Réussir son allaitement maternel : conseils de sages-femmes !

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L'allaitement maternel peut susciter de l’appréhension chez les jeunes mamans. Pas de panique, on a fait le tour des questions les plus courantes. Dans cet article, nous vous guidons pas à pas pour vous aider à vivre cette expérience unique en toute sérénité.

 

Quels sont les bienfaits réels de l'allaitement ?

L’allaitement maternel possède de nombreux bienfaits pour votre bébé, comme pour vous, quelle que soit sa durée. À commencer par nourrir votre enfant et ainsi répondre à l’un de ses besoins vitaux ! Et ce d’autant plus que le lait maternel lui fournit tout ce dont il a besoin pour se développer en bonne santé : 

  • Eau ; 

  • Vitamines ; 

  • Oligo-éléments ; 

  • Sels minéraux ; 

  • Protéines ; 

  • Enzymes ; 

  • Sucres ; 

  • Graisses ; 

  • Hormones…

 

La composition du lait maternel s’adapte au fil du temps, en fonction de l’âge de votre bébé (car ses besoins nutritionnels évoluent), mais aussi de ses besoins d’une tétée à l’autre. Oui, vous avez bien lu : au cours d’une même journée et même au cours d’une seule et même tétée, la composition de votre lait s’adapte afin de correspondre complètement à ce dont votre bébé a besoin, en temps réel !

D’ailleurs, le lait maternel est beaucoup plus facile à digérer par votre tout-petit, au tube digestif naturellement fragile, d’autant plus s’il naît prématurément. 

Autre pouvoir du lait maternel : transmettre vos anticorps à votre bébé, afin de le protéger contre les microbes. C’est prouvé : les bébés allaités subissent moins d’otites, d’infections respiratoires ou gastro-intestinales avant l’âge de 2 ans. En outre, votre lait contribuerait à protéger votre enfant contre les allergies, en particulier s’il y a une prédisposition dans votre famille. Bien que des preuves scientifiques doivent encore le confirmer, le lait maternel protégerait également votre enfant à plus long terme contre l’asthme, l’obésité ou encore le diabète. 
 

Côté maman, les bienfaits de l’allaitement ne sont pas en reste : 

  • Cela vous aide à récupérer plus facilement après votre grossesse et votre accouchement, en permettant à l’utérus de reprendre plus rapidement sa place, grâce à l’ocytocine, l’hormone de la lactation qui fait contracter l’utérus.

  • L’allaitement diminue les risques de contracter certaines maladies : le cancer du sein ou de l’ovaire, le diabète, l’endométriose et les maladies cardiovasculaires.

  • Allaiter représente un moyen privilégié de créer du lien avec votre bébé : un véritable moment de complicité, d’échanges et de partage unique qui contribuent à développer un lien d’attachement. 

 

Côté santé mentale, l’allaitement a aussi ses vertus pour le bébé. Blotti contre vous, il reconnaît votre odeur. Il est rassuré et développe son sentiment de sécurité, sa confiance en lui (et en vous), contribuant à répondre à ses besoins affectifs. 

 

Mais rassurez-vous, votre bébé peut aussi être en parfaite santé physique ou mentale même si vous ne choisissez pas l’allaitement naturel ! L’allaitement artificiel reste un allaitement qui apporte autant d’amour et de bien-être qu’un allaitement maternel. Choisissez d’allaiter pour les bonnes raisons, ne le faites pas sous la pression de  la famille, des amies ou de la société, auquel cas vous risqueriez de vivre ce moment comme une épreuve, ce qui peut vous fragiliser.

 

Comment se préparer avant la naissance pour que l’allaitement maternel se passe bien ?

Vous êtes enceinte et vous vous posez des questions sur l’allaitement ? C’est normal et plusieurs professionnels de santé peuvent répondre à vos questions, à commencer par votre sage-femme. L’allaitement maternel représente une spécialisation à part entière de certaines sages-femmes. Sachez qu’il existe également des consultantes en lactation que vous pouvez contacter par le biais de votre maternité, de votre centre de PMI ou d’associations spécialisées en allaitement maternel. Quel que soit le contact que vous choisirez, n’hésitez pas à poser toutes les questions qui vous traversent l’esprit au sujet de l’allaitement, afin de vous sentir prête le moment venu. Zéro tabou !

