D’après Santé publique France, près de 24 % des Français de 18 à 75 ans ont une consommation d’alcool problématique. Vouloir aider un proche à sortir de l’alcoolisme est admirable, mais difficile à réaliser. Découvrez les conseils essentiels pour réussir.
Alcool en excès : quels effets sur la santé ?
La consommation régulière et excessive d’alcool a des effets à plus ou moins long terme sur la santé. Considéré comme un produit psychoactif, l’alcool a notamment des répercussions sur le cerveau, dont la dépendance. Mais il modifie aussi négativement le comportement : réactions excessives, agressivité, conduites à risques, violence… L’alcool peut également influencer la sexualité : troubles de l’érection chez l’homme et baisse de libido chez la femme, entre autres.
A plus long terme, les troubles et les pathologies directement liés à une importante consommation d’alcool sont nombreux. On estime ainsi que 28 000 nouveaux cas de cancers lui seraient imputés chaque année en France. Parmi eux, on trouve les cancers du foie, des voies aérodigestives supérieures, de l’œsophage, du côlon et du rectum. Ce n’est pas tout : consommer de l’alcool augmente aussi les risques de développer une maladie cardiovasculaire, tels que des troubles du rythme cardiaque, une angine de poitrine ou encore un accident vasculaire cérébral (AVC).
En raison de la grande toxicité de l’alcool pour le foie, un certain nombre de pathologies en lien avec cet organe et l’appareil digestif peuvent également apparaître : cirrhose du foie, fibrose, hépatite aiguë alcoolique, gastrite chronique ou pancréatite.
La santé mentale n’est enfin pas épargnée, puisque l’alcool augmente l’anxiété, les risques d’apparition d’une dépression ou de troubles cognitifs.
Comment aider un proche alcoolique ?
Vous avez remarqué que votre proche rencontre des difficultés avec sa consommation d’alcool : un certain nombre de signes vous inquiètent. Rassurez-vous, même si la route risque d’être longue, vous pouvez réellement l’aider à en sortir… sans oublier de vous préserver.
#1 Entamez le dialogue dans un climat de confiance
A un moment qui vous semblera opportun, entamez une discussion à partir de vos craintes. Essayez d’exprimer de façon juste et bienveillante ce que vous avez pu constater dans le comportement de votre proche : ce qui vous inquiète et vous fait suspecter une dépendance à l’alcool. L’objectif n’est ni de le juger, ni de lui faire de reproches, mais plutôt de l’inviter à se confier et à jouer le jeu d’un vrai échange avec vous. Pour cela, vous devez instaurer un climat de confiance par votre attitude, votre ton, vos mots et votre capacité d’écoute.
#2 Montrez-vous à l’écoute
Une réelle écoute, sans interruptions ni surinterprétations de ce que votre proche pourrait vous confier, est clé. Montrez une ouverture d’esprit face à ses propos, en respectant son rythme et sa version de la situation. Un ton autoritaire, des reproches, des interruptions, de l’impatience voire une forme de chantage, sont à proscrire. Le but n’est pas de braquer votre interlocuteur. Si vous exprimez vos ressentis, c’est surtout pour l’inviter à en faire de même. Votre démarche aura également le mérite de lui montrer toute votre attention et votre disponibilité.
#3 Renseignez-vous sur les aides possibles et informez votre proche
Objectif : informer votre proche des aides dont il pourrait disposer s’il le souhaite. Listez-lui les interlocuteurs vers lesquels il pourrait se tourner : psychologue, psychothérapeute, médecin traitant avec lequel il se sent en confiance, sans oublier une ligne téléphonique de soutien, des groupes de parole ou des structures spécialisées en addictologie et alcoologie. Prenez soin de ne pas prendre de rendez-vous à sa place ou de lui forcer la main, cela pourrait se révéler contre-productif.
#4 Votre proche s’est remis à boire : dédramatisez et encouragez-le à poursuivre ses efforts
Au cours d’un processus de sevrage, il est courant de rechuter. Ne vous inquiétez pas outre mesure et ne le reprochez pas à votre proche. Montrez-lui plutôt que vous savez que ce genre d’incident peut se produire, que ce n’est pas grave et que vous l’encouragez à poursuivre ses efforts et son parcours.
#5 Vous aussi, vous pouvez consulter un professionnel de santé
Apporter votre soutien à votre proche au cours de son processus de sevrage de l’alcool peut être très éprouvant, en raison d’autant plus des liens qui vous unissent. Pour continuer à l’aider de votre mieux, il est important que vous puissiez vous faire aider si vous en ressentez le besoin. Si tel était le cas, parlez-en par exemple à votre médecin traitant si vous vous sentez suffisamment en confiance avec lui, ou à un psychologue. Autre alternative, contacter la plateforme Alcool Info Service, riche de conseils. Vous pourrez notamment discuter en ligne avec d’autres personnes dans votre cas, mais aussi retrouver les coordonnées de structures spécialisées dédiées à l’accompagnement des personnes dépendantes et de celles qui les soutiennent.