Arthrose : tout savoir sur cette maladie articulaire
Maladie articulaire la plus répandue, l’arthrose se caractérise par la destruction du cartilage au niveau des articulations. Comment reconnaître la maladie et comment la soulager ? Réponses.
Qu’est-ce que l’arthrose ?
Le cartilage est le tissu qui tapisse les extrémités osseuses d’une articulation afin de lui permettre une bonne mobilité. Le cartilage permet d’accompagner l’articulation et aide à réaliser chaque effort et mouvement. En cas d’arthrose, le cartilage perd en épaisseur, se fissure puis disparaît, entraînant alors des douleurs et une perte de mobilité. La maladie peut provoquer des handicaps plus ou moins importants selon les personnes.
Toutes les articulations peuvent être concernées par l’arthrose, comme l’épaule, le coude, le poignet, la cheville, la colonne vertébrale, les genoux et les hanches.
On observe cependant que la localisation la plus fréquente est l’arthrose de la colonne vertébrale dans la tranche d’âge 65–75 ans avec près de 75% des personnes concernées, suivie de l’arthrose des doigts avec 60% de personnes de la même tranche d’âge et impliquant des déformations irréversibles.
Les arthroses du genou et de la hanche sont moins fréquentes et concernent respectivement 30% et 10% des personnes de 65 à 75 ans. Ce sont des maladies plus invalidantes car elles touchent des articulations très sollicitées et qui portent le poids du corps. [1]
Quelles sont les causes et origines de l’arthrose ?
Difficile de connaître les causes et origines précises de l’arthrose, mais plusieurs facteurs de risques sont identifiés et reconnus comme potentiellement responsables [1].
Parmi eux :
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Le vieillissement. En effet, l’arthrose concerne seulement 3% des moins de 40 ans, 65 % des plus de 65 ans et 80 % des personnes âgées de plus de 80 ans
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Les désordres métaboliques induits par le diabète, le surpoids ou l’obésité. En effet la surcharge pondérale est à l’origine d’une fréquence accrue d’arthrose.
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Le port fréquent de charges lourdes ou une activité physique trop intense augmentent les contraintes mécaniques et peuvent contribuer à abimer le cartilage
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Certaines maladies comme la chondrocalcinose, due au dépôt de calcium dans le cartilage, l’ostéonécrose ou bien encore la polyarthrite rhumatoïde.
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La prédisposition familiale. En effet, l’hérédité est également un facteur de risque notamment concernant l’arthrose des mains.
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Le stress biomécanique local (c'est-à-dire le stress exercé sur une partie du corps par le port de charge ou bien un effort physique) comme un défaut d’axe du genou ou de la hanche.
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Une faiblesse musculaire autour de l’articulation concernée d’origine neurologique ou musculaire.
Le diagnostic et les examens
La radiographie est l’examen de référence pour poser le diagnostic de l’arthrose mais aussi pour suivre son évolution une fois le diagnostic posé. Tous les ans ou tous les deux ans, cela permet d’observer la sévérité et l’évolution de la maladie afin de recourir le cas échéant à un traitement chirurgical.
Le diagnostic de l’arthrose repose sur l’examen clinique et les radiographies de l’articulation ou des articulations concernées. Cet examen permet d’observer plus précisément le pincement de l’interligne articulaire qui joint les os.
Les évolutions possibles de l’arthrose
L’arthrose ne se guérit pas mais son évolution peut être maîtrisée lorsqu’elle est repérée rapidement. Selon les personnes, l’évolution peut être plus ou moins rapide, impliquant la pose d’une prothèse de hanche ou de genou, pour d’autres il n’y aura pas de handicaps particuliers.
Généralement, dans la maladie, deux phases alternent :
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Une phase chronique au cours de laquelle on observe une gêne quotidienne et une douleur supportable qui permet de poursuivre ses activités.
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Une phase aiguë pendant laquelle une inflammation de l’articulation produit des douleurs vives qui nécessitent de mettre ses articulations au repos.
Les traitements de l’arthrose
Les traitements de l’arthrose sont uniquement symptomatiques. Ils visent à soulager la douleur et doivent toujours être associés à des traitements non médicamenteux. [1]
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Les antalgiques :
Généralement, le médecin prescrit du paracétamol. En cas de poussées inflammatoires, des AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens) pourront être prescrits per os (par voie orale) ou sous forme de gel à appliquer au niveau des articulations concernées. Dans certains cas, le médecin peut également prescrire des infiltrations avec des corticoïdes. Il s’agit d’injecter les traitements directement dans l’articulation touchée.
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Les injections d’acide hyaluronique :
Elles peuvent être prescrites pour un traitement plus durable (6 mois environ). Cela consiste à injecter de l’acide hyaluronique pour remplacer le liquide synovial physiologique.
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Certaines mesures non médicamenteuses :
Certaines mesures peuvent limiter la progression de la maladie et sont à adapter en fonction de cas comme :
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La perte de poids en cas de surpoids ou d’obésité
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La pratique d’une activité physique régulière, d’intensité modérée et en dehors des poussées inflammatoires
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Eviter de porter des charges lourdes
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Adapter son environnement (poignées au domicile par exemple dans la salle de bains afin de se relever sans forcer)
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Utiliser une canne si besoin lors des poussées inflammatoires
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Le port de semelles orthopédiques en cas d’arthrose du genou peut aussi être recommandé.
Activité physique et arthrose
La pratique d’une activité physique induit des effets bénéfiques sur la douleur et l’évolution de la maladie en améliorant la force et la proprioception et en jouant un rôle anti-inflammatoire. Voici des exemples d’activités conseillées :
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Des activités dites d’aérobie comme la marche, la marche nordique ou bien l’aquafitness, de la gymnastique douce
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Des exercices de stretching et de renforcement musculaire
Dans tous les cas, les activités doivent être choisies en fonction de ses goûts. En effet, la notion de plaisir est très importante afin de pratiquer des activités physiques sur la durée. En cas de douleurs vives ou de poussées inflammatoires, il est déconseillé de pratiquer une activité physique. Aussi, les exercices devront être régulièrement réévalués et adaptés selon l’évolution de la maladie. Des séances de kinésithérapie peuvent être prescrites par le médecin en fonction de l’évolution de la maladie. [2]