Andropause : mythes et réalités masculines

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L’andropause concerne les hommes, passé un certain âge. Mais souvent réduite à une « ménopause » au masculin, la réalité médicale est quelque peu différente. Qu’est-ce que l’andropause ? Comment la reconnaître et la prendre en charge ? Décryptage.

 

Qu’est-ce que l’andropause ?

 

L’andropause, appelée médicalement « déficit androgénique lié à l’âge », se définit par la baisse du taux de testostérone, qui n’est ni systématique ni symptomatique. Méconnue, l’andropause peut néanmoins être à l’origine de certains symptômes chez l’homme.

 

 Zoom sur la testostérone, cette hormone masculine

 

La testostérone est une hormone sexuelle présente chez l’homme (et sécrétée par les gonades, présentes dans les testicules). On la trouve également chez la femme, mais dans une moindre quantité, ce qui lui vaut son surnom « d’hormone sexuelle masculine ». La testostérone contribue au bien-être émotionnel et physique : régulation de la masse osseuse et graisseuse, de la libido, participation à la production des globules rouges et des spermatozoïdes. 

 

La testostérone commence à être sécrétée durant la puberté, avec un pic autour de l’âge de 20 ans. À partir de 30 ans, sont taux peut diminuer naturellement et progressivement. 

 

Andropause : à quel âge survient-elle ?

 

La baisse de testostérone peut survenir à tout âge, mais l’andropause peut commencer plus naturellement à partir de 45 ans. S’il y a des symptômes, ils sont généralement présents autour de 65 ans. 

 

Andropause, la « ménopause des hommes », vraiment ?

 

L’andropause est communément surnommée « la ménopause masculine ». En réalité, ces deux situations n’ont pas grand chose en commun ! Tout d’abord, la ménopause est une étape naturelle et systématique dans la vie des femmes. Dans le cas de l’andropause, on l’a vu, la baisse de la testostérone est loin d’être systématique. Et si elle a lieu, elle ne provoque pas forcément de symptômes. En outre, la baisse de la testostérone ne signifie pas l’arrêt de la production de spermatozoïdes, tandis que lors de la ménopause, les ovaires cessent de fonctionner et la grossesse devient donc impossible. 

 

Andropause : quels symptômes associés ?

 

Lorsque l’andropause a lieu et qu’elle se fait ressentir, elle peut donner lieu à divers symptômes : 

 

  • Le plus fréquent : l’apparition de troubles de l’érection au moment des rapports sexuels.
  • Une baisse de la libido et une diminution de l’activité sexuelle.
  • Une perte de tonus et d’énergie.
  • Des bouffées de chaleur.
  • Une augmentation de la transpiration en dehors de l’effort physique.
  • Des troubles du sommeil.
  • Une prise de poids, en particulier au niveau de l’abdomen.
  • Une variation de l’humeur, avec une plus grande irritabilité.
  • Une perte musculaire accompagnée de douleurs musculaires et articulaires plus fréquentes.
  • Une pilosité moins développée.

 

Quelles autres causes de l’andropause ?

 

Si la raison principale de l’andropause est le vieillissement naturel, d’autres facteurs peuvent la justifier. À commencer par les traitements pour soigner le cancer de la prostate, comme les anti-androgènes. Ceux contre la perte de cheveux (notamment le finastéride) favorisent aussi l’andropause. Certains anticonvulsivants, dans le cadre du traitement de l’épilepsie, peuvent également provoquer une baisse de la testostérone. 

 

D’autres causes peuvent aussi influencer la production de testostérone : le surpoids, la consommation excessive d’alcool, la sédentarité ou encore une lésion au niveau des testicules.

 

Andropause : quelle prise en charge ?

 

La prise en charge éventuelle des symptômes de l’andropause repose essentiellement sur la prise de substituts de testostérone. Mais avant cela, l’andropause doit être diagnostiquée.

 

Le diagnostic du déficit en testostérone

 

L’andrologue ou l’urologue commence par vous poser des questions dans le cadre du questionnaire de référence de l’andropause. Une réponse positive à plus de 3 questions doit faire suspecter l’andropause.

 

Le médecin vous prescrit ensuite un bilan sanguin permettant de mesurer le taux de testostérone, à effectuer de préférence le matin. L’andropause est révélée si le taux de testostérone totale est inférieur à 3,5 ng/mL et si le taux de testostérone biodisponible (autrement dit la portion biologiquement active) est inférieur à 0,8 ng/mL. Ce dosage doit à nouveau avoir lieu 2 ou 4 semaines plus tard, avant de pouvoir confirmer le diagnostic. Ce dernier s’accompagne d’un examen de la prostate car un traitement de substitution de la testostérone serait contre-indiqué en cas d’hypertrophie bénigne de la prostate ou de cancer de la prostate.

 

Les traitements de substitution de la testostérone

 

L’administration de testostérone existe sous plusieurs formes : 

  • Par voie injectable intramusculaire ;
  • Par voie orale, sous forme de comprimés ;
  • Sous forme de gel ou de patch à coller sur la peau.

 

Ce traitement donnera lieu à un suivi médical régulier, afin d’évaluer son efficacité et de suivre l’évolution des symptômes de l’andropause. 

Sachez qu’il est contre-indiqué si vous souffrez d’apnée du sommeil, d’insuffisance cardiaque, rénale ou hépatique. En outre, certains effets secondaires doivent être surveillés et justifient du suivi médical régulier : 

 

  • Apparition d’apnée du sommeil ;
  • Stimulation de la croissance d’un cancer de la prostate ;
  • Augmentation des risques cardio-vasculaires ;
  • Et de la formation de caillots dans les veines. 

 

Conseil bien-être. 5 conseils pour prévenir l’andropause

 

Améliorer votre qualité de vie et appliquer certains conseils hygiéno-diététiques peut vous aider à préserver votre taux de testostérone, mais aussi diminuer les symptômes de l’andropause : 

 

  • Surveillez votre poids, car le surpoids est un facteur de risque important.
  • Réduisez votre consommation d’alcool un maximum.
  • Pratiquez une activité physique régulière (au moins 30 minutes par jour, 3 fois par semaine et idéalement tous les jours) et évitez la sédentarité.
  • Dormez suffisamment, pendant au moins 7 heures par nuit et favorisez un sommeil de qualité (coucher à heure régulière, chambre sombre et silencieuse à 19°C, sans écrans).
  • Prenez soin de votre santé mentale, en agissant dès les premiers signaux d’alerte.