Endométriose : l’urgence d’en parler… et de faire progresser la recherche !

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Endométriose
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Du 6 au 12 mars 2023, se tiendra la 19ème semaine européenne de prévention et d’information sur l’endométriose. L’occasion de mieux connaître sur cette pathologie féminine fréquente et de faire le point sur les avancées de la recherche.

 

Qu’est-ce que l’endométriose ?

 

L’endométriose se définit par la présence anormale de tissu similaire à celui de l’endomètre (muqueuse utérine) en-dehors de la cavité utérine. Cette anomalie s’explique essentiellement par une mauvaise évacuation du sang au moment des règles : sous l’effet des contractions utérines, une partie de ce sang atteint les trompes de Fallope jusqu’à la cavité abdomino-pelvienne. Ce sang, qui contient des portions d’endomètre, va s’implanter puis proliférer sous l’effet des hormones, sur les organes environnants (trompes, ovaire, péritoine, vessie, intestin…). Même s’il ne s’agit plus de cellules d’endomètre biologiquement parlant, ces dernières continueront dès lors à subir les modifications hormonales de chaque cycle menstruel. 

L’exposition à des toxiques, tels que les perturbateurs endocriniens, pourrait aussi favoriser l’apparition de la maladie.

L’endométriose se distingue sous trois formes : 

  • L’endométriose superficielle (ou péritonéale) : les portions d’endomètre sont localisées à la surface de la zone du péritoine. Cette forme est plus susceptible de régresser une fois le traitement adapté mis en place. Son évolution peut aussi plus naturellement stagner.
  • L’endométriose ovarienne : les portions d’endomètre ont proliféré jusqu’à provoquer un kyste ovarien.
  • L’endométriose pelvienne profonde (ou sous-péritonéale) se définit par des lésions infiltrées à plus de 5 millimètres de profondeur du péritoine. Cette forme d’endométriose peut atteindre l’intestin et des organes tels que le sigmoïde, le côlon droit ou encore l’appendice. Certaines endométrioses atteignent même le diaphragme voire le thorax.

 

Environ 10 % des femmes sont touchées par l’endométriose, ce qui en fait une maladie gynécologique fréquente. Ce pourcentage monte à 40 % chez les patientes atteintes de douleurs pelviennes chroniques, selon l’Inserm.

 

Endométriose : quels sont les symptômes ?

Le principal symptôme de l’endométriose est la douleur, plus ou moins intense d’une patiente à l’autre. Elle peut être insupportable et très handicapante dans certains cas. Sa sévérité dépend de la proportion de nerfs touchés. Les douleurs provoquées par l’endométriose, qui font partie des handicaps invisibles, sont particulièrement ressenties durant les règles et les rapports sexuels (dyspareunie) et bouleversent généralement l’ensemble du quotidien des patientes (vie personnelle, sociale et professionnelle). 

 

Parmi les autres symptômes fréquents, l’infertilité touche 30 à 40 % des femmes atteintes d’endométriose, à tel point que la pathologie est souvent diagnostiquée lors d’un bilan de fertilité. Troubles digestifs et urinaires, fatigue chronique font partie des autres symptômes les plus répandus. 

 

 

Endométriose : l’importance du diagnostic précoce

Diagnostiquée suffisamment tôt, l’endométriose peut être maîtrisée sans aggravation des symptômes ni dégradation de votre qualité de vie. Si vous avez des doutes, consultez votre médecin traitant, votre gynécologue ou votre sage-femme. L’un de ces professionnels de santé vous posera des questions pour mieux évaluer vos symptômes et leur impact sur votre quotidien. Cet interrogatoire est généralement suivi d’un examen gynécologique, puis d’une échographie ou d’une IRM. D’autres examens radiologiques et chirurgicaux peuvent être requis, notamment pour évaluer l’étendue des lésions.

Diagnostiquer l’endométriose s’avère parfois complexe à cause des formes variées de la maladie, ce qui contribue à expliquer que sept ans en moyenne soient nécessaires avant le diagnostic définitif. Mais les choses bougent et, depuis quelques années, le diagnostic progresse !

 

 

Endométriose : quelle est la prise en charge médicale ?

La prise en charge est adaptée en fonction de l’étendue de l’endométriose et la sensibilité de chaque patiente. A ce jour, il n’existe aucun traitement définitif.  

 

 

Les traitements médicamenteux

Le premier objectif des traitements dans le cadre de l’endométriose consiste à apaiser la douleur. Pour y parvenir, la principale solution consiste à supprimer les règles à l’aide d’un traitement hormonal à prendre en continu. Dans certains cas, ce traitement aide à stabiliser les lésions, voire à les réduire légèrement puisqu’elles ne subissent plus d’inflammation chronique. En revanche, il ne permet pas de les éliminer. 

Si le traitement hormonal ne suffit pas, votre médecin peut vous prescrire des cures de ménopause artificielle, sous forme d’injections d’analogues de la GN-Rh, qui permettent de supprimer l’ovulation directement au niveau de l’hypophyse (la glande cérébrale responsable de la production des hormones).

 

 

La chirurgie

La chirurgie est proposée en cas d’échec des traitements médicamenteux. Pour avoir lieu, cette intervention doit être la plus complète possible : les lésions et les nodules doivent être retirés, afin de prévenir toute récidive, bien que cela reste possible. 

La chirurgie de l’endométriose est complexe, en particulier lorsque des organes tels que la vessie, le côlon ou le rectum sont touchés. C’est pourquoi l’intervention est effectuée par un chirurgien spécialiste de l’endométriose et ne pas avoir lieu plusieurs fois, au risque d’aggraver la maladie. 

 

 

Endométriose : où en est la recherche ?

La recherche sur l’endométriose vise principalement à mieux comprendre la maladie et son influence sur la fertilité. De récentes études ont souligné que l’endomètre des patientes atteintes d’endométriose développait des caractéristiques hormonales et génétiques anormales. Il en serait de même pour leur utérus, empêchant un embryon de s’y implanter.

 

Les chercheurs travaillent actuellement à identifier des gènes de susceptibilité dans le but de mettre en lumière les variations génétiques qui pourraient être responsables de l’apparition de l’endométriose. Une vingtaine de gènes auraient d’ores et déjà été isolés. Prudence toutefois : être porteuse de certaines de ces variations génétiques ne signifie pas que l’endométriose se développera à coup sûr ! 

D’autres études se penchent également sur les effets de l’endométriose sur les réactions du système immunitaire. Mieux comprendre ces mécanismes pourrait permettre, à terme, de trouver un traitement afin d’empêcher les lésions de s’implanter. Une molécule capable de déclencher une réponse immunitaire propre à l’endométriose a d’ores et déjà été identifiée.

Simplifier le diagnostic grâce à une technique d’imagerie TEP (imagerie médicale en 3D) est une autre piste de recherche explorée à l’heure actuelle. Enfin, la recherche médicale avance du côté de la chirurgie. Une expérimentation est actuellement à l’œuvre pour mieux opérer les endométrioses profondes, sans porter atteinte aux nerfs des organes environnants. L’équipe médicale utilise des ultrasons afin de dévitaliser (autrement dit insensibiliser) les nodules qui se sont développés dans l’appareil digestif, sans qu’il y ait d’impact sur ce dernier. Plus généralement, la chirurgie de l’endométriose tend à devenir de plus en plus conservatrice et de moins en moins invasive. Et c’est une bonne nouvelle pour les milliers de femmes impactées par l’endométriose.

 

Certains centres Ramsay Santé disposent d’un parcours de soins consacré aux patientes souffrant d’endométriose, parmi eux nous pouvons citer notamment :