Causes, symptômes, recherche… Où en est-on sur l’asthme aujourd’hui ?

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L’asthme est une pathologie respiratoire multifactorielle particulièrement courante. La journée mondiale qui lui est consacrée le 2 mai est l’occasion d’évoquer les dernières avancées de la recherche autour de cette maladie.

 

 

Asthme : ce que l’on sait sur cette maladie respiratoire

Pathologie chronique touchant tous les âges, l’asthme concerne environ 4 millions de Français et provoque plus de 60 000 hospitalisations chaque année. Il s’est donc imposé comme un véritable enjeu de santé publique.

 

L’asthme, une maladie des bronches qui s’exprime sous formes de crises

Défini par l’inflammation ou l’irritation permanente des bronches, l’asthme se révèle sous forme de crises pouvant durer de quelques minutes à plusieurs heures. Celles-ci sont dues à l’épaississement de la muqueuse bronchique, du fait de son irritation. Les bronches deviennent alors particulièrement sensibles et susceptibles de réagir en présence de facteurs favorisants. Lors de la crise d’asthme, le passage de l’air dans les bronches devient ainsi plus difficile, et d’autant plus que les muscles autour d’elles se contractent et que la muqueuse bronchique sécrète davantage de mucus. 

Les crises d’asthme se caractérisent par une gêne respiratoire prenant la forme d’un essoufflement le plus souvent, mais aussi par une respiration sifflante, une toux sèche ou encore une sensation d’oppression dans la poitrine. Lorsqu’une crise survient, c’est que l’asthme n’est pas suffisamment maîtrisé : le traitement doit alors être modifié ou réadapté. 

 

 

Quelles sont les causes de l’asthme ?

Plusieurs facteurs peuvent expliquer l’asthme, en particulier une prédisposition génétique (des antécédents familiaux ou un terrain allergique). Associés, des facteurs environnementaux sont également en cause :

  • Des agents allergènes en intérieur : acariens, squames (petites portions de peaux mortes), moisissures ou encore poils d’animaux, comme les poils de chat ;
  • Des agents allergènes en extérieur : pollens, champignons, etc ;
  • La fumée de tabac ;
  • Des produits chimiques irritants ;
  • La pollution de l’air et, plus précisément, les particules fines ;

Dans une moindre mesure, l’air froid est également susceptible de déclencher une crise d’asthme, ainsi qu’une émotion forte. Enfin, certains médicaments anti-inflammatoires peuvent être impliqués. 

L’environnement de travail a également son importance : l’asthme dit « professionnel » représente à 10 % des cas en France. Les boulangers et pâtissiers exposés à la farine, les métiers de la santé, les coiffeurs, les peintres et les employés de nettoyage exposés à certains produits, ainsi que les métiers travaillant le bois s’avèrent particulièrement à risque. 

Enfin, certains antécédents médicaux survenus dès la naissance et durant la petite enfance peuvent également favoriser l’asthme : 

  • Une naissance prématurée ou un poids léger à la naissance ;
  • Des bronchiolites à répétition ;
  • La survenue d’une rhinite allergique durant l’enfance, qui multiplie par trois les risques de devenir asthmatique. 

 

Asthme : quels traitements ?

Pour traiter votre asthme, et donc le maîtriser, deux formes de traitements sont nécessaires : 

  • Les traitements de fond qui permettent de réduire, voire de supprimer les symptômes. Ce traitement varie d’un patient à l’autre, en fonction de la sévérité de la maladie. La principale famille de médicaments prescrite ? Les corticoïdes. Il est possible de les associer aux bronchodilatateurs de longue durée d’action ou aux antileucotriènes. Dans les cas les plus sévères d’asthme allergique, des biomédicaments peuvent être prescrits.
  • Les traitements de crise, qui ont vocation à soulager rapidement les symptômes s’ils apparaissent, en dilatant immédiatement les bronches. Inhalateur (qui doit toujours être à portée de main), corticoïdes inhalés et bronchodilatateur longue durée d’action en sont les principaux composants. 
  • Spécificité de l’asthme d’origine allergique léger à modéré : il est possible de vous faire désensibiliser à l’agent allergène responsable de votre asthme (à condition d’avoir clairement identifié l’agent concerné au préalable). En particulier s’il s’agit d’une allergie aux pollens, aux acariens, à certains animaux ou moisissures. La principale forme de désensibilisation consiste en des injections sous-cutanées pendant plusieurs semaines. Autre traitement plus récent ? Un extrait allergénique liquide à conserver sous la langue pendant 2 minutes, avant de l’avaler. A prendre tous les jours ou un jour sur deux.

 

 

Asthme : où en est la recherche ?

Environ 5 % des asthmatiques souffrent de formes sévères et difficilement contrôlables. Cela constitue aujourd’hui l’un des grands enjeux de la recherche : mieux comprendre ces formes, afin de trouver de nouvelles approches de prise en charge, notamment par des traitements ciblés. Et le travail est déjà bien commencé, avec des résultats prometteurs.

 

L’une des pistes explorées par les chercheurs est l’immunothérapie. Cette dernière consiste à administrer des substances permettant de stimuler les défenses immunitaires de l’organisme faisant défaut en cas de pathologie déclarée. Dans le cas de l’asthme, en particulier allergique, cette immunothérapie prendrait peu ou prou la forme d’une désensibilisation. Sur ce même thème, le développement d’un vaccin contre l’asthme allergique est déjà bien avancé, puisque les équipes scientifiques qui s’y consacrent sont sur le point de lancer des essais cliniques. 

 

Autre traitement prometteur en développement : la thermoplastie, qui consiste à brûler les muscles lisses des bronches par radiofréquence, en plusieurs séances et avec plusieurs semaines d’intervalle.