Votre médecin vous a prescrit une analyse de sang et vous souhaitez en comprendre les résultats avant de le revoir ? Suivez le guide !
Pourquoi faire une prise de sang ?
Effectuer une prise de sang ou un bilan sanguin est un examen incontournable qui peut être prescrit par votre médecin pour de nombreuses raisons. A commencer par contrôler votre état de santé général, à l’aide des données recueillies lors du prélèvement.
D’autres raisons peuvent expliquer pourquoi votre médecin vous prescrit des analyses sanguines :
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Dépister un trouble ou une pathologie ;
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Confirmer un diagnostic ;
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Dans le cadre du suivi d’une maladie aiguë ou chronique ;
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Dans le cadre d’un traitement médicamenteux long, afin d’en évaluer l’efficacité ;
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Ou encore pour confirmer une grossesse.
Avant d’effectuer votre prise de sang, il est nécessaire d’indiquer aux professionnels de santé qui vous reçoivent au laboratoire d’analyses tout traitement pouvant influencer les résultats. La plupart du temps, ils vous le demanderont. Sachez que dans la plupart des cas, vous devez être à jeun (nourriture et boissons comprises, mis à part l’eau) de plusieurs heures (6 à 12 heures) avant l’examen. Evitez également de fumer et de pratiquer une activité physique intense avant votre rendez-vous.
Résultats de votre prise de sang : 7 étapes pour bien les comprendre
Une fois votre prise de sang effectuée et vos résultats en main, vous pourrez y constater des indications appelées « valeurs de référence (VR) » à côté des valeurs de vos résultats. Il s’agit de normes qui varient en fonction des techniques de dosage utilisées, du sexe et de l’âge. Elles vous donnent des références sur lesquelles vous appuyer pour lire et interpréter chacun de vos résultats.
#1 L’hémogramme ou la numération formule sanguine (NFS)
Cette partie de votre analyse de sang consiste à dénombrer et analyser les différentes cellules qui composent votre sang :
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Les globules rouges ou hématies permettent de transporter l’oxygène depuis vos poumons jusqu’aux tissus. Leur chiffrage permet de détecter une anémie (taux de globules rouges trop bas), par exemple. D’autres caractéristiques des globules rouges sont étudiées : leur taille, grâce au volume globulaire moyen (VGM) ; le pourcentage de volume sanguin occupé par les hématies ou hématocrite (il diminue en cas d’anémie et peut augmenter en cas de déshydratation) ; et enfin, le taux de jeunes globules rouges ou réticulocytes, nouvellement produits par la moelle osseuse : ce résultat donne des indications sur le bon fonctionnement de cette dernière.
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L’hémoglobine est une protéine contenue dans les hématies, qui assure l’oxygénation de l’ensemble de l’organisme. Elle va de pair avec les globules rouges. Son taux est mesuré lors de la prise de sang, en plus de sa concentration moyenne comprise dans 100 millilitres de globules rouges et la quantité moyenne d’hémoglobine contenue dans un seul globule rouge.
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Les plaquettes sont des cellules qui contribuent à la coagulation du sang. Leur nombre est également calculé lors de la prise de sang. Une valeur anormalement basse peut révéler une infection, un trouble de la coagulation avec risque augmenté d’hémorragie. A l’inverse, une valeur anormalement élevée peut révéler un risque d’obstruction d’un vaisseau sanguin par la formation d’un caillot, soit d’une thrombose veineuse.
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Les globules blancs ou leucocytes sont chargés de défendre l’organisme contre les virus, les bactéries ou les champignons. Il existe différentes variétés de globules blancs, qui augmentent en fonction des micro-organismes incriminés. En cas d’infection virale ou de maladie auto-immune, par exemple, ce sont les lymphocytes qui augmentent. Le nombre total de leucocytes peut également varier en cas de dysfonctionnement de la moelle osseuse, qui les produit, ou lors de la prise de certains médicaments.
#2 Le dosage de la ferritine
La ferritine est une protéine indispensable pour conserver le fer dans le sang. En effet, le fer est nécessaire à la constitution de l’hémoglobine. Un taux de ferritine anormalement bas peut être révélateur d’une carence en fer et d’une anémie.
Un excès de fer peut, quant à lui, révéler une hémochromatose, une anomalie génétique définie par une absorption et un stockage excessifs du fer, ou encore une maladie inflammatoire ou un alcoolisme chronique.
#3 Le bilan inflammatoire sanguin
Cette partie de l’analyse de sang étudie deux éléments en particulier :
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La vitesse de sédimentation (VS) : la quantité de sang coagulé dans un tube d’analyse au bout d’une ou deux heures. Ce taux varie en fonction du sexe, de l’âge, pendant la grossesse et en prenant certains médicaments. Ce résultat est utile pour diagnostiquer une inflammation pouvant être causée par une infection, une maladie auto-immune ou encore un cancer.
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La protéine C-réactive (CRP) est fabriquée par le foie. Son taux dans le sang augmente rapidement en cas d’infection ou d’inflammation. Il diminue en cas d’amélioration de votre état de santé.
