Cancer de l’estomac : causes, symptômes, traitements

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Lent à se développer, le cancer de l’estomac apparaît généralement après 50 ans. Comment se développe-t-il ? Quels sont ses symptômes ? Comment le traiter ? Réponses dans cet article.

 

Cancer de l’estomac : qu’est-ce que c’est ?

 

Le cancer de l’estomac, également appelé cancer gastrique, fait partie des cancers digestifs.  Toutes les zones de l’estomac peuvent être atteintes par l’évolution en tumeur maligne des cellules de la muqueuse de cet organe. 

En France, 6 500 nouveaux cas de cancer de l’estomac sont diagnostiqués chaque année, dont 2 fois plus d’hommes que de femmes, après l’âge de 50 ans. Ces chiffres sont en baisse depuis plusieurs années, grâce à la réduction de l’exposition à certains facteurs de risque, selon la Fondation pour la recherche sur le cancer.

 

Plusieurs types de cancer de l’estomac

Il existe différents types de cancer gastrique, en fonction de la nature des cellules qui en sont à l’origine : 

  • Dans sa forme la plus courante, la tumeur se développe à partir des cellules de la muqueuse de l’estomac. Il s’agit d’un adénocarcinome, qui représente 90 % des cas de cancers de l’estomac (Institut national du cancer). Il peut se situer dans n’importe quelle partie de cet organe. 

  • Une tumeur stromale gastro-intestinale (ou GIST), développée à partir des cellules situées dans la couche sous-muqueuse.

  • Une tumeur endocrine, provoquée par l’hypersécrétion de certains sucs gastriques.

  • Un lymphome (cancer du système immunitaire produit par une fabrication anormale de lymphocytes) ayant infiltré la paroi de l’estomac.

  • Un sarcome mésenchymateux qui se développe à partir de cellules musculaires.

 

Les cancers de l’estomac peuvent également se différencier en fonction de la région gastrique où ils se développent. Dans tous les cas, la maladie est classée en différents stades d’évolution : du stade I (le moins avancé) au stade IV (plus difficile à prendre en charge car le cancer est métastatique), en passant par les stades dits « de sévérité intermédiaire » II et III. Ce classement tient compte de l’évolution locale de la tumeur (autrement dit, le degré d’envahissement de la paroi de l’estomac par la tumeur), de son extension aux ganglions lymphatiques voisins et de sa dissémination sous forme de métastases. 

 

Cancer de l’estomac : quels sont les facteurs de risques ?

 

Plusieurs facteurs identifiés par la recherche favorisent le risque de survenue d’un cancer de l’estomac : 

  • L’alimentation. La consommation de sel est l’un des principaux facteurs de risque, de même que les nitrates et les nitrites qui apparaissent lors du fumage de certains aliments et naturellement présents dans certains légumes. La consommation excessive d’alcool augmente également les risques.

  • Le tabac. Il concerne précisément les cancers du cardia, une partie de l’estomac située à la jonction de ce dernier avec l’œsophage, et qui permet le passage des aliments d’une partie à l’autre. 

  • Les infections par la bactérie Helicobacter pylori multiplient par 5 ou 6 les risques de cancers gastriques. Ces infections touchent entre 20 et 50 % des Français d’âge adulte. Elles entraînent des gastrites (inflammations chroniques de l’estomac) qui peuvent être asymptomatiques ou provoquer brûlures ou douleurs gastriques. Sur le long terme, ces infections augmentent le risque d’ulcère de l’estomac ou de duodénum, ainsi que de cancer gastrique. 

  • La génétique. Les risques de développer un cancer de l’estomac sont multipliés par 2 ou 3 lorsqu’un parent proche (père, mère, fratrie) en est atteint. 10 à 15% des cas de cancers gastriques seraient concernés par la prédisposition familiale (Fondation pour la recherche sur le cancer). Cette prédisposition est parfois due aux mutations de certains gènes, désormais bien identifiées. En cas de doute, parlez-en à votre médecin, afin de savoir si vous pouvez vous orienter vers l’oncogénétique

 

Symptômes et diagnostic du cancer de l’estomac

 

Un cancer de l’estomac entraîne généralement peu de symptômes spécifiques. Des douleurs situées dans la région de l’estomac et une perte de poids progressive sont les signes les plus fréquents. D’autres peuvent apparaître si la tumeur est plus évoluée : vomissements, anémie liée à une hémorragie provoquée par une perforation de l’estomac, par exemple. Cette complication peut parfois révéler la présence de la pathologie. 

Dans certains cas, des symptômes plus spécifiques peuvent se manifester : s’il s’agit d’un cancer du cardia par exemple, il peut y avoir une gêne lors de la déglutition. Dès l’apparition des premiers signes, ne tardez pas à en parler à votre médecin. Ce dernier pourra vous prescrire les examens nécessaires. 

