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Après l’accouchement, votre corps et votre mental doivent passer par une phase d’adaptation et de récupération : ce sont les suites de naissance (ou suites de couche), qui font partie du post-partum. Explications.
Suites de naissance : qu’est-ce que c’est ?
Longtemps appelées « suites de couches », les suites de naissance correspondent à la période qui suit l’accouchement. Cette période correspond au délai nécessaire à l’utérus pour retrouver sa taille et sa position normales. Les suites de naissance s’achèvent avec le retour des règles et peuvent donc être plus ou moins longues, notamment si vous allaitez exclusivement votre bébé.
Cette période est ponctuée de divers petits désagréments physiologiques et psychologiques qui peuvent avoir un impact plus ou moins grand sur votre qualité de vie.
Les suites de naissance côté corps
Les suites de naissance sont physiologiques par nature. Votre grossesse et votre accouchement ont été de vrais bouleversements pour tout votre organisme, il est donc normal que celui-ci ait besoin de temps pour s’en remettre. Un temps durant lequel plusieurs signes peuvent se manifester :
Les lochies
Il s’agit de saignements qui proviennent de l’utérus, puisqu’ils correspondent à l’élimination de la muqueuse utérine et à la cicatrisation de la zone où se trouvait le placenta. Ils débutent après votre accouchement. C’est la raison pour laquelle vous portez une protection hygiénique adaptée, à changer régulièrement. Ces saignements sont plus ou moins abondants d’une femme à l’autre mais sont généralement un peu supérieurs à ceux des règles. D’abord rouges et épaisses, puis plus claires en s’estompant, les lochies durent plusieurs semaines après l’accouchement.
Les montées de lait
Que vous souhaitiez allaiter ou non votre bébé, vous serez forcément concernée par la montée de lait. C’est physiologique : quelques jours après votre accouchement, vous sentirez que vos seins seront gonflés et sensibles. Cela correspond à la production de lait par les glandes mammaires.
Une bonne nouvelle si vous souhaitez allaiter votre bébé : cela marque le passage du colostrum (le « premier lait », aux nombreux bienfaits pour le nouveau-né) au lait maternel à proprement parler. A ce moment-là, une seule chose à faire : que votre bébé tète. Il est fort possible qu’il vous fasse lui-même comprendre que c’est exactement ce qu’il souhaite…
Si vous ne souhaitez pas allaiter, cette montée lait peut vous faire ressentir :
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Une tension pesante dans les seins ;
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Un écoulement de lait pendant plusieurs semaines ;
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Des douleurs plus ou moins importantes au niveau des seins ;
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Dans certains cas, une légère fièvre.
Pour limiter ces symptômes, en attendant que votre production de lait s’arrête spontanément, vous pouvez :
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Ne surtout pas stimuler vos seins : évitez de les toucher.
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Appliquer des compresses chaudes (sans vous brûler) puis froides sur les seins.
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Appliquer également des cataplasmes d’argile verte.
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Prendre des antalgiques ou des anti-inflammatoires, en cas de douleurs.
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Demander conseil à votre sage-femme, à votre gynécologue ou à votre médecin traitant sur un traitement médicamenteux envisageable pour raccourcir cette montée de lait.
Les troubles urinaires
Pendant la grossesse et à plus forte raison suite à l’accouchement, les muscles du périnée peuvent s’être assouplis et les nerfs ainsi que les ligaments engourdis. Conséquence la plus répandue ? L’incontinence urinaire qui concerne de nombreuses femmes en post-partum, des fuites d’urine qui peuvent être provoquées par un simple éternuement, un changement de position, un rire, une toux, en marchant…
Vous pouvez aussi avoir du mal à uriner dans les premières heures qui suivent votre accouchement, en particulier si vous avez accouché sous péridurale. S’il est recommandé d’uriner dans les 6 heures qui suivent l’accouchement pour limiter les risques de complications, dans de rares cas il est néanmoins possible de vous poser une sonde urinaire pour vider la vessie si la miction est difficile.
Les troubles intestinaux
Vous l’avez peut-être déjà subie pendant la grossesse, la constipation est également fréquente en suites de naissance. Une autre conséquence possible de la constipation sont les hémorroïdes, principalement dues à la dilatation des veines anales au moment des poussées de l’accouchement.
