Apnée du sommeil : comment la traiter ?

Image
apnée
Body

Fréquente, en particulier chez les hommes de plus de 65 ans, l’apnée du sommeil est un syndrome aux conséquences parfois lourdes. La traiter est donc essentiel et repose sur diverses approches. Explications. 

 

Apnée du sommeil : qu’est-ce-que c’est ?

Le syndrome d’apnées du sommeil (ou syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil) se définit par des arrêts de la respiration, ou apnées, de 10 à 30 secondes, qui se produisent cinq à plus de 30 fois par heure de sommeil. L’apnée du sommeil est un trouble qui augmente avec l’âge : 30,5 % des plus de 65 ans sont concernés. Il est deux fois plus fréquent chez les hommes, mais aussi souvent associée au surpoids et au diabète. 

L’apnée du sommeil s’accompagne généralement de ronflements. Et pour cause, le relâchement des muscles des parois du pharynx rend le passage de l’air plus difficile. Mais quand ces mêmes parois du pharynx s’effondrent, l’air ne peut alors carrément plus passer et c’est l’apnée. Une alerte parvient alors au cerveau qui déclenche un micro-réveil et, par la même occasion, la contraction des muscles, l’ouverture de la trachée et le rétablissement du passage de l’air. 

 

Apnée du sommeil : quelles conséquences ?

La conséquence la plus fréquente de l’apnée du sommeil est un état de fatigue, parfois chronique et pouvant aller jusqu’à la somnolence, tout au long de la journée. Cette fatigue s’accompagne de difficultés de concentration, de mémorisation et d’attention

 

L’apnée du sommeil peut également favoriser l’apparition de certaines pathologies : 

  • Des troubles cardiovasculaires tels que l’hypertension, l’athérosclérose (dépôt de plaques d’athérome sur les artères), ou une irrégularité du rythme cardiaque.
  • Ces troubles peuvent eux-mêmes se compliquer en infarctus du myocarde, en arrêt cardiaque ou en accident vasculaire cérébral (AVC).
  • Un diabète de type 2.

 

Apnée du sommeil : d’abord, le diagnostic !

Pour diagnostiquer un syndrome d’apnées du sommeil, il est indispensable d’analyser et donc d’enregistrer votre sommeil. Cet examen peut avoir lieu dans un centre du sommeil ou à votre domicile. Il se décline en deux techniques : 

  • La polygraphie ventilatoire nocturne. Sur une durée d’au moins 6 heures, cet outil enregistre l’électrocardiogramme, les mouvements respiratoires et le débit d’air entrant et sortant par les narines. Un capteur est également placé sur un doigt, afin d’analyser la saturation du sang en oxygène et ainsi, les baisses de saturation qui ont lieu durant l’apnée.
  • La polysomnographie. Plus complet que le précédent, cet examen se déroule durant une nuit complète, ou une nuit et une journée, pouvant alors donner lieu à une hospitalisation. Tous les enregistrements précédemment décrits sont effectués, mais aussi l’activité cérébrale, l’activité musculaire du menton et des jambes et les mouvements oculaires. Pour cela, des électrodes sont placées sur le crâne et sur les autres parties du corps concernées. Les différentes phases du sommeil et la sévérité des apnées peuvent ainsi être identifiées et étudiées.   

 

 

Comment traiter l’apnée du sommeil

Le traitement mis en place face à un syndrome d’apnées du sommeil dépend des complications subies, ainsi que de la sévérité des apnées nocturnes. Dans tous les cas, des mesures hygiéno-diététiques doivent être suivies.

 

Apnée du sommeil : les 6 mesures hygiéno-diététiques à respecter

En cas d’apnée du sommeil légère, ces mesures peuvent suffire et vous épargner un traitement complémentaire :

  • Perdre du poids, en cas de surpoids ou d’obésité.
  • Pratiquer une activité physique régulière : au moins 30 minutes, 3 fois par semaine.
  • Arrêter de fumer.
  • Réduire votre consommation d’alcool, en particulier le soir.
  • Ne plus consommer de drogues ou de médicaments pouvant provoquer le syndrome d’apnées du sommeil : anxiolytiques, médicaments contenant de la morphine ou chargés de relaxer les muscles. Attention, avant de supprimer complètement la prise d’un médicament, parlez-en avec votre médecin.
  • Privilégier la position sur le côté pour dormir.

 

Apnée du sommeil et orthèse d’avancée mandibulaire

L’orthèse d’avancée mandibulaire est un appareil orthopédique composé de deux gouttières, qui permet d’avancer la mâchoire inférieure et ainsi d’empêcher la langue de se replier et de bloquer la gorge. Résultat, l’espace entre la base de la langue et le pharynx augmente. 

Attention : cet appareil ne peut être utilisé qu’avec une dentition en bon état. Il est prescrit en cas d’apnée du sommeil moyenne (15 à 30 apnées par heure de sommeil) et en l’absence de maladie cardiovasculaire associée. 

Cette orthèse (ou propulseur mandibulaire) doit être fabriquée sur mesure afin d’assurer le meilleur maintien possible. Elle doit être portée chaque nuit et contrôlée tous les 6 mois.  

 

Apnée du sommeil : le traitement par pression positive continue

Préconisé en cas d’apnée du sommeil sévère, le traitement par pression positive continue consiste en une machine qui envoie l’air dans les voies respiratoires, grâce à un masque auquel elle est reliée par un tuyau souple. Cette machine permet d’éviter le blocage de l’inspiration et donc de prévenir l’apnée. Plusieurs ajustements sont possibles, afin de trouver le plus confortable.

Bien qu’il soit contraignant, ce traitement permet d’obtenir d’excellents résultats si vous souffrez d’apnée du sommeil sévère.

 

Traitement de l’apnée du sommeil : quid de la chirurgie ?

La chirurgie n’est recommandée que dans des cas très particuliers, comme en cas d’échec des précédents traitements mais aussi face à une anomalie anatomique de la sphère ORL ou maxillofaciale. L’intervention peut concerner le voile du palais et les amygdales, le maxillaire inférieur ou le nez. Son objectif : retirer un obstacle qui empêche l’air de circuler.