Grossesse : l’indispensable rendez-vous avec l’anesthésiste

Le rendez-vous avec l'anesthésiste est une étape importante et obligatoire du suivi médical de grossesse. Explications.

Quand prendre rendez-vous avec l'anesthésiste ?

Cette visite médicale se déroule généralement à la fin de votre 8e mois de grossesse, plus précisément, entre la 36e et la 37e semaine d’aménorrhée. Rassurez-vous, votre gynécologue ou votre sage-femme ne manquera pas de vous rappeler de planifier ce rendez-vous lors de votre consultation prénatale du 8e mois. 
L’entretien avec l’anesthésiste est obligatoire, même si vous envisagez de ne pas avoir recours à la péridurale.

Comment se passe la consultation chez l'anesthésiste ?

L’objectif de ce rendez-vous est de transmettre à l’anesthésiste toutes les informations nécessaires et relatives à votre dossier médical, ce qui lui permet d’assurer votre sécurité et celle de votre bébé lors de l’accouchement.

Un entretien sur vos antécédents médicaux 

La consultation dure généralement une quinzaine de minutes. L’anesthésiste s’intéresse à vos antécédents médicaux, chirurgicaux et obstétricaux. Si vous suivez un traitement médicamenteux, ce dernier vous précisera si vous devez l’arrêter ou non en vue de l’anesthésie. Enfin, il procédera à un examen clinique : prise de votre tension, pesée et auscultation. Il examinera également votre dos. Cette consultation permet de s’assurer qu’il n’existe aucune contre-indication à une péridurale (si tel est votre choix). 

Votre dossier transmis pour assurer votre suivi 

La consultation se termine par la prescription d’un bilan sanguin complet, à effectuer dans un délai de 30 jours avant l’accouchement. Il permet de dépister d’éventuels problèmes de coagulation du sang et de prescrire, au besoin, des examens complémentaires. D’ailleurs, l’anesthésiste regardera également l’ensemble de vos résultats d’analyses pendant votre rendez-vous, pensez à les rapporter. 
Le compte-rendu de la consultation d’anesthésie sera intégré dans votre dossier obstétrical qui vous suit à chacun de vos rendez-vous.

Le rôle de l'anesthésiste pendant l’accouchement

Lors de votre arrivée en salle de naissance, l’anesthésiste viendra procéder à la pose de la péridurale si c’est votre souhait, dès que les conditions obstétricales le permettront (contractions régulières, dilatation du col favorable…).

Quelles sont les différents types d’analgésie lors de l'accouchement ?

Durant la consultation, l’anesthésiste vous informera sur les différentes formes d’analgésie et la manière de s’y préparer. Tour d’horizon. 

L'anesthésie locorégionale

L’anesthésie locorégionale comprend deux types d’anesthésies dans le cadre d’un accouchement et/ou césarienne:

• La péridurale est une technique consistant à introduire un cathéter dans l’espace péridural (espace anatomique entourant la dure-mère) permettant la diffusion prolongée d’une produit actif (anesthésique local).

•  La rachianesthésie consiste à injecter un anesthésique local dans le canal rachidien en bas du dos entre deux vertèbres lombaires (pas de moelle épinière à ce niveau). Elle anesthésie les nerfs du bas du corps. La technique ressemble à celle de l’anesthésie péridurale, cependant l’injection est plus profonde.

L’anesthésie générale

L’anesthésie générale est uniquement réalisée en cas d’urgence médicale, telle qu’une césarienne. Comme toute technique médicale, elle comporte des risques d’où l’intérêt de réaliser la consultation d’anesthésie en prénatal. 

L’anesthésie locale

L’anesthésie locale peut être utilisée en cas de suture du périnée.

Accouchement : comment se passe une péridurale ?

La péridurale est une forme d’anesthésie locorégionale. Elle consiste à passer un cathéter entre les vertèbres lombaires jusqu’à un espace appelé « espace péridural », sans toucher la partie appelée dure-mère. Dans le cadre d’un accouchement par voie basse, les doses d’anesthésiant injectées sont suffisamment faibles pour que vous puissiez rester actrice de vos poussées, tout en ne ressentant aucune douleur. 

Si vous n’avez pas eu la possibilité de réaliser votre consultation d’anesthésie, vous pourrez tout de même avoir accès à la péridurale pendant votre accouchement. Un bilan sanguin sera alors effectué dans les heures qui précèdent votre accouchement pour vérifier que vous ne présentez aucune contre-indication à la pose d’une péridurale.

Refuser l'analgésie pour votre accouchement ? Ce qu’il faut savoir

Vous souhaitez un accouchement physiologique ? C’est possible dans la plupart des cas. Gardez simplement à l’esprit qu’un accouchement est toujours susceptible de ne pas se passer comme vous l’aviez imaginé. De votre côté, vous pouvez aussi changer d’avis et opter pour une péridurale.  

Hypnose, acupuncture : les méthodes d'analgésie alternatives sont-elles efficaces ?

Certaines maternités proposent aux femmes qui le souhaitent des séances d’hypnose comme méthode alternative d’analgésie, peut-être même que votre sage-femme vous a proposé des séances dédiées durant votre préparation à la naissance.

L’hypnose est reconnue pour aider les futures mamans à mieux appréhender les tensions, mieux gérer leurs contractions et leur respiration le moment venu. L’hypnose pendant la grossesse et l’accouchement se nomme l’hypnonaissance. Si accoucher sous hypnose fait partie de votre projet de naissance, il est recommandé de démarrer les séances à partir du deuxième trimestre de grossesse. Notez qu’assister aux séances ne suffit pas : vous devez vous entraîner chez vous. Une pratique régulière vous permettra d’être prête pour la naissance.

Dans le cas de l’acupuncture, les séances débutent elles aussi pendant la grossesse. Cette méthode vise à mieux gérer la douleur, à aider vos muscles à se relâcher, ou encore à stimuler votre circulation sanguine.

Dans tous les cas, ces méthodes alternatives doivent être encadrées par un professionnel de santé reconnu, idéalement, par votre sage-femme, ou votre médecin traitant dans certains cas. Mais gardez à l’esprit qu’elles ne remplacent pas les consultations prénatales ni les séances de préparation à la naissance.