Diabète gestationnel : quels risques pour la mère et le bébé

Le diabète gestationnel est un trouble de la tolérance au glucose chez la femme enceinte. Un bon suivi limite les risques pour la maman et le bébé.
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Diabète gestationnel : quels risques pour la mère et le bébé
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Également appelé « diabète de grossesse », le diabète gestationnel concerne une femme enceinte sur 10 et survient généralement à la fin du deuxième trimestre. Quels sont ses symptômes et les causes ? Quels sont les risques pour la mère et le bébé ? Comment le traiter ? Explications.

 

Petit rappel sur les différents types de diabète

Il existe plusieurs types de diabète, dont trois principaux connus : le diabète de type 1, le diabète de type 2 et le diabète gestationnel.

Le diabète de type 2 est le plus fréquent et concerne 9 diabétiques sur 10. Il se déclare généralement autour de 50 ans ou chez la personne âgée. Les facteurs de risques sont multiples, le plus souvent la sédentarité, le manque d’activité physique, une alimentation déséquilibrée, l’hérédité et, parfois, justement, des antécédents de diabète gestationnel...

En France, la prévalence du diabète gestationnel a quant à lui tendance à augmenter ces dernières années avec 8% de cas en 2012 contre 3,8% en 2004.

 

Le diabète gestationnel, qu’est-ce que c’est ?

Le diabète gestationnel, également appelé "diabète de grossesse", survient chez la femme enceinte à la fin du deuxième trimestre. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le diabète gestationnel est considéré comme un trouble de la tolérance glucidique induisant une hyperglycémie chronique, c’est-à-dire un taux de sucre élevé dans le sang.

La sévérité de cette hyperglycémie est variable d’une femme à l’autre. Soit la grossesse permet une découverte fortuite (par hasard) d’un diabète préexistant, soit la grossesse est responsable d’un diabète transitoire, qui disparaît généralement après la grossesse.

Le diabète gestationnel est un trouble de la régulation du glucose (glycémie) qui entraîne un excès de sucre dans le sang. La grossesse est dite diabétogène car, pendant cette période, il existe un état d’insulinorésistance. L’insuline est une hormone secrétée par le pancréas et qui est dite hypoglycémiante, car elle permet de baisser le taux de sucre dans le sang.

 

Les symptômes du diabète gestationnel

Le diabète gestationnel peut parfois passer inaperçu tout comme le diabète de type 2 pendant de nombreuses années. En revanche, il est possible dans d’autres cas de présenter des symptômes similaires à ceux des autres types de diabète, dont notamment :

  • Une soif intense
  • Une fréquente envie d’uriner
  • Une sensation de malaise
  • De la fatigue
  • Des fringales

 

Les risques de complications pour la mère et l’enfant

Le diabète gestationnel comporte parfois des risques pour la mère comme pour l’enfant essentiellement dans la période périnatale.

  • Les risques pour la mère

La complication la plus grave et la plus fréquente est la survenue d’une prééclampsie, c’est-à-dire une toxémie gravidique pouvant associer prise de poids, œdèmes et hypertension artérielle. On observe également un risque plus élevé d’accouchement par césarienne ou d’un accouchement prématuré. Aussi, le risque de développer un diabète de type 2 après la grossesse est 7 fois plus élevé après un diabète gestationnel.

  • Les risques pour l’enfant

Le diabète gestationnel peut entraîner une augmentation du poids du bébé à la naissance et une croissance plus importante. De ce fait, l’accouchement peut être rendu plus difficile, ce qui, dans certains cas, engage même le pronostic vital de l’enfant. D’autres complications sont également possibles telles que la détresse respiratoire du nourrisson, l’hypoglycémie néonatale et également le risque de développer plus tard un diabète de type 2, comme pour la mère.

 

Le dépistage et le diagnostic du diabète gestationnel

Aujourd’hui, les facteurs de risque du diabète gestationnel sont mieux identifiés. Parmi les plus courants, il y a la grossesse tardive, le surpoids et l’obésité. De même, lorsque la femme enceinte a déjà eu des antécédents personnels de diabète gestationnel lors d’une précédente grossesse, le risque est majoré de 50 %.

Les autres facteurs de risques connus sont les antécédents familiaux de diabète de type 2 de parenté proche et les antécédents de macrosomie fœtale, autrement dit un poids de naissance du bébé supérieur à 4 kg.

Toutefois, une jeune femme ni obèse ni en surpoids peut développer un diabète gestationnel et cela peut être dû à un dérèglement hormonal.

Il n’y a pas d’intérêt à dépister toutes les femmes. Seules celles qui sont à risque bénéficient du dépistage. Dans ce cas, un premier test de glycémie à jeun a lieu au 1er trimestre. Il est même parfois recommandé de réaliser le dépistage avant la conception pour détecter l’existence d’un diabète de type 2 antérieur à la grossesse. Puis on réalise un deuxième test nommé HGPO (Hyperglycémie provoquée par voir orale) entre la 24e et la 28e  semaine d’aménorrhée.

Pour définir s’il existe un diabète gestationnel, une seule valeur de glycémie au-delà des seuils définis (0,92g/L à jeun ou 1,80g/L 1h après l’HPGO ou 1,53g/L 2h après) suffit.

 

Quelle prise en charge du diabète gestationnel ?

La prise en charge du diabète gestationnel repose sur l’autosurveillance glycémique et les mesures hygiéno-diététiques. Son traitement repose sur la diététique, l’activité physique régulière et, si besoin, l’insulinothérapie.

  • La diététique

La diététique est un point important de la prise en charge. Un diététicien peut aider la future maman à adopter une alimentation équilibrée. L’apport calorique est personnalisé et évoluera en fonction des fluctuations du poids au cours de la grossesse ainsi que des habitudes alimentaires de la patiente.

  • L’activité physique régulière

L’activité physique régulière est conseillée chez la femme enceinte en l’absence de contre-indications. Il s’agit de pratiquer une activité physique régulière afin d’aider à réguler la glycémie, soit environ 30 minutes d’activité quotidienne, 3 à 5 fois par semaine.

  • Le traitement par insuline

Un traitement par insuline peut s’avérer nécessaire si, 10 jours environ après la mise en place des règles hygiéno-diététiques, la glycémie demeure élevée. Une femme sur 4 diagnostiquée avec un diabète de grossesse se verra prescrire un traitement par insuline, mis en place par un diabétologue. 

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Le diabète gestationnel