MST : bien les connaître pour mieux se protéger

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De formes et de conséquences diverses, les MST (Maladie Sexuellement Transmissible) sont globalement en augmentation en France. Crise sanitaire oblige, leur circulation est d’autant plus inquiétante que leur dépistage a connu une forte baisse depuis 2019. Quelles sont les MST les plus répandues ? Comment s’en préserver et comment les soigner ? Rappels et réponses dans cet article.

 

MST : encore et toujours d’actualité

Mauvaise nouvelle : les maladies sexuellement transmissibles (MST) ou infections sexuellement transmissibles (IST) sont globalement en hausse en France et touchent majoritairement les jeunes âgés de 15 à 24 ans. La sensibilisation et la prévention s’avèrent d’autant plus cruciales dans un contexte épidémique qui a fortement restreint le dépistage de ces maladies dans leur ensemble. Ainsi, le taux de dépistage du VIH a diminué de 14% entre 2019 et 2020, alors qu’il était en augmentation entre 2013 et 2019.

 

Retard dans le diagnostic (et donc dans la prise en charge) et circulation de ces maladies : la crise sanitaire a eu des effets négatifs directs dans la lutte contre les MST.

 

Les MST les plus répandues

Ces maladies infectieuses peuvent être réparties en deux groupes : les MST bactériennes et les MST virales. Il existe une trentaine de MST au total, mais huit d’entre elles sont particulièrement répandues sur notre territoire.

 

Les MST bactériennes

Également considérées comme parasitaires, ces maladies peuvent être guéries une fois diagnostiquées et soignées. Parmi les plus courantes ? La syphilis, dont le taux de positivité est passé de 1,2% à 1,4% entre 2019 et 2020, malgré la diminution des dépistages. La majorité des patients diagnostiqués sont des hommes ayant eu des rapports sexuels avec d’autres hommes. La syphilis s’accompagne souvent d’autres MST.

 

La gonorrhée s’avère, elle aussi, fréquente et se transmet via le rapport sexuel. Elle touche autant les hommes que les femmes, pouvant même contaminer le fœtus par le biais d’une infection de l’œil au moment de la naissance. Les premiers symptômes peuvent apparaître à partir de 2 jours après le rapport à l’origine de la gonorrhée. Les complications peuvent être sévères si le dépistage et le diagnostic tardent à venir.

 

Les chlamydioses, causées par la bactérie Chlamydia trachomatis, atteignent majoritairement les femmes, causant alors des infections uro-génitales. Cette maladie connaît une augmentation conséquente en France depuis 2015. S’ils sont moins touchés que les femmes, les hommes ne sont pas épargnés pour autant et sont d’ailleurs de plus en plus nombreux également à subir des infections ano-rectales liées à une chlamydiose.

 

Enfin, la trichomonase, MST féminine due à un parasite, est souvent asymptomatique et peut aller jusqu’à menacer la fertilité des patientes qui la subissent.

 

Les MST virales

Causées par un virus, ces maladies sont généralement difficiles à guérir. Dans certains cas, la guérison est d’ailleurs impossible. La plus tristement connue d’entre elles est le VIH (virus de l’immunodéficience humaine), qui affaiblit considérablement le système immunitaire dans son ensemble en s’attaquant à certains globules blancs, et dont le stade le plus grave est le sida. En 2020, 30% des VIH ont été diagnostiqués à un stade avancé de la maladie.

 

Mais la MST virale la plus répandue est le papillomavirus humain ou HPV. Cette maladie se transmet très facilement, toutes orientations sexuelles confondues, sans qu’il y ait besoin de pénétration (par voie cutanée via des caresses ou par des supports souillés comme le linge de toilette par exemple). Généralement asymptomatiques, les HPV peuvent parfois guérir seuls en quelques mois. Mais ils peuvent aussi perdurer dans 10% des cas, modifiant alors le développement des cellules et pouvant causer des condylomes (verrues génitales) ou, dans le pire des cas, des lésions pré-cancéreuses ou cancéreuses.

 

L’hépatite B est issu du contagieux virus VHB, présent dans l’ensemble des liquides biologiques des personnes infectées (sang, sperme, glaire cervicale). Ce virus peut se transmettre par voie directe ou par contact avec un objet contaminé par un liquide biologique. L’hépatite B cause une infection du foie pouvant aller, dans les cas les plus graves, jusqu’à la cirrhose hépatique. 

 

Enfin, l’herpès génital est provoqué par le virus HSV (herpès simplex virus). Il peut être provoqué par une pratique sexuelle bucco-génitale incluant un partenaire porteur du virus HSV1. Ce dernier est responsable des herpès situés sur les parties supérieures du corps ; tandis que le HSV2 cause des infections par herpès localisées sur les parties inférieures, dont l’appareil génital.

 

MST : comment s’en préserver ?

En prévention mais aussi en traitement, de nombreuses solutions existent pour éviter, prendre en charge, soulager et soigner (quand c’est possible) les MST.

 

MST : mieux vaut prévenir…

Le moyen le plus sûr de prévenir une MST ou de la traiter le plus tôt possible reste le dépistage. Il peut être réalisé dès lors que la personne concernée s’avère particulièrement à risque (plusieurs partenaires sexuels, avec rapports non protégés, par exemple). Bien sûr, l’utilisation correcte d’un préservatif lors de chaque rapport sexuel est vivement recommandée. Mais elle n’est pas suffisante pour prévenir l’ensemble des MST.

 

La vaccination, en particulier contre le papillomavirus et l’hépatite B, est également préconisée. Pour cette dernière, le vaccin est d’ailleurs obligatoire chez le nourrisson dès 2 mois, puis 4 et 11 mois. Concernant le papillomavirus, les médecins encouragent les adolescents âgés de 11 à 14 ans, n’ayant pas encore été exposés aux HPV, à se faire vacciner. Selon les situations, la vaccination peut avoir lieu en dehors de ces tranches d’âge. En outre, le vaccin permet d’éviter 70 à 90% des papillomavirus pouvant provoquer un cancer du col de l’utérus. Mais cette protection n’est pas infaillible, c’est pourquoi les jeunes femmes doivent poursuivre le dépistage par le biais d’un frottis du col utérin, effectué régulièrement.

 

MST : Comment les soigner ?

Chaque MST possède un traitement adapté. La prise d’antibiotiques (en cas de chlamydiose ou de trichomonase, mais aussi de syphilis) peut suffire. Des médicaments antiviraux et des traitements plus ou moins longs peuvent également être prescrits. En cas d’herpès génital par exemple, un traitement peut être proposé lors de chaque poussée pendant plusieurs jours, ou être pris régulièrement pour éviter les crises, si ces dernières sont douloureuses.

 

Si l’abstinence sexuelle est recommandée en cas de MST diagnostiquée, elle doit être complétée par des visites régulières chez son médecin au moment de la mise en place du traitement, puis de son suivi, jusqu’à la guérison complète lorsque celle-ci est possible.

 

Si certaines se stabilisent, les MST restent toutefois répandues en France, dont certaines sont en forte augmentation parmi les jeunes. La vaccination contre l’hépatite B et le papillomavirus, le port d’un préservatif et le dépistage régulier sont les plus sûrs moyens de protéger les autres et soi-même de ces maladies infectieuses. 

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Les MST les plus répandues en 2 familles