Causes, diagnostic, traitements : tout savoir sur l’hypothyroïdie

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Maladie de la thyroïde à part entière, l’hypothyroïdie doit être prise en charge et peut être compensée grâce au traitement adapté. Tout savoir sur cette pathologie dans cet article.

 

Hypothyroïdie : la maladie de la thyroïde la plus fréquente

 

L’hypothyroïdie survient lorsque la glande thyroïde produit une quantité insuffisante d’hormones thyroïdiennes. Trois fois plus fréquente chez les femmes que chez les hommes (source Ameli) en particulier après 65 ans, l’hypothyroïdie est la maladie de la thyroïde la plus fréquente. 

 

On distingue deux formes d’hypothyroïdie : 

 

  • L’hypothyroïdie acquise est la plus courante : elle apparaît au cours de la vie, en raison de multiples facteurs. En l’absence d’un diagnostic précoce, elle est révélée par les complications qu’elle peut entraîner.

  • L’hypothyroïdie congénitale (ou hypothyroïdie néonatale) est présente dès la naissance. Elle s’explique par le développement anormal de la thyroïde pendant la grossesse : cette dernière ne peut pas sécréter normalement ses hormones. Cette forme d’hypothyroïdie est considérée comme une maladie rare.

     

L’hypothyroïdie congénitale : dépistée dans les 72 heures après la naissance

 

Le dépistage de l’hypothyroïdie fait partie des tests de dépistage néonatal, pour détecter plusieurs maladies rares. L’ensemble des tests est effectué à partir d’un simple prélèvement de quelques gouttes de sang, le plus souvent prélevées au niveau du talon du nouveau-né. Et ce, dans les 72 heures qui suivent la naissance, avec l’accord des parents.  

 

Hypothyroïdie : des complications en l’absence de traitement

 

Les complications de l’hypothyroïdie peuvent être diverses. Leur présence permet de diagnostiquer et de prendre en charge la maladie : 

 

  • Apparition de troubles cardiovasculaires : l’hypothyroïdie favorise l’augmentation du taux de cholestérol dans le sang, entraînant plus facilement une angine de poitrine. Autres troubles possibles : troubles du rythme cardiaque, insuffisance cardiaque, péricardite…

  • Troubles du métabolisme, en particulier une anémie.

  • Troubles neuropsychiques : un état de confusion, en particulier chez les personnes âgées, mais aussi des troubles de la vigilance, une somnolence diurne, des apnées du sommeil, ou encore un état dépressif.

  • Des troubles du cycle menstruel : règles irrégulières et réduction de la fertilité font partie des complications de l’hyperthyroïdie chez les femmes en âge de procréer. 

  • En cas de grossesse, et en l’absence de diagnostic de l’hypothyroïdie, d’autres complications graves peuvent se manifester : hypertension artérielle, fausse couche, pré-éclampsie, hémorragie du post-partum… Quant au fœtus, il peut subir des troubles du développement neuro-intellectuel.  

     

Quelles sont les causes de l’hypothyroïdie ?

 

La principale cause de l’hypothyroïdie est la carence en iode via l’alimentation. De ce principal facteur de risque découlent tous les autres.

 

Les hypothyroïdies auto-immunes

 

Celles-ci apparaissent en raison d’une hyperactivité du système immunitaire, plus particulièrement la production anormale d’anticorps dirigés contre les hormones thyroïdiennes, ce qui finit par provoquer une diminution de leur sécrétion. 

 

Parmi les hypothyroïdies auto-immunes, on trouve :

 

  • La thyroïdite de Hashimoto : la plus fréquente, elle se manifeste par la présence d’un goitre (augmentation du volume de la thyroïde, visible à l’œil nu) et est associée à d’autres pathologies (diabète de type 1, vitiligo, polyarthrite rhumatoïde, etc.)

  • La thyroïdite atrophique apparaît le plus souvent chez les femmes ménopausées. Elle correspond à une thyroïdite de Hashimoto, mais sans goitre.

  • La thyroïdite du post-partum survient, comme son nom l’indique, après l’accouchement. Fréquente, elle commence par une phase d’hyperthyroïdie, avant d’évoluer en hypothyroïdie sur le long terme.

     

Quand l’hypothyroïdie est causée par un traitement

 

Également appelé hypothyroïdie iatrogène, ce type d’hypothyroïdie peut apparaître à la suite du traitement (ablation de la thyroïde, traitement médicamenteux ou irradiation par iode radioactif) de diverses maladies de la thyroïde, de l’hyperthyroïdie au cancer de la thyroïde, en passant par le nodule thyroïdien… 

 

Mais l’hypothyroïdie peut également se manifester pendant ou après un traitement qui n’est pas en lien avec la thyroïde. C’est notamment le cas avec une radiothérapie pour un cancer des voies ORL, par exemple. 

Enfin, certains médicaments risquent naturellement de réduire l’activité de la thyroïde et donc de favoriser l’hypothyroïdie : 

 

  • Le lithium, utilisé pour traiter le trouble bipolaire ;

  • L’interféron, pour traiter l’hépatite B chronique ;

  • Des traitements iodés, notamment prescrits pour soigner certains troubles du rythme cardiaque. 