De plus, lors des cours de préparation à la naissance que vous suivrez avec votre sage-femme, l’une des séances est dédiée à l’allaitement maternel : une occasion d’y participer avec votre liste de questions prêtes à être posées.

Si vous le souhaitez, vous pouvez préparer vos seins à l’allaitement en les massant délicatement, avec une crème hydratante adaptée mais optionnelle. Dès la grossesse, vos seins (et en particulier de petites glandes situées sur l’aréole) se préparent naturellement à l’allaitement en sécrétant une substance qui lubrifie et protège les mamelons.  

Enfin, vous pouvez également vous renseigner sur le matériel qui pourrait vous être utile : coussinets d’allaitement, soutien-gorge et vêtements adaptés… Pour ces derniers, privilégiez le côté pratique : vêtements deux pièces ou robes pouvant facilement s’ouvrir sur le devant. Concernant les soutiens-gorges, il peut être difficile d’en acheter d’avance, étant donné que le volume des seins pendant l’allaitement peut fortement varier d’une femme à l’autre : repérez les modèles que vous préférez, essayez-en plusieurs afin de repérer celui dans lequel vous êtes le plus à l’aise, sans vous précipiter pour les acheter.

 

Les premiers jours d'allaitement : que faut-il savoir ?

Tout d’abord, avant que le lait maternel n’apparaisse, votre bébé va d’abord boire du colostrum : une substance particulièrement riche en anticorps et en protéines, idéales pour accueillir votre bébé et le nourrir durant les premiers jours qui précèdent la montée de lait. Comme du lait concentré, le colostrum permet au bébé de faire moins d’efforts et d’être bien nourri, alors que son estomac reste parfois plein de glaires lors des premières 36 heures.

A partir de la naissance de votre bébé, retenez une règle d’or : des tétées à la demande et à volonté, sans montre ni chronomètre… et au calme ! L’effet vertueux de la tétée à la demande est que plus votre bébé tète, plus cela amène et appelle le lait, à condition cependant de ne pas y associer des biberons de lait artificiel.

 

Vous préparer à la montée de lait

Comme son nom l’indique, la montée de lait correspond au moment où le lait maternel arrive en quantité à votre bébé et remplace définitivement le colostrum. Vous ne raterez pas son arrivée, puisque vos seins devraient gonfler voire « chauffer », et votre bébé se montrera peut-être plus agité que d’habitude… Tout cela est normal et annonce la montée de votre lait.

Pour la favoriser, il est essentiel d’adopter une position aussi confortable pour vous que pour votre bébé : plusieurs sont possibles, mais dans tous les cas, vous devez constater que votre bébé a la bouche grande ouverte, qu’elle englobe une bonne partie de l’aréole ; et pas seulement du mamelon, ce qui serait le signe d’une mauvaise position d’allaitement et pourrait entrainer des crevasses.

Une tétée correspond à la prise de lait par votre bébé sur les deux seins. L’une des prises peut être plus longue que l’autre et ce n’est pas grave, vous pourrez commencer par le sein « moins utilisé » à la tétée suivante. Certains bébés peuvent téter pendant des heures : cela ne représente aucun problème, du moment que vous êtes tous les deux confortablement installés (et équipée, en ce qui vous concerne !). C’est le moment de mettre l’autre parent à contribution pour vous aider, si vous avez besoin de quelque chose en particulier.

Pour savoir si votre bébé prend bien le sein, certains signes ne trompent pas :

  • Il déglutit lors de chaque mouvement de succion ;

  • Il exprime parfois sa satisfaction par de petits « marmonnements » successifs ;

  • Il tète à intervalles réguliers et amplement, sans jamais lâcher le sein, même s’il fait des pauses ;

  • Il respire normalement tout en tétant, sans s’essouffler ;

  • Ses joues ne se creusent pas. 

 

Allaitement difficile : que faire ?

Dans de nombreux cas, les débuts de l’allaitement sont mouvementés. Mais rassurez-vous, quelques ajustements devraient permettre qu’il se poursuive tranquillement. L’essentiel est d’être bien entourée afin de ne pas vous inquiéter et de savoir comment réagir pour que tout rentre dans l’ordre. Ne vous découragez pas, il vous suffit de persévérer et de vous montrer patiente avant que votre allaitement ne se mette parfaitement en place.

