Diabète : tout savoir sur cette maladie chronique
Le diabète est une pathologie fréquente qui nécessite une prise en charge rigoureuse et une surveillance quotidienne. La journée mondiale du diabète le 14 novembre est l’occasion de mieux connaître cette maladie.
Le diabète, qu’est-ce-que c’est ?
Le diabète est une maladie chronique qui touche plus de 3,5 millions de français, dont un quart est âgé de plus de 75 ans. Le diabète se définit par un excès de sucre dans le sang, également appelé hyperglycémie : le taux de glycémie est alors égal ou supérieur à 1,26 g/L à jeun, lors de deux prises de sang successives ou supérieur à 2 g/L, quel que soit le moment de la journée.
A l’origine du diabète, le défaut d’insuline
L’insuline est une hormone fabriquée par le pancréas et présente dans le sang de manière permanente. Son rôle est précisément de maintenir la glycémie à un taux d’1g/L en moyenne, lorsque l’organisme subit d’importants apports en sucre. Ainsi, après un repas, le pancréas augmente sa production d’insuline afin de normaliser le taux de sucre dans le sang.
Le second rôle de cette hormone est d’aider les cellules de l’organisme à utiliser le sucre présent dans le sang, en fonction de leurs besoins, afin de le transformer en énergie.
En cas de quantité insuffisante ou d’inefficacité de l’insuline, le sucre s’accumule dans le sang et le taux de glycémie augmente de façon excessive, ce qui correspond au diabète ou hyperglycémie chronique, lorsque cet excès de sucre est maintenu à un haut niveau, en l’absence d’un traitement.
Quels sont les différents types de diabète ?
Il existe deux principaux types de diabète :
- Le diabète de type 1, provoqué par la production insuffisante d’insuline par le pancréas. Moins fréquent, il survient surtout chez les enfants, adolescents et jeunes adultes. En l’absence d’insuline, les cellules de l’organisme ne peuvent plus utiliser correctement le sucre présent dans le sang : le diabète apparaît alors rapidement. Il se manifeste principalement par une envie plus fréquente d’uriner, des quantités d’urine plus importantes, une augmentation de la soif, une grande fatigue, ainsi qu’une perte de poids malgré l’appétit qui augmente.
- Le diabète de type 2 est causé par l’utilisation inefficace de l’insuline par les cellules de l’organisme. Il concerne plus de 90 % des diabétiques. Sa progression est lente et passe généralement inaperçu durant plusieurs années avant l’apparition de symptômes. Ce type de diabète est d’abord provoqué par la résistance décuplée des cellules à l’insuline, avec l’âge. Cette résistance peut être accentuée en cas de présence trop importante de tissus gras (surpoids, obésité), on parle alors d’insulinorésistance. Dans ce cas, le sucre commence à s’accumuler dans le sang, puis le pancréas tente de produire davantage d’insuline afin que l’organisme puisse s’adapter à cette nouvelle condition. Au bout de 10 à 20 ans, cet organe finit par s’épuiser et n’est plus capable de produire suffisamment d’insuline pour réguler le taux de glycémie dans le sang. Plusieurs symptômes, dont ceux décrits précédemment, peuvent alors se manifester, en plus de complications.
Qu’est-ce que le diabète gestationnel ?
Également appelé diabète de grossesse, le diabète gestationnel survient généralement à la fin du deuxième trimestre de grossesse et dure le temps de la grossesse ou se poursuit, révélant alors un diabète de type 2 antérieur. Le diabète gestationnel se définit par un trouble de la régulation de la glycémie. Certaines femmes enceintes sont davantage susceptibles de le développer, en cas de grossesse tardive, d’obésité ou de surpoids notamment, ou en présence d’antécédents familiaux.
Le diabète gestationnel fait courir des risques pour la future mère et pour le fœtus : augmentation du risque de pré-éclampsie, de prise de poids, d’œdèmes, d’hypertension artérielle, mais aussi d’accouchement prématuré pour la mère. Du côté de l’enfant : augmentation considérable du poids et de la croissance avant sa naissance, détresse respiratoire, hypoglycémie et risque de développer ultérieurement un diabète de type 2.
Diabète, quels sont les risques de complications ?
Les complications du diabète peuvent être ponctuelles ou chroniques. Dans le premier cas, elles surviennent au cours du traitement :
- crises d’hypoglycémie (glycémie trop basse)
- crises hyperglycémie (glycémie trop élevée)
- crises d’acidocétose, quand l’organisme puise dans ses graisses pour tenter de combler ses besoins en insuline, insuffisamment administrée par le traitement. Des corps cétoniques, néfastes pour la santé, sont alors produits. Il s’agit d’une situation d’urgence médicale, reconnaissable aux symptômes « classiques » du diabète alors amplifiés.
D’autres complications peuvent évoluer lentement et devenir chroniques :
- Au niveau des yeux, la rétine peut être atteinte, ce qui se manifeste par une rétinopathie diabétique, ou encore par une cataracte ou un glaucome.
