Grossesse : la cholestase gravidique, une maladie à surveiller

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cholestase gravidique
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Si elle se finit bien la plupart du temps, la cholestase gravidique est une maladie qui présente des risques pour la mère comme pour l’enfant. Mais qu’est-ce-que la cholestase gravidique ? Comment se soigne-t-elle ? On en parle.

Tout savoir sur la cholestase gravidique

Bien que rare, cette maladie est considérée comme la plus fréquente pendant la grossesse, et l’une des moins sévères. Elle doit malgré tout être diagnostiquée au plus vite afin d’éviter toute complication.

Qu’est-ce-que la cholestase gravidique ?

La cholestase gravidique se caractérise par une perturbation de la fabrication de la bile chez la future mère, qui ne survient que pendant la grossesse. Le taux d’acides biliaires, sécrétés par les cellules du foie dans les voies biliaires, est alors en augmentation. Ces acides rencontrent par la suite des difficultés à se déplacer de la mère vers le fœtus, d’autant plus que le système de transport de ce dernier est encore trop immature.

 

L’origine la plus probable de cette maladie de la grossesse est génétique : des études ont relevé qu’elle survenait généralement sur plusieurs générations de femmes au sein d’une famille. En outre, on la retrouve davantage dans certaines régions du monde (Amérique du sud, Scandinavie), ce qui tend à confirmer l’argument de l’origine génétique. Ainsi, chez les femmes concernées, l’augmentation des acides biliaires est accentuée par une anomalie préexistante et décuplée par les changements hormonaux propres à la grossesse.

 

Les symptômes de la cholestase gravidique

Le principal symptôme sont les démangeaisons, également appelées prurit, la plupart du temps au niveau des mains, des pieds et parfois du ventre. Celles-ci surviennent surtout durant le troisième trimestre, parfois dès la fin du second, et peuvent quelquefois s’accompagner d’une coloration jaunâtre de la peau ou du blanc de l’œil (ictère), typique d’une atteinte du foie.

 

 Cholestase gravidique : quels risques pour le fœtus ?

La cholestase gravidique est sans danger pour la mère, sauf si elle est combinée avec une autre pathologie du foie, comme des calculs. Bien que ce ne soit pas systématique, la maladie peut plus facilement réapparaître lors de la grossesse suivante.

 

En revanche, elle présente davantage de risques pour le fœtus, même s’il est rare que l’enfant soit en danger du fait de la prise en charge rapide de cette pathologie dès l’apparition des démangeaisons. Mais ce sont bien les complications fœtales qui rendent la cholestase gravidique inquiétante. La mort fœtale in-utero et la naissance prématurée en sont les principaux risques.

D’autres complications possible sont la contamination du liquide amniotique par le méconium (premières selles du nouveau-né), la détresse fœtale (signes que le fœtus ne va pas bien avant et pendant la naissance) et la bradycardie fœtale (rythme cardiaque lent et irrégulier). Ces complications sont d’autant plus accentuées par la sévérité de la cholestase gravidique : plus les taux d’acides biliaires sont hauts, plus les risques sont augmentés.

 

Cholestase gravidique : comment la traiter ?

Dès l’apparition des premières démangeaisons, signalez-les très vite à votre gynécologue-obstétricien. Ce dernier vous fera effectuer des tests sanguins complémentaires, afin de confirmer le diagnostic, évaluer l’origine de la maladie et sa sévérité, ainsi que les risques pour le foie et si d’autres pathologies le concernent.

 

Les taux d’enzymes hépatiques comme les transaminases (ASAT-ALAT) et les taux d’acides biliaires seront tout particulièrement analysés. Si besoin, votre médecin pourra faire appel à un gastro-entérologue en complément.

 

Bien sûr, en parallèle, le fœtus est étroitement surveillé : son rythme cardiaque, la régularité et la vitesse de ses mouvements…

 

Le seul véritable moyen de soigner la cholestase gravidique est d’accoucher. En revanche, ses symptômes peuvent être atténués afin de vous soulager et de diminuer les risques pour votre enfant. Pour cela, de l’acide ursodésoxycholique (un acide biliaire naturel qui favorise le transfert de la bile) vous sera prescrit jusqu’à votre accouchement, à des doses progressives. En fonction du stade de la grossesse bien sûr, « le traitement » le plus efficace et radical est de déclencher l’accouchement.

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