Contre la constipation, l’essentiel est de vous hydrater. Prenez l’habitude d’aller aux toilettes à heure fixe et d’y rester quelques instants, en prenant votre temps, mais sans effort de poussée. Allez aussi aux toilettes dès que vous en ressentez l’envie et sans attendre. Utilisez si vous le pouvez un marchepied quand vous êtes aux toilettes, les pieds surélevés peuvent aider les selles à progresser dans le côlon et dans le canal anal. Enfin, maintenez une activité physique douce, notamment la marche : une trentaine de minutes de balade avec votre bébé contre vous ou dans son landau, c’est parfait !
La fatigue
La fatigue apparaît souvent en début et en fin de grossesse. Mais la fatigue liée à l’accouchement et aux premiers jours qui suivent est unique en son genre, en particulier en fonction des heures de réveil de votre bébé. Et il faut bien admettre que tous ces éléments exigent beaucoup d’énergie de la part de votre corps et de votre esprit ! La légende raconte d’ailleurs que fatigue rime avec parentalité… La fatigue est donc normale, mais peut être difficile à gérer. De plus, un surplus de fatigue peut entraîner de nouveaux désagréments et doit donc être limitée un maximum, dans la mesure du possible.
Les suites de naissance côté psychologique
Les désagréments engendrés par la fatigue évoqués juste au-dessus sont parfois psychologiques. Parmi eux, on trouve le fameux baby-blues qui s’explique aussi par les bouleversements hormonaux liés à l’accouchement et aux suites de naissance. Il peut également être plus ou moins prononcé en fonction de votre sensibilité : une caractéristique qui varie d’une femme à une autre.
Une chose est sûre : le baby-blues est éprouvant, mais ne dure pas longtemps. D’ailleurs, si vous aviez l’impression qu’il se prolongeait, ce serait le signe qu’il faut intervenir et demander de l’aide, afin de ne pas risquer une dépression post-partum.
Suites de naissance : quelques conseils pour les appréhender plus sereinement
Voici d’autres conseils pour vous aider à aborder vos suites de naissance plus en douceur :
Ne gardez pas vos désagréments pour vous
La communication est clé, même si vous avez beaucoup à faire et à penser ! Confiez vos difficultés et vos besoins à votre compagnon ou compagne est un bon moyen de l’impliquer davantage et de vous rapprocher.
Bien sûr votre sage-femme, votre gynécologue ou encore votre médecin traitant sont des interlocuteurs à privilégier à la moindre difficulté.
Alimentation : faites-vous plaisir mais sainement
Bien que très réconfortants en cas de fatigue, les aliments sucrés et gras sont à limiter, voire à éviter, en particulier si vous souffrez de troubles intestinaux. Dans ce cas, les aliments à base de fibres sont vos meilleurs alliés ! Fruits et légumes frais, légumineuses, céréales complètes… Un large choix pour vous (faire) concocter de bons petits plats.
Faites-vous aider et relayer pour vous reposer
Le repos est la clé de bien des désagréments en suites de naissance. Plus facile à dire qu’à faire, dans la réalité des premières semaines avec un nouveau-né, et pourtant… Vous reposer ne veut pas forcément dire dormir en même temps que votre bébé, même si c’est idéalement ce que vous devriez faire si vous le pouvez. N’hésitez pas à demander plus d’aide et de relais pour pouvoir atteindre cet idéal et plonger, comme votre bébé, dans les bras de Morphée. Même si votre personne relais ne fera pas les choses exactement comme vous les feriez, l’essentiel est qu’elles soient faites et que vous ayez récupéré un minimum d’énergie.
Vous reposer, au-delà de dormir, signifie vous détendre : avec votre livre ou votre film préféré, en allant vous promener, vous faire coiffer, voir des amis… Quel que soit votre choix, soyez sûre que ce temps loin de votre bébé vous permettra d’encore mieux vous retrouver tous les deux ensuite ! D’autant plus que ce moment n’a pas besoin d’être long : juste le temps, pour vous, de souffler un peu.
Le repos, dans tous les sens du terme, favorise une meilleure récupération et donc des suites de naissance plus apaisées. Au-delà du papa et de votre entourage proche, n’hésitez pas à vous tourner vers d’autres appuis pour vous soutenir et vous relayer, notamment votre sage-femme pour des conseils et des contacts utiles, mais aussi une consultante en lactation si vous rencontrez des difficultés avec l’allaitement.