- Au niveau des reins, la néphropathie diabétique est la conséquence d’un mauvais filtrage du sang par les reins. Elle peut évoluer en insuffisance rénale chronique.
- Au niveau des artères des membres inférieurs, on parle d’artériopathie qui peut provoquer une douleur lors de la marche, puis se manifester lors d’efforts moins importants, au fil du temps. Des plaies peuvent aussi survenir et cicatriser très lentement.
- Au niveau des artères du cœur (ou coronaires), la coronaropathie se distingue par des douleurs dans la poitrine lors d’efforts ou dans le froid. Les risques d’infarctus sont aussi accentués.
- Au niveau des artères cérébrales, la principale complication est l’augmentation du risque de faire un AVC (accident vasculaire cérébral).
- Au niveau des nerfs, douleurs inexpliquées, perte de sensibilité… sont les principaux symptômes d’une neuropathie diabétique.
- Au niveau des dents et des gencives, le diabète augmente le risque de développer des caries, des abcès et des gingivites.
Diabète : quelle prise en charge ?
La première étape de la prise en charge d’un diabète est évidemment son diagnostic, facilité en présence de symptômes, comme c’est le cas avec un diabète de type 1. Seule la prise de sang permet de poser le diagnostic, quel que soit le type de diabète, car c’est le seul moyen de mesurer le taux de glycémie.
Pour celui de type 1, le taux de glycémie est mesuré à jeun et à n’importe quel moment de la journée, le tout deux fois. Puis, un bilan médical complet permettant de suivre le diabète et ses risques de complications est prescrit par votre médecin traitant, endocrinologue ou diabétologue.
Quant au diabète de type 2, qui ne présente pas de symptômes au départ, il est généralement diagnostiqué par hasard, le plus souvent lors d’un bilan sanguin effectué à jeun. Suite à sa découverte, des examens médicaux complets sont également prescrits, avant de choisir le traitement adapté.
L’importance de l’autosurveillance chez les personnes diabétiques
Un patient diabétique est nécessairement acteur de sa prise en charge. Sa maladie implique des changements dans ses habitudes et son mode de vie. Premier changement : l’alimentation. Elle doit être équilibrée, variée et la plus saine possible. Il n’existe plus de régime spécifique : tous les aliments sont autorisés, à condition de privilégier les plus sains et de limiter la consommation de produits riches en sucres, sels et graisses.
Une alimentation saine va de pair avec l’activité physique régulière, à adapter à ses préférences et ses capacités. Au-delà du sport, l’activité physique peut consister en bricoler, jardiner, marcher… du moment qu’il y a du mouvement !
Le tabac décuple les risques de complications liés au diabète : il est donc vivement recommandé d’arrêter de fumer, avec l’aide nécessaire pour y parvenir.
Autre aspect important de l’autosurveillance : le contrôle de son taux de glycémie. Il doit être effectué plusieurs fois par jour, à l’aide d’un lecteur de glycémie, en plus de la prise de sang qui permet de la mesurer tous les 3 mois.
La prise en charge médicale du diabète
Les traitements médicamenteux du diabète varient en fonction du type de diabète. Pour le type 1, les injections d’insuline sont indispensables à vie et sans interruption. Le choix du type d’insuline (à action rapide ou prolongée, ou les deux) est à définir avec votre médecin et dépend de votre situation. Il existe également plusieurs modes d’administration : principalement par injection sous la peau, ou à l’aide d’un petit boîtier à porter sur soi.
Concernant le traitement du diabète de type 2, celui-ci vise à rééquilibrer la glycémie. Votre médecin vous prescrit des médicaments antidiabétiques lorsque le contrôle de votre alimentation et votre activité physique ne suffisent pas à maintenir le bon taux de sucre dans votre sang. Plusieurs familles de médicaments existent et dépendent des objectifs du traitement : aider l’insuline à agir, stimuler sa sécrétion, ralentir l’absorption des glucides, etc.
A l’exception de l’insuline, tous les médicaments se prennent par voie orale. Par la suite, votre traitement peut évoluer en fonction de vos résultats d’analyse. Il peut être associé à d’autres médicaments dont l’objectif est de prévenir certaines complications.
Diabète : l’importance du suivi médical régulier
Un bon contrôle de son diabète repose également sur la régularité du suivi médical. C’est ce dernier qui permet de surveiller l’évolution de la maladie et de réagir avant la survenue d’une complication.
Ce suivi repose sur 7 examens-clés :
- Un dosage de l’hémoglobine glyquée à pratiquer tous les 3 mois, pour mesurer l’équilibre général du diabète.
- Un bilan dentaire, rénal et lipidique, ainsi qu’un électrocardiogramme et un examen des pieds à effectuer une fois par an.
- Un examen du fond de l’œil tous les 2 ans.