 heures et donc même chez vous, au travail ou la nuit.

 

Une échographie cardiaque couplée à un doppler (écho-doppler cardiaque) ou encore une IRM cardiaque peuvent également être prescrites pour affiner le diagnostic. 

Parfois, une exploration électrophysiologique sera demandée. Celle-ci doit se faire en milieu hospitalier, car elle nécessite la pose de sondes nécessaires pour enregistrer l’activité électrique cardiaque de l’intérieur. Elle peut durer plusieurs heures.

Bien sûr, votre médecin pourra aussi vous prescrire un bilan sanguin pour savoir si vos troubles du rythme cardiaque ne sont pas liés à des pathologies non-cardiaques, telles qu’une anémie ou une hyperthyroïdie.

 

Comment traiter la tachycardie ?

 

Pour traiter la tachycardie, il convient de traiter la pathologie ou la carence qui en est à l’origine, qu’elle soit cardiaque ou nom.

Quand la cause est cardiaque, il existe plusieurs manières de traiter la tachycardie. Si les médicaments antiarhytmiques, bêta-bloquants ou anticoagulants existants ne sont pas suffisants, un défibrillateur automatique ou un « pacemaker », soit un stimulateur cardiaque, peut être implanté. Reliés à votre cœur, ces appareils permettent de réguler en direct le rythme cardiaque.

 

Dans certains cas de tachycardies, notamment ventriculaires, une intervention chirurgicale peut s’imposer. On peut alors utiliser une sonde pour détruire une petite partie du tissu endommagé responsable du trouble.