Face au cancer, la chirurgie est l’une des voies thérapeutiques possibles. Pour traiter celui de la prostate, premier cancer chez l’homme, l’intervention chirurgicale se nomme prostatectomie et vise à retirer la prostate. Explications.
Qu’est-ce-que la prostatectomie ?
La prostatectomie est une intervention chirurgicale qui vise à retirer toute la prostate (ablation) et les vésicules séminales, en cas de cancer de la prostate. Cette intervention est réalisée par un chirurgien urologue.
Dans quels cas réaliser une prostatectomie ?
Avant que le médecin ne décide de pratiquer une prostatectomie, plusieurs critères sont passés au crible. Cette intervention chirurgicale est généralement proposée aux patients dont l’âge n’est pas trop avancé (moins de 70 ans) et dont l’espérance de vie est estimée supérieure à plus de 10 ans (en tenant compte de son âge et de la présence d’autres problèmes de santé).
En outre, le cancer doit être localisé, sans métastase et à risque d’évolution moyen. A contrario, cette intervention ne sera donc pas proposée à un patient trop âgé, ou à l’état de santé trop fragile pour subir une chirurgie.
Généralement, ce traitement s’avère efficace puisqu’il aboutit à la guérison du cancer de la prostate.
L’intervention
Première étape avant d’envisager l’intervention, une analyse d’urines est pratiquée pour s’assurer qu’il n’y a aucune infection. Dans le cas contraire, la date de l’opération est reportée. Un bilan sanguin est également effectué, notamment pour contrôler la qualité de la coagulation et du fonctionnement des reins.
L’intervention a lieu sous anesthésie générale. En fonction de votre urologue, différentes techniques sont possibles : incision sous l’ombilic ou coelioscopie avec ou sans assistance robotisée (petites incisions permettant de mettre en place des trocarts pour introduire des instruments nécessaires à l’intervention, le tout contrôlé par une caméra).
Au cours de l’opération, la prostate est retirée, ainsi que les vésicules séminales. Urètre et vessie sont ensuite rattachés pour que les urines puissent s’écouler normalement par les voies naturelles. Autant que possible, les bandelettes neurovasculaires contenant les nerfs et les vaisseaux sanguins entraînant l’érection sont conservées, mais cela dépend toutefois de l’emplacement des cellules cancéreuses.
En fonction de la technique d’opération utilisée, l’hospitalisation dure entre 3 (en cas de coelioscopie) et 6 jours (intervention classique).
Prostatectomie : et après ?
La prostate retirée pendant l’opération est analysée par un médecin anatomo-pathologiste. Cette étude approfondie permet de préciser si le cancer est limité à la prostate ou plus étendu.
Suites opératoires
Quelle que soit la technique opératoire, le chirurgien met en place une sonde urinaire pendant une dizaine de jours en général, le temps que la connexion entre le canal de l’urètre et la vessie, instaurée par le chirurgien, soit fonctionnelle. Si besoin, le médecin peut également mettre en place un système de drains pendant quelques jours, le temps d’évacuer les sérums sanguins qui ont pu être générés pendant l’opération.
En termes de douleur, celle-ci est variable en fonction de la technique utilisée (elle est moins élevée en cas de coelioscopie) et de la sensibilité du patient.
Du côté des effets secondaires, les fuites urinaires font partie des plus fréquents. Elles sont généralement temporaires et s’estompent progressivement. Par ailleurs, un traitement d’anti-coagulant par injection quotidienne est prescrit pour prévenir tout risque de phlébite.
Autre effet secondaire fréquent, des troubles érectiles peuvent survenir, d’autant plus si les bandelettes neuro-vasculaires ont été touchées par l’opération.
S’hydrater régulièrement est particulièrement requis, afin de laver la vessie et d’éviter que les urines ne deviennent rouges. En effet, une formation de caillots pourrait les bloquer. Enfin, durant le premier mois suivant l’intervention, mieux vaut éviter tout effort ou déplacement conséquent.
Le suivi post-opératoire
Après la prostatectomie, une première consultation avec votre médecin a lieu quelques jours plus tard. C’est à ce moment-là que vous sont communiqués les résultats d’analyse de la prostate. Si des problèmes sexuels sont constatés, et qu’une rééducation du périnée en cas de fuites urinaires est nécessaire, votre médecin vous adressera en outre vers les professionnels de santé adaptés.
Dans le temps, un suivi régulier vous attend, généralement à 3 mois, 6 mois, 1 an et 2 ans après l’intervention, puis tous les semestres durant les 3 ans suivant la prostatectomie. Une consultation annuelle doit ensuite être maintenue. Ce suivi rigoureux et régulier permet de surveiller toute récidive et de prendre en charge les effets secondaires les plus persistants et contraignants.
On résume… La prostatectomie (radicale ou totale) consiste en l’ablation de la prostate, en cas de cancer sans métastase et à risque de propagation moyen, pour des patients de moins de 70 ans sans contre-indication à la chirurgie. Malgré certains effets secondaires pouvant parfois durer plusieurs mois, cette technique opératoire est la plus efficace contre le cancer de la prostate, permettant de le guérir dans la plupart des cas.
Sources & références :
- http://www.urologie-mondor.fr/_poles_cliniques/suivi_postop.htm
- https://www.urofrance.org/sites/default/files/fileadmin/documents/data/FI/2012/prostatectomie-totale/prostatectomie-totale_1.pdf
- http://www.ch-libourne.fr/offres-de-soins/pratiques-professionnelles/cancer-de-la-prostate/
- https://www.chu-lyon.fr/prostatectomie-ablation-de-la-prostate
- https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-de-la-prostate/Chirurgie-la-prostatectomie-totale