Sommeil perturbé : faut-il consommer de la mélatonine ?

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La mélatonine est parfois surnommée « l’hormone du sommeil ». Mais qu’en est-il vraiment ? En cas de sommeil perturbé, consommer de la mélatonine en complément est-il recommandé ? Réponses.

 

Mélatonine : un rôle-clé dans le sommeil

Ce n’est pas un hasard si la mélatonine est surnommée « l’hormone du sommeil » : elle joue un rôle dans le processus d’endormissement. En effet, sa production augmente en fin de journée, lorsque la lumière naturelle baisse. Sa concentration sanguine continue d’augmenter jusqu’à atteindre son maximum entre 3 et 4 heures du matin. Puis, elle se remet à baisser… jusqu’au moment d’ouvrir les yeux !  

 

Qu’est-ce que la mélatonine ?

Plus qu’une hormone, la mélatonine est une molécule synthétisée au sein de l’épiphyse, dans notre cerveau. En plus de favoriser l’envie de plonger dans les bras de Morphée, la mélatonine contribue à synchroniser notre horloge biologique avec le rythme dit « circadien » de 24 heures. Un rythme auquel la plupart des fonctions de l’organisme est soumise. En cas d’exposition trop importante à la lumière (du jour, mais aussi des écrans), l’épiphyse comprend qu’il n’est pas l’heure de dormir et qu’elle ne doit donc pas sécréter de mélatonine, même si c’est le soir (en cas d’exposition aux écrans et à leur lumière bleue).  

 

Prendre de la mélatonine pour bien dormir : une bonne idée ?

Il peut être judicieux de prendre de la mélatonine de synthèse, mais dans certaines situations uniquement, en particulier en cas de décalage horaire ou pour s’adapter à un changement d’heure. Dans ce cas, la prise de mélatonine représentera une solution temporaire, le temps que l’organisme se réhabitue au nouveau rythme.
En cas de troubles du sommeil, les recommandations changent : la mélatonine peut aider les patients de plus de 55 ans souffrant d’insomnie primaire (autrement dit, une insomnie sans cause déclenchante détectée), notamment pour leur permettre de limiter leur consommation de somnifères, mais à condition que ce traitement soit temporaire. 

 

Mélatonine en complément : prudence avant tout ! 

Plusieurs autorités de santé ont émis des avis et des mises en garde au sujet de la supplémentation en mélatonine. À commencer par la Haute autorité de santé (HAS) qui a publié des recommandations au sujet de la prise de mélatonine pour traiter l’insomnie. Elle juge l’efficacité de la molécule de synthèse « modeste » par rapport aux effets attendus sur le trouble du sommeil. Elle ajoute même que « le service médical rendu est faible ». 
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a également émis un avis relatif aux risques de la consommation de mélatonine : maux de tête, somnolence, nausées, vertiges… font partie des effets secondaires possibles suite à la consommation de cette molécule de synthèse. 

 

 

Des situations où la mélatonine est déconseillée

Dans certains cas, la supplémentation en mélatonine est même déconseillée ou doit, au moins, faire l’objet d’un avis médical strict : 

  • En cas de grossesse et d’allaitement ;
  • Chez les enfants et les adolescents ;
  • Si vous souffrez d’une maladie inflammatoire ou auto-immune ;
  • Si vous êtes atteint d’épilepsie, d’asthme, d’insuffisance hépatique ou rénale ;
  • Si vous subissez des troubles de l’humeur, du comportement ou de la personnalité ;
  • Enfin, si vous devez réaliser une activité nécessitant une vigilance accrue (et pour laquelle un état de somnolence pourrait mettre votre sécurité en péril). 

On résume…

  • Prendre des suppléments de mélatonine peut être envisagé de façon ponctuelle.
  • La prise de mélatonine doit se limiter à des situations précises : en cas de décalage horaire ou d’insomnie primaire chez les personnes de plus de 55 ans. 
  • La prise de mélatonine est vivement déconseillée selon votre âge et votre état de santé.
  • Dans tous les cas, demandez l’avis de votre médecin traitant avant d’en consommer.