 

Les examens de diagnostic

 

En fonction de l’évolution du cancer, certains signes peuvent être repérés par le médecin lors de l’examen clinique, comme la présence d’une masse volumineuse au niveau de l’estomac ou des ganglions lymphatiques gonflés… Si votre médecin suspecte un cancer gastrique, plusieurs examens seront prescrits : 

  • L’endoscopie ou la fibroscopie, un examen réalisé sous anesthésie locale ou générale qui permet d’examiner l’ensemble du système digestif haut : œsophage, estomac et duodénum. Un tube optique muni d’une micro-caméra est introduit par la bouche ou par le nez jusqu’à l’estomac. Son objectif est de repérer d’éventuelles lésions et réaliser des biopsies en cas de lésion suspecte. Elles sont ensuite analysées, afin de déterminer si les cellules qui les composent sont cancéreuses.

  • Le bilan d’extension. Si le diagnostic est confirmé, ce bilan permet d’évaluer à quel point le cancer s’est étendu au reste de l’organisme. C’est un examen nécessaire pour déterminer le traitement le plus adapté par la suite. Il se compose de différentes étapes : un examen clinique et un interrogatoire « classiques », suivis d’un scanner de l’ensemble du tronc pour observer thorax, abdomen et région pelvienne. Cela permet d’obtenir des informations sur la localisation de la tumeur au sein de l’estomac et par rapport aux autres organes. Une IRM peut être prescrite en complément si le scanner ne suffit pas à statuer sur la présence de métastases.

  • D’autres examens spécifiques peuvent être prescrits par la suite, en fonction du type de tumeur et de sa localisation dans l’estomac, comme une écho-endoscopie, par exemple.

  • Une analyse de sang est également réalisée pour doser des marqueurs tumoraux spécifiques, autant de données utiles pour évaluer l’efficacité du traitement par la suite.

 

Cancer de l’estomac : quels sont les traitements ?

 

La chirurgie constitue le traitement de première intention des cancers de l’estomac. Elle est réalisée en tenant compte de l’âge des patients, du stade et du type de cancer dont il souffre, de son état nutritionnel et du fonctionnement de ses organes. Malheureusement, elle n’est donc pas toujours réalisable. En outre, des rechutes locales ou à distance peuvent malgré tout avoir lieu chez des patients opérés, à plus ou moins long terme. 

L’intervention consiste en l’ablation chirurgicale de la tumeur, qui peut être réalisée de 3 manières :

 

  • Si la tumeur est petite, peu profonde et sans extensions, une ablation par endoscopie peut être envisagée. 

  • Quand la tumeur est plus importante et située dans la partie inférieure de l’estomac, une gastrectomie partielle est pratiquée : la partie atteinte de l’estomac est retirée, en plus d’une « marge de sécurité » pour enlever un maximum de cellules cancéreuses.

  • Lorsque la tumeur est située au niveau du corps de l’estomac ou du cardia, la gastrectomie est totale : l’estomac est entièrement retiré et l’extrémité de l’œsophage est relié à l’intestin.

 

Un curage ganglionnaire (ou ablation des ganglions lymphatiques voisins de l’estomac) peut être réalisé à la suite de l’opération

La chimiothérapie est une autre alternative ou un traitement complémentaire à la chirurgie. Le protocole de chimiothérapie pour traiter un cancer de l’estomac comporte un ou plusieurs médicaments administrés durant plusieurs semaines par voie injectable ou orale. Plusieurs cycles de traitement, espacés de quelques semaines, sont souvent nécessaires. 

En cas de cancer de l’estomac opérable, la chimiothérapie peut avoir lieu avant l’opération pour diminuer la tumeur, puis après l’intervention pour éliminer les cellules cancéreuses restantes et réduire les risques de récidive. En cas de cancer non opérable, la chimiothérapie est prescrite pour réduire la taille de la tumeur, les symptômes qui lui sont associés et améliorer le pronostic de la maladie. 

Quant à la radiothérapie, elle est généralement utilisée en complément de la chirurgie et en association avec la chimiothérapie. Elle peut permettre de réduire les symptômes en cas de stade avancé et est alors utilisée seule ou en complément de la chimiothérapie.

Enfin, en cas de cancer gastrique métastatique, certaines thérapies ciblées peuvent être proposées. 

 

Où en est la recherche sur le cancer de l’estomac ?

 

La recherche médicale travaille sur deux objectifs principaux concernant le cancer de l’estomac : améliorer les traitements existants et améliorer les stratégies thérapeutiques. Dans le premier cas, les chercheurs étudient les associations de traitements existants afin de déterminer dans quel ordre et dans quelle mesure ils sont le plus efficaces. Récemment, la recherche a par exemple démontré que proposer systématiquement de la chimiothérapie après une gastrectomie permettait de retarder l’évolution de la maladie.

Les recherches se concentrent également sur les thérapies ciblées, de manière à pouvoir les proposer le plus possible. Pour rappel, ce mode de traitement limite les effets secondaires. Enfin, le développement de traitements plus ciblés est également en cours, avec des objectifs divers : réduire la tumeur, les risques de récidive, ou encore entraîner le système immunitaire à reconnaître les cellules cancéreuses, à lutter efficacement contre elles et à les détruire.

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L'estomac, un organe essentiel du système digestif