
Entre fatigue extrême, sautes d'humeur et pleurs immotivés, il n'est pas toujours facile de faire la part des choses après une naissance. Pas de panique, on vous explique tout.
Le baby blues, un coup de mou très fréquent
Le baby blues, aussi appelé blues du post-partum, est un état émotionnel transitoire qui touche entre 50 et 80% des jeunes mères dans les jours suivant l'accouchement. Il se caractérise par une hypersensibilité, une tristesse, des pleurs fréquents, de la fatigue et parfois même un sentiment d'incapacité à s'occuper de son bébé. Ces symptômes apparaissent généralement entre le 3e et le 5e jour après la naissance et peuvent durer jusqu'à 10 à 15 jours.
Pour surmonter le baby blues, il est essentiel de se reposer au maximum, de ne pas hésiter à demander de l'aide à son entourage et de parler de ses émotions. Garder un lien social, même par téléphone, peut aider à se sentir moins isolée. Prendre soin de soi, en mangeant équilibré et en pratiquant une activité physique douce, ou juste en se faisant plaisir, contribue aussi à améliorer son bien-être. Si les symptômes persistent au-delà de 15 jours ou s'intensifient, consultez votre médecin.
La dépression post-partum, une pathologie à traiter
La dépression post-partum (DPP) est une maladie, comme toute dépression. C’est ce qui la différencie du baby blues, qui n’est pas pathologique mais un trouble transitoire. La DPP survient plus rarement mais s’avère donc plus sévère que le baby blues.
Les symptômes de la dépression post-partum
Les symptômes sont proches de ceux du baby blues mais plus intenses et plus durables (ils durent au moins 15 jours). Ils incluent une grande tristesse, un désintérêt pour le bébé, une perte d'appétit, des troubles du sommeil, un sentiment de culpabilité, d'inutilité, voire des pensées suicidaires. La dépression post-partum peut se manifester jusqu'à un an après l'accouchement.
Qui peut être touché ?
Toutes les femmes peuvent être concernées par la dépression post-partum, quels que soient leur âge, leur origine ou leur milieu social. On estime entre 10 et 20% la part des femmes ayant accouché qui le subissent. Toutefois, certains facteurs de risque la favorisent, comme des antécédents personnels ou familiaux de dépression, un isolement social, un manque de soutien du partenaire, des difficultés relationnelles mère-bébé ou encore des événements de vie stressants pendant la grossesse ou après l'accouchement.
Comment la prévenir et la traiter ?
Se préparer à l'arrivée de bébé pendant la grossesse, en se renseignant sur le post-partum et en identifiant ses ressources, dans son entourage ou professionnelles, peut réduire le risque de subir une dépression post-partum. Après la naissance, les mêmes conseils que pour le baby blues s'appliquent. Pour traiter ce type de dépression, une prise en charge médicale et/ou psychologique est nécessaire. Elle associe généralement un suivi psychothérapeutique et un traitement médicamenteux (antidépresseurs) adapté en cas d'allaitement. Un soutien de l'entourage et des groupes de parole entre pairs peuvent également être très bénéfiques.
La fatigue intense après l'accouchement
La fatigue est très fréquente après un accouchement. Elle s'explique par l'énergie dépensée pendant le travail, les douleurs éventuelles, le manque de sommeil lié aux réveils du bébé, le chamboulement hormonal et l'adaptation à un nouveau rythme de vie. C'est une fatigue à la fois physique et psychologique.
Quelques astuces pour mieux récupérer
Pour récupérer, il est important de dormir dès que vous le pouvez (siestes, grasses matinées), de déléguer certaines tâches (ménage, courses), de manger équilibré et de bouger un peu chaque jour, par la marche ou l’exercice doux. Parler à des proches ou des jeunes parents peut également aider à surmonter cette période parfois éprouvante.
Fatigue intense : quand s'inquiéter ?
Une fatigue qui persiste au-delà des premières semaines après l’accouchement et évolue vers un épuisement chronique peut être le signe d'une dépression post-partum. Si elle s'accompagne de symptômes comme une grande tristesse, une perte de plaisir ou un sentiment d'incapacité à s'occuper de bébé, il est important de consulter sans attendre votre médecin ou d’en parler à votre sage-femme.
Baby blues, dépression post-partum, fatigue sévère : connaissez vos ressources
De nombreux professionnels sont formés pour accompagner les jeunes parents en post-partum. Les sages-femmes suivent généralement les mères jusqu'à la visite post-natale (6 à 8 semaines après l'accouchement). Elles sont à l'écoute et sont formées pour dépister une dépression post-partum, puis vous orienter vers le bon médecin. Les médecins généralistes et pédiatres sont également des interlocuteurs de premier recours. En cas de difficultés psychologiques, un suivi par un psychologue ou un psychiatre peut être mis en place, avec la possibilité de prise en charge en ambulatoire ou à l'hôpital en cas de danger. Certains établissements disposent d’une unité mère-enfant pour vous permettre de ne pas être séparée de votre bébé tout en bénéficiant des soins adaptés.
Les structures et associations qui vous soutiennent
Différentes structures existent pour soutenir les parents après l’accouchement. Les centres périnataux de proximité (CPP) ou les centres de protection maternelle et infantile (PMI) proposent des consultations gratuites pré et post-natales, animées par des professionnels de la périnatalité (sages-femmes, puéricultrices, pédiatres, psychologues). Ils sont là pour vous aider et vous écouter !
De même, chaque département dispose d’un LAEP, un lieu d’accueil enfant-parent. Dans cet espace de convivialité, vous pouvez venir avec votre enfant de moins de 6 ans pour jouer avec lui, car les LAEP disposent de nombreux jeux et livres adaptés à tous les âges, mais aussi échanger avec d’autres parents voire des grands-parents, ainsi que des bénévoles et professionnels de la périnatalité et de la petite enfance formés à l’écoute.
Des associations de parents bénévoles existent également pour vous aider. Elles peuvent être locales ou faire partie d’un plus grand réseau. C’est notamment le cas de l’association Maman blues qui se consacre aux mères en difficulté.
D’autres associations spécialisées dans certaines thématiques peuvent également vous aider. Si vous allaitez, l’association La Leche League dispose notamment de nombreuses informations dédiées à l’allaitement et peut vous aider à trouver une consultante en lactation. Toutes ces associations peuvent aussi vous apporter un soutien par le biais de permanences téléphoniques, de forums de discussion, de groupes de parole ou d'information en direct ou en visioconférence.
On résume… Le post-partum est une période de grands chamboulements physiques et émotionnels pour les jeunes mères. Entre fatigue, baby blues et risque de dépression, il est parfois difficile de savoir où l'on en est. Pourtant, des solutions existent pour traverser au mieux cette étape. Parler de ses ressentis à ses proches et aux professionnels est essentiel pour désamorcer et trouver de l'aide. Médecins, sages-femmes, psychologues et associations sont là pour vous épauler à chaque instant. Alors n'hésitez pas à les solliciter, pour votre santé et celle de votre bébé. Avec du repos, de la patience et du soutien, ce tourbillon des débuts laissera bientôt place à un quotidien beaucoup plus serein.