
La venue d'un enfant bouleverse le corps et la sexualité. Mais après ce moment fort, il est essentiel de penser à soi. Voici quelques clés pour vous sentir bien dans votre corps de maman et de femme.
Rééduquer son périnée, c’est important
Les séances de rééducation du périnée peuvent commencer à compter de 8 à 10 semaines après votre accouchement, que celui-ci ait eu lieu par voie basse ou par césarienne. Chacune des séances dure une trentaine de minutes environ.
Pourquoi la rééducation du périnée est-elle conseillée ?
Même si le corps se remet naturellement de l’accouchement, certaines zones sont plus fragilisées que d’autres et ont besoin d’un « petit coup de pouce ». C’est notamment le cas du périnée, renforcé grâce à plusieurs séances de rééducation qui vous sont prescrites par votre gynécologue, votre médecin traitant ou votre sage-femme.
La rééducation périnéale a pour objectifs de retrouver une bonne tonicité de votre périnée, de maîtriser à nouveau le contrôle des urines et/ou du transit, et à terme, de renouer avec une sexualité épanouissante.
Choisissez le bon spécialiste
Les séances de rééducation du périnée sont prises en charge à 100% par l’Assurance maladie. Elles peuvent être assurées par une sage-femme ou un kinésithérapeute de votre choix qui propose ce soin. Au besoin, demandez conseil à votre gynécologue ou à votre sage-femme. Dans tous les cas, vous devez vous sentir en confiance et à l’aise avec le professionnel qui vous accompagnera dans la rééducation de votre périnée, d’autant plus que vous serez peut-être amenée à y aller avec votre bébé, si vous ne souhaitez pas vous séparer de lui.
Après la naissance, quelle contraception ?
Commencez à penser à votre contraception dès votre séjour à la maternité. L’essentiel est d’opter pour la méthode avec laquelle vous êtes la plus à l’aise, surtout si vous n’allaitez pas. En effet, dans ce cas, l’ovulation ne reprend pas avant le 21e jour qui suit votre accouchement. À partir de cette date, une contraception est nécessaire pour éviter de tomber de nouveau enceinte avant même votre retour de couches (ou retour des règles post-accouchement).
Dès ce 21e jour, sauf contre-indications (phlébite, pathologie du foie, notamment), vous pouvez opter pour :
-
Une pilule microprogestative ;
-
Un implant contenant des progestatifs ;
-
Une pilule oestroprogestative (qui pourra être prise à partir de 6 semaines) en l’absence de facteurs de risque ou de contre-indications ;
-
Un stérilet au cuivre ou un stérilet hormonal dès 4 semaines après l’accouchement, sauf en cas de contre-indication (comme la présence d’une infection sexuellement transmissible).
Si vous allaitez, ces mêmes moyens de contraception sont possibles, à l’exception de la pilule oestroprogestative, déconseillée durant les 6 mois qui suivent l’accouchement.
Il existe en outre un moyen de contraception naturel propre à l’allaitement : la méthode MAMA (méthode de l’allaitement maternel et de l’aménorrhée). Le principe ? En tétant, votre bébé augmente la production d’une hormone par votre organisme, la prolactine. Cette dernière bloque l’ovulation. Mais pour que la méthode MAMA soit efficace, 3 conditions doivent être absolument réunies :
-
Votre bébé doit avoir moins de 6 mois.
-
Il doit être allaité exclusivement au sein nuit et jour, à la demande, avec moins de 6 heures d’intervalle entre deux tétées la nuit et moins de 4 heures d’intervalle entre deux tétées en journée (6 à 10 tétées par jour).
-
Vous ne devez pas avoir eu vos règles depuis l’accouchement.
Attention cependant, dans certains cas, la méthode perd en efficacité :
-
Si le nombre de tétées diminue ou si elles sont moins longues ;
-
Si vos règles reviennent ;
-
Si votre bébé commence à prendre le biberon ;
-
S’il atteint l’âge de 6 mois.
Dès que cela survient, optez pour une autre méthode de contraception. Une méthode de contraception mécanique (préservatif féminin ou masculin) en supplément est préférable.
