Tout savoir sur la vaccination contre les papillomavirus humains (HPV)

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RSV2 mai 04
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Infection sexuellement transmissible (IST) la plus fréquente, les papillomavirus humains ou HPV peuvent notamment être responsables de plusieurs cancers. Pour l’éviter, une seule solution : se faire vacciner. Pourquoi et comment ? Explication.

 

Papillomavirus humains ou HPV : qu’est-ce-que c’est ?

Les papillomavirus humains (HPV) sont une famille de multiples virus (il en existe plus de 150 type) communs et fréquents. Huit personnes sur 10 sont exposées à l’un d’eux au cours de leur vie. Majoritairement transmis par contact sexuel (et au début de la vie sexuelle dans 60% des cas), avec ou sans pénétration et quelle que soit l’orientation sexuelle, ces infections peuvent atteindre la peau et les muqueuses et provoquer des lésions bénignes comme malignes : on parle alors de lésions précancéreuses. Dans 90% des cas, l’infection s’élimine naturellement un à deux ans après la contamination sexuelle.

 

Infection à HPV : une augmentation des risques de cancers

Les lésions précancéreuses risquent d’évoluer en cancer 10 à 15 ans après l’infection par le HPV. Le plus fréquent est le cancer du col de l’utérus, dont 3000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année. Au total, 6400 cas de cancers sont liés chaque année aux papillomavirus. Parmi eux, se trouvent également le cancer de l’anus, de l’oropharynx (région de la gorge qui comporte les amygdales, le voile du palais, l’arrière de la langue et l’arrière de la gorge), de la vulve, du vagin, de la cavité orale, du larynx et du pénis.

 

Si ces cancers touchent majoritairement les femmes (les cas de cancer du col de l’utérus représentent à eux seuls 44% des cancers liés au HPV), un quart des hommes est aussi concerné, rappelle l’Institut national du cancer.

 

Pour dépister le cancer du col de l’utérus, n’oubliez pas le frottis !

Chez les femmes, le frottis est indispensable pour détecter une infection par un papillomavirus humain, mais aussi toute lésion précancéreuse ou cancéreuse, afin de la prendre en charge précocement et d’améliorer les chances de guérison. Ce prélèvement doit être effectué par votre gynécologue ou votre sage-femme tous les trois ans si vous êtes âgée de 25 à 29 ans, et tous les 5 ans si vous avez entre 30 et 65 ans.  

 

Vaccination contre les papillomavirus humains (HPV) : le seul moyen de se protéger

Les méthodes contraceptives telles que le préservatif s’avèrent insuffisantes face au HPV, car elles ne recouvrent pas l’intégralité des parties génitales. Or, un simple contact sexuel, avec ou sans pénétration, suffit à infecter. 

D’après les derniers résultats recueillis par les autorités sanitaires, le vaccin contre le papillomavirus, introduit depuis 2006 dans de nombreux pays, a démontré son efficacité. Il permet de réduire le nombre de cancers liés au HPV, mais aussi le nombre de lésions précancéreuses, d’infections HPV et d’apparitions de verrues génitales. Lorsque la vaccination a lieu au début de la vie sexuelle, sa protection est proche de 100% : 9 cancers du col de l’utérus sur 10 peuvent être évités. Attention toutefois, elle ne dispense pas les femmes d’un suivi gynécologique régulier, quel que soit leur âge.

 

Vaccination contre les HPV : quels sont les publics concernés ? 

Le vaccin contre les papillomavirus humains est recommandé à toutes les jeunes filles et tous les jeunes hommes à partir de 11 ans et jusqu’à 14 ans. Pour celles et ceux qui ne seraient pas encore vaccinés passé cet âge, un rattrapage est possible de 15 à 19 ans inclus. Enfin, la vaccination reste possible jusqu’à 26 ans pour les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes. 

 

Plus la vaccination commence au début de la vie sexuelle et plus elle s’avère efficace. L’idéal étant de se faire vacciner en amont, ce qui explique la recommandation de l’effectuer dès 11 ans.    

 

Vaccination contre les HPV, mode d’emploi

Deux vaccins contre les HPV sont disponibles : 

  • Le vaccin Gardasil 9® protège contre la majorité des HPV. Il doit être utilisé pour toute nouvelle vaccination depuis le 1er janvier 2021. Il s’injecte en deux doses avec six mois d’intervalle, si le patient est âgé de 11 à 14 ans. Entre 15 et 19 ans ou jusqu’à 26 ans pour les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, il s’administre en trois doses, avec deux mois d’intervalle entre la première et la deuxième, et six mois d’intervalle entre la deuxième et la troisième. 
  • Le vaccin Cervarix® protège contre les HPV 16 et 18. Il est à utiliser uniquement chez les jeunes filles. Entre 11 et 14 ans, il s’administre en deux doses espacées de six mois. Entre 15 et 19 ans, il consiste en trois doses administrées avec un mois d’intervalle entre la première et la deuxième, et six mois d’intervalle entre la deuxième et la troisième. 

 

Attention : ces vaccins ne sont pas interchangeables. Notez aussi que l’une des doses peut être administrée en même temps que le rappel diphtérie-tétanos-poliomyélite-coqueluche, qui doit avoir lieu entre 11 et 13 ans.

 

Vaccin contre les HPV : dans quels cas n’est-il pas recommandé ?

La vaccination est déconseillée en cas d’allergie à l’une des substances actives ou à l’un des composants du vaccin mentionnés sur sa notice, mais aussi en cas de réaction allergique après la précédente injection. 

Par ailleurs, en cas de symptômes liés à une infection ou de fièvre, il est préférable de reporter la vaccination. N’hésitez pas à en discuter avec votre médecin traitant, votre gynécologue ou votre sage-femme. 

 

Vaccination généralisée contre le papillomavirus : ce qui change en 2023

À partir de la rentrée scolaire de septembre 2023, une campagne de vaccination contre les infections à HPV va être instaurée dans les collèges pour l’ensemble des élèves âgés de 11 à 14 ans. Dès la classe de 5e, les élèves (filles et garçons) pourront se faire vacciner gratuitement contre le papillomavirus, avec l’accord parental. La prescription et la vaccination pourront être réalisées par les médecins bien sûr, mais aussi les sage-femmes, les infirmiers et les pharmaciens. Cette campagne devrait permettre à 800 000 élèves par an d’être protégés contre les HPV et les complications qu’ils entraînent, en particulier le cancer.