#4 L’analyse de la glycémie
Il s’agit ici de mesurer la concentration de glucose dans votre sang. Le glucose est une source d’énergie essentielle à votre organisme. Ainsi, en cas d’hypoglycémie, le taux de glucose est anormalement bas, et anormalement élevé en cas d’hyperglycémie, caractéristique du diabète.
Lorsque la glycémie est particulièrement étudiée, en particulier pour diagnostiquer le diabète ou en cas de dépistage du diabète gestationnel, plusieurs mesures et donc prises de sang peuvent avoir lieu : à jeun et après les repas.
#5 Le bilan lipidique sanguin
Également appelé exploration d’une anomalie lipidique, le bilan lipidique sanguin consiste à mesurer les quantités de lipides (graisses) dans le sang. Il existe deux principaux types de lipides :
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Le cholestérol : principalement fabriqué par le foie mais aussi apporté par l’alimentation. Son dosage se répartit à travers la mesure du taux de cholestérol total, du LDL-cholestérol (plus communément appelé « mauvais cholestérol » : transporté dans le sang, il peut se déposer sur la paroi des artères en cas d’excès) et du HDL-cholestérol (il collecte le mauvais cholestérol en excès pour l’amener jusqu’au foie qui peut alors l’éliminer. Autrement dit, un « bon cholestérol » avec un effet protecteur sur votre organisme.)
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Les triglycérides sont apportés par l’alimentation. Stockés dans les cellules adipeuses de l’organisme, ils servent de réserve d’énergie à l’organisme.
Les taux recommandés de cholestérol et de triglycérides diffèrent en fonction de chaque patient et de ses facteurs de risque cardio-vasculaire. En outre, le bilan lipidique étudie aussi l’aspect du sérum sanguin, normalement clair. S’il est lactescent par exemple, cela peut révéler un excès de triglycérides.
#6 Le bilan rénal
Celui-ci sert à évaluer le bon fonctionnement de vos reins. Pour cela, il prend en compte plusieurs éléments :
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La créatinine sanguine est provoquée par la dégradation de la créatine (substance essentiellement présente dans les muscles, pour produire de l’énergie). Elle est éliminée par les reins, puis par les urines pour éviter d’être stockée dans le sang. La normalité du taux de créatinine dépend aussi de votre masse musculaire. Dans tous les cas, un taux excessif de créatinine révèle un dysfonctionnement rénal.
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Le débit de filtration glomérulaire (DFG) correspond à la capacité de filtration des reins en 24 heures. Il est calculé à partir de la quantité de créatinine dans le sang, à l’aide d’une équation.
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L’urée est une substance résultant de la transformation des protéines alimentaires en acides aminés lors de la digestion. C’est un déchet pour le corps, éliminé par les reins dans les urines. En cas de fonctionnement rénal normal, sa concentration est donc faible et stable dans le sang.
En cas de suspicion d’insuffisance rénale, une analyse d’urine est également demandée. Le diagnostic est posé au bout de deux examens successifs révélant un DFG en-deçà d’une certaine valeur et des taux de protéinurie et/ou d’albuminurie au-delà des valeurs seuils.
#7 Le bilan hépatique
Pour contrôler le bon fonctionnement du foie, plusieurs éléments sont généralement dosés :
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Les enzymes hépatiques, en particulier les transaminases (qui interviennent dans le métabolisme des acides aminés. Elles augmentent lorsque des cellules du foie se détruisent) et les enzymes de la cholestase qui peuvent révéler la présence d’une pathologie en cas de dosage élevé.
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La bilirubine : un pigment jaune produit par la dégradation de l’hémoglobine. Cette dernière est normalement assurée par le foie. En cas de dysfonctionnement hépatique, la bilirubine s’accumule dans le sang et provoque un ictère (ou jaunisse).
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L’albumine (protéine présente dans l’organisme et qui contribue au transport de différentes substances) est également dosée. En effet, un faible dosage est également révélateur d’une anomalie au foie.
Vos résultats vous semblent anormaux ? Attendez avant de vous inquiéter
En tant que patient, il vous est possible d’interpréter vos résultats de façon simple. Mais attention : si certains vous semblent « anormaux » à première vue, ils ne le sont pas forcément ! En effet, votre médecin va prendre en compte différents éléments, en plus des résultats de votre prise de sang, pour interpréter ces derniers et évaluer votre état de santé : antécédents médicaux, facteurs de risque, âge, sexe, morphologie, etc.
Par conséquent, inutile de vous inquiéter avant d’avoir revu votre médecin et d’avoir discuté de vos résultats d’analyse avec lui. Ce professionnel de santé est le seul à pouvoir déterminer si votre prise de sang est normale ou non, en prenant l’ensemble des éléments qui vous concernent en compte. Pensez à prendre rendez-vous avec lui au plus tôt, une fois vos résultats d’analyse obtenus, pour vous rassurer rapidement.