Une visite post-natale sera à réaliser entre 6 et 8 semaines après la naissance. Celle-ci permet de faire, avec votre sage-femme ou votre gynécologue, le point sur la contraception, la cicatrisation et la tonicité du périnée, ainsi que la reprise de la sexualité.
Un risque accru d’infection sexuellement transmissible (IST)
Le post-partum est une période où vous êtes naturellement fragilisée et plus exposée aux risques infectieux. Pour prévenir toute infection sexuellement transmissible (IST), les préservatifs masculins ou féminins restent les meilleures méthodes contraceptives. Ceux-ci doivent être utilisés lors de chaque rapport sexuel, en association avec un contraceptif hormonal ou un stérilet. Attention : le diaphragme, la cape cervicale et les spermicides ne peuvent pas être utilisés avant 6 semaines (42 jours) suivant l’accouchement.
Pour discuter contraception, un entretien dédié vous est proposé lors de votre séjour à la maternité. Vous pouvez également en discuter avec votre sage-femme, votre gynécologue ou votre médecin traitant.
Après la naissance, l’importance de se retrouver en couple
Depuis sa naissance, votre bébé retient toute votre attention et c’est normal. Toutes les émotions parfois contradictoires que vous pouvez ressentir, associées à la fatigue et aux fluctuations hormonales (en particulier si vous allaitez), peuvent laisser votre désir sexuel en berne et, plus généralement, placer votre relation de couple au second plan.
Pouvoir vous retrouver à deux, même pour de courts mais agréables moments, est pourtant essentiel pour reprendre le chemin de la complicité et du désir. Car vous êtes aussi un couple, pas seulement un couple de parents ! C’est grâce à ce couple que vous formez, que vous avez pu concevoir et accueillir votre bébé. De quoi être motivée pour vous retrouver tous les deux, à votre rythme et en douceur pour développer une relation d’autant plus forte.
Communiquez ensemble sur vos ressentis
Même avant d’être parent, la communication est indispensable pour un couple en bonne santé. Elle l’est d’autant plus après une naissance ! Même si la fatigue, vos ressentis et surtout le souci du bien-être de votre bébé occupent la majorité de vos pensées, prenez le temps d’expliquer à votre partenaire ce que vous ressentez, d’exprimer vos besoins comme vos difficultés. Une discussion au calme, sereine et bienveillante, à l’écoute de l’autre pour mieux le comprendre, produit de vrais effets positifs. Et c’est l’occasion de trouver des solutions ensemble pour vous aider, vous reposer et vous alléger l’esprit.
Quelle sexualité après une grossesse ?
La question de la reprise de la sexualité peut être évoquée par votre gynécologue ou votre sage-femme. Ce sera l’occasion de lui poser toutes les questions qui peuvent vous inquiéter (ou pas !) à ce sujet.
D’un point de vue médical, la reprise des rapports sexuels est déconseillée durant les premières semaines après l’accouchement. Plus généralement, avant de reprendre une vie sexuelle, il faut tenir compte de :
-
L’état du périnée (en particulier s’il y a eu épisiotomie ou déchirure) ;
-
L’arrêt des saignements post-accouchement ;
-
L’état de fatigue ;
-
L’allaitement, qui peut favoriser la sécheresse vaginale et la baisse du désir, en raison de la sécrétion augmentée de prolactine ;
-
Les transformations physiques pouvant susciter des complexes ;
-
La présence du bébé dans la chambre parentale, recommandée jusqu’à ses 6 mois.
Toutes ces raisons peuvent vous freiner dans la reprise de votre sexualité de couple. Dans tous les cas, soyez rassurée : dès le feu vert de votre gynécologue ou de votre sage-femme, écoutez-vous et lancez-vous si vous vous sentirez prête et avez envie. Votre partenaire doit le comprendre et l’accepter, sans vous mettre de pression, mais en vous rassurant et en vous mettant en confiance. Si certains problèmes d’ordre sexuel apparaissent et s’inscrivent dans la durée, n’hésitez pas à consulter un sexologue ou sexothérapeute.