Si des douleurs apparaissent au cours de votre allaitement, rappelez-vous que ce n’est pas normal : ces douleurs correspondent forcément à une mauvaise position d’allaitement (en particulier de la bouche de votre bébé, avec une mauvaise prise du sein) qui peut être à l’origine de désagréments. On pense ici aux crevasses, des lésions accompagnées ou non de saignements, pouvant apparaître à différents endroits de l’alvéole, ou encore à un engorgement. Dans ce cas, le lait ne s’écoule pas suffisamment/correctement du sein, ce qui provoque une accumulation de ce liquide, accompagnée d’une sensation d’échauffement au niveau des seins. Pas de panique, ces mésaventures rentrent dans l’ordre rapidement dès lors que vous adoptez une bonne position permettant à votre bébé de bien prendre le sein. De plus, plusieurs dispositifs permettent de vous soulager, si besoin.

Dès la moindre gène ou douleur, il vous suffit d’arrêter la tétée en glissant votre petit doigt (soigneusement lavé au préalable) entre votre sein et la bouche de votre bébé, afin qu’il le lâche et que vous puissiez adapter votre position à tous les deux. N’hésitez pas à demander l’aide d’une sage-femme spécialisée en allaitement ou d’une consultante en lactation.

 

Quelle alimentation et mode de vie privilégier durant l’allaitement ?

Pendant votre allaitement, mieux vaut adopter l’alimentation et l’hygiène de vie les plus équilibrées et saines possibles. Tabac et alcool sont bien sûr à proscrire. Limitez les sucres, sel et produits gras et/ou transformés. Consommez le plus de produits frais, naturels voire biologiques possible.  En outre, si la grossesse exclut de consommer certains aliments, ce n’est plus le cas pendant l’allaitement : faites-vous plaisir sainement ! Avec une diversité alimentaire, vous favoriserez aussi celle de votre bébé. Si votre enfant présente des troubles digestifs, posez-vous la question de ce que vous avez mangé avant de vous inquiéter trop. 

 

Allaitement et reprise du travail : comment y arriver ?

Il est tout-à-fait possible de continuer à allaiter votre bébé tout en reprenant votre activité professionnelle. Dans ce cas, vous devrez sûrement acheter (ou louer en pharmacie) un tire-lait, manuel ou électrique, selon vos préférences. Cette machine vous permettra de prélever et de conserver votre lait en toute sécurité, en respectant des règles d’hygiène précises. 

Sachez que le droit du travail permet aux salariées d’allaiter leur enfant pendant un an à compter de sa naissance, durant les heures de travail. Vous pouvez donc également tirer votre lait à ce moment-là, soit durant deux périodes de 30 minutes, matin et après-midi par exemple, en vous isolant dans une salle prévue à cet effet ou en salle de réunion que votre employeur pourra mettre à votre disposition. N’hésitez pas à en discuter en amont avec votre pédiatre, votre sage-femme ou votre gynécologue pour savoir comment aborder au mieux le sujet avec votre N+1.

Bon à savoir. Le lait maternel se conserve à température ambiante (entre 19 et 22°C) au 6 heures maximum. Au frigo (+4°C), jusqu’à 8 jours et au congélateur, jusqu’à plusieurs mois. 

 

Quand et comment sevrer bébé en douceur ?

Quelle que soit la durée de votre allaitement, il aura été bénéfique pour votre bébé. Dans tous les cas, c’est à vous seule de décider quand vous souhaitez le sevrer. Mais cela peut aussi être votre bébé qui vous l’impose, lorsqu’il sera prêt : lors de la diversification alimentaire, en cas de nouvelle grossesse, après un cap franchi dans son développement, etc. 

Si le sevrage est à votre initiative, procédez en douceur et par étapes : diminuez progressivement les tétées, de manière à ce que le changement ne soit pas trop brusque pour votre bébé et qu’il ait le temps de s’y habituer. En fonction de son âge, vous pouvez également remplacer l’une des tétées par un biberon ou une tasse de lait infantile adapté et recommandé par votre pédiatre. Une fois votre bébé habitué à cette tétée en moins, vous pouvez en supprimer une nouvelle quelques jours plus tard, et ainsi de suite jusqu’à l’arrêt total de l’allaitement : votre production de lait diminuera également en conséquence, jusqu’à s’épuiser. Pour cette étape aussi, n’hésitez pas à demander de l’aide : sage-femme, auxiliaire de puériculture, pédiatre, consultante en lactation…