     

Certaines causes plus rares d’hypothyroïdie

 

Parmi les causes rares, on peut de nouveau citer l’hypothyroïdie congénitale, qui provoque un retard dans la croissance et la psychomotricité de l’enfant avant qu’elle ne soit traitée.

 

Autre cause rare : la thyroïdite de Quervain. Celle-ci correspond à une inflammation de la thyroïde, en réaction à une infection virale. Bonne nouvelle, cette forme d’hypothyroïdie guérit spontanément en quelques mois. 

 

Enfin, un adénome de l’hypophyse (glande située à la base du cerveau) bénin, et plus largement toute maladie de l’hypophyse ou cérébrale (à la suite d’une méningite, d’un traumatisme crânien, d’une radiothérapie cérébrale…), peuvent également provoquer une hypothyroïdie.  

 

Hypothyroïdie : quels sont les symptômes ?

 

L’hypothyroïdie se manifeste par plusieurs types de symptômes physiologiques et psychologiques : 

 

  • Syndrome dépressif inexpliqué ; 

  • Grande fatigue physique et intellectuelle, accompagnée de somnolence diurne ;

  • Difficultés à se concentrer et perte de mémoire ;

  • Baisse de la température corporelle entraînant une frilosité ;

  • Apparition d’une bradycardie (battements de cœur plus lents) ou d’insuffisance cardiaque ;

  • Prise de poids malgré une perte d’appétit ;

  • Constipation ; 

  • Règles irrégulières ;

  • Douleurs musculaires, crampes.  

     

La prise en charge de l’hypothyroïdie

 

En présence de certains de ces symptômes, prenez rendez-vous avec votre médecin traitant ou votre endocrinologue, afin de vérifier la présence d’hypothyroïdie. 

 

Hypothyroïdie : des examens de diagnostic indispensables

 

Votre médecin traitant débutera par un examen clinique de base. Il palpera votre cou, afin de vérifier le volume de votre thyroïde, après quoi vous aurez à faire un bilan sanguin, incontournable pour diagnostiquer l’hypothyroïdie, en mesurant le dosage de la TSH, l’hormone sécrétée par l’hypophyse pour stimuler la thyroïde.

 

En présence d’un taux de TSH anormal, le taux de l’hormone thyroïdienne dite T4L sera vérifié sur le même prélèvement sanguin. L’hypothyroïdie sera confirmée si, à la fois, le taux de TSH est trop élevé et le taux de T4L anormalement bas. 

 

La dernière étape du diagnostic consiste à identifier la cause de la maladie. Pour cela, un dosage d’anticorps anti-TPO est effectué, suivi d’un dosage des anticorps anti-thyroglobuline (anti-Tg), si le premier est négatif et si une maladie auto-immune à l’origine de l’hypothyroïdie est suspectée.

 

A noter qu’une échographie de la thyroïde est rare et n’est prescrite que dans certains cas : 

 

  • Si votre médecin perçoit un nodule sur la thyroïde ou un ganglion cervical ;

  • S’il a des difficultés à palper votre cou ;

  • Si vous avez des difficultés à avaler, à respirer, que votre voix change ou s’il y a des antécédents de cancer de la thyroïde dans votre famille.

 

Enfin, d’autres examens peuvent vous être prescrits pour évaluer les conséquences de l’hypothyroïdie sur votre organisme : 

  • Prise de sang pour effectuer un bilan métabolique ou rechercher une anémie.

  • IRM cérébrale en cas de suspicion d’un trouble de l’hypophyse (présence d’un adénome, par exemple). 

  • Electrocardiogramme ou échodoppler cardiaque.

     

Les hormones thyroïdiennes de substitution : le traitement-clé de l’hypothyroïdie

 

L’hypothyroïdie est chronique. Si elle ne guérit pas, il est tout de même possible de compenser le niveau des hormones thyroïdiennes. Pour cela, l’hormonothérapie substitutive, à prendre à vie pour rétablir le taux d’hormones thyroïdiennes à la normale, est indispensable. Ce traitement consiste à prendre une hormone thyroïdienne de synthèse, la lévothyroxine, par voie orale une fois par jour, le matin à jeun (20 à 30 minutes avant de prendre votre petit déjeuner) à un horaire régulier. Une fois le traitement mis en route, les symptômes s’améliorent généralement dans les trois premières semaines. 

 

Un suivi médical régulier est indispensable 6 à 8 semaines après le début du traitement (ou après tout changement concernant ce dernier). En plus du rendez-vous avec votre médecin, une prise de sang vous est prescrite pour contrôler votre dosage de la TSH. Ces étapes doivent ensuite avoir lieu une fois par an. 

 

Conseil bien-être. L’iode, un élément essentiel à la thyroïde fourni par l’alimentation

 

L’iode est un oligo-élément indispensable à la fabrication des hormones thyroïdiennes. Une dose minimale est requise pour la bonne fabrication de ces dernières. Étant donné que l’iode est présent en faible quantité au sein de l’organisme, il doit être fourni par votre alimentation quotidienne. Vous pouvez trouver de l’iode dans : 

  • Les poissons de mer ; 

  • Les mollusques ;

  • Les crustacés ; 

  • Les algues ; 

  • Le sel iodé (à rajouter avec modération à vos préparations) ;

  • Dans une moindre mesure, on trouve de l’iode dans le jaune d’œuf et le lait, en fonction de l’alimentation des animaux concernés.

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