Kyste ovarien : causes, symptômes et traitement

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Vous avez un kyste à l’ovaire ? Cette petite grosseur anormale est le plus souvent bénigne, mais un traitement spécifique est nécessaire en fonction de son type. Le kyste ovarien décrypté.

 

 Qu’est-ce qu’un kyste ovarien ?

 

Le kyste ovarien est une tuméfaction ou une tumeur bénigne contenant du liquide présent sur l’un des ovaires ou sur les deux. Bien qu’un kyste ovarien soit le plus souvent bénin, sa présence est anormale. Dans tous les cas, il est relativement fréquent puisque 5 à 7 % des femmes en développeront un au cours de leur vie, rappelle l’Assurance maladie. 

 

Les kystes ovariens fonctionnels 

 

Les kystes ovariens fonctionnels représentent 90 % des cas. Ils sont provoqués par un dérèglement hormonal qui transforme un follicule en kyste. Le volume de ce dernier peut varier, en fonction du cycle menstruel. Dans la plupart des cas, le kyste ovarien fonctionnel régresse spontanément en quelques semaines. 

 

On distingue deux types de kystes ovariens fonctionnels : 

 

  • Le kyste ovarien folliculaire, dû à l’évolution anormale d’un follicule, futur ovule ;
  • Le kyste ovarien lutéal qui se définit par une augmentation du volume du corps jaune, une glande qui sécrète des hormones et se forme provisoirement dans l’ovaire après chaque ovulation. 

 

Étant donné leur lien étroit avec le cycle menstruel, ces kystes ovariens surviennent généralement avant la ménopause. Ils sont parfois liés à :

 

  • Un traitement pour stimuler l’ovulation (ou stimulation ovarienne), en cas d’infertilité et de recours à la procréation médicalement assistée (PMA). Dans ce cas, plusieurs kystes ovariens peuvent apparaître en même temps.
  • La pose d’un stérilet contenant du lévonorgestrel (chez 12 à 30 % des femmes, selon l’Assurance maladie).
  • Après un traitement à base de tamoxifène (par exemple en cas de cancer du sein). 

 

Les kystes ovariens organiques 

 

Les kystes ovariens organiques se développent quant à eux à partir du tissu ovarien. Bien que leur volume ne change pas, ils ne disparaissent pas spontanément et doivent être retirés par mesure de précaution, afin d’être analysés et d’éviter toute complication. 

 

Il existe 4 types de kystes ovariens organiques : 

 

  • Les kystes ovariens séreux : les plus fréquents des kystes ovariens organiques, ils possèdent une paroi fine et contiennent un liquide fluide.
  • Les kystes ovariens mucoïdes ou mucineux, composés de plusieurs cavités séparées par des sortes de cloisons. Ils renferment un liquide plus épais, voire pâteux. Leur paroi est également plus épaisse.
  • Les kystes ovariens dermoïdes, dont la structure est comparable à celle de notre peau. Ces kystes peuvent contenir de la graisse ou des dépôts de calcium.
  • Les kystes ovariens endométriosiques, liés à la pathologie connue sous le nom d’endométriose. Ces kystes ont une paroi épaisse et parcourue de vaisseaux sanguins. Ils sont remplis de liquide mais aussi de sang. 

 

Kyste ovarien : quels sont les symptômes ?

 

Divers symptômes peuvent trahir la présence d’un kyste ovarien : 

 

  • Des douleurs pelviennes (en bas du bassin), généralement modérées, donnant une sensation de poids et qui peuvent concerner un seul côté.
  • Des anomalies concernant les règles : vous pouvez subir des saignements en dehors de votre période de règles (métrorragie), notamment.
  • Des envies fréquentes d’uriner, avec de petites quantités d’urine émises à chaque fois (pollakiurie).
  • Mais aussi des troubles intestinaux comme la constipation, si les organes de la région pelvienne sont comprimés par le kyste ovarien.

 

Il arrive également que la présence d’un kyste ovarien soit asymptomatique et découverte au cours d’un examen clinique ou d’une échographie abdomino-pelvienne. C’est ce qui permet de découvrir un kyste ovarien pendant la grossesse, par exemple. Rassurez-vous, les complications sont rares si le kyste reste inférieur à 6 cm de diamètre et dans ce cas, peut être traité après l’accouchement.

 

Kyste ovarien organique : quelles complications possibles ?

 

Les complications sont rares mais possibles : 

 

  • Torsion de l’ovaire. C’est là une situation d’urgence, car elle empêche la vascularisation de cet organe. La torsion se traduit par une douleur brutale et qui persiste malgré la prise d’antalgiques. Cette douleur peut s’accompagner de nausées ou de vomissements.
  • Rupture du kyste ovarien. Le principal symptôme de cette complication est une douleur dans la région pelvienne, là encore intense et brutale, puis qui diminue. Une échographie abdomino-pelvienne permet de montrer la présence de liquide dans le péritoine. 
  • Hémorragie intra-kystique. Cette complication concerne surtout les kystes fonctionnels. Le saignement a lieu à l’intérieur du kyste, provoquant une douleur intense dans la région pelvienne. Dans ce cas aussi, une échographie abdomino-pelvienne permet de révéler la présence de l’hémorragie. 

 

Le diagnostic d’un kyste ovarien

 

En cas de symptômes, prenez rendez-vous avec votre gynécologue ou votre médecin traitant. Ce dernier commencera par vous interroger puis procédera à un examen clinique (palpation abdominale et examen gynécologique).

Plusieurs examens complémentaires permettent de diagnostiquer le kyste ovarien :

 

  • Une échographie abdomino-pelvienne, réalisée par voie abdominale ou endovaginale. Cet examen permet de visualiser le kyste et de mieux connaître ses caractéristiques, mais aussi d’analyser la circulation du sang au sein du kyste, ou encore de vérifier la normalité de l’utérus et des ovaires. Trois mois après ce premier examen, une seconde échographie peut être programmée pour vérifier si le kyste a disparu spontanément (ce qui le rendrait fonctionnel) ou s’il est organique et doit donc être retiré. 
  • Un bilan sanguin peut être prescrit si le kyste présente des risques d’être cancéreux, en particulier après la ménopause ou si un kyste organique est diagnostiqué entre 10 et 16 ans. Cet examen est également nécessaire en cas de suspicion de grossesse extra-utérine. 
  • Une IRM peut aussi être pratiquée en cas de kyste volumineux ou de suspicion d’endométriose. 

 

Kyste ovarien : quels traitements possibles ?

 

S’il s’agit d’un kyste fonctionnel sans complication, aucun traitement n’est nécessaire et le kyste est surveillé par échographie, afin de vérifier qu’il disparaisse spontanément au bout de 3 cycles menstruels. 

 

L’ablation chirurgicale du kyste ovarien

 

Cette intervention est recommandée si : 

 

  • Le kyste ovarien a évolué en complications ; 
  • S’il s’agit d’un kyste ovarien organique ; 
  • Si c’est un kyste fonctionnel qui ne disparaît pas au bout de 3 cycles menstruels, s’il augmente de volume ou change d’aspect.

 

L’intervention se déroule la plupart du temps par coelioscopie. Si vous n’êtes pas encore ménopausée, seul le kyste est retiré : c’est une kystectomie ovarienne. Le tissu ovarien est préservé afin de conserver au mieux la fertilité de la patiente. 

 

En cas de ménopause, le kyste est retiré ainsi que l’ovaire et la trompe de Fallope : on parle alors de salpingo-ovariectomie. 

Dans tous les cas, le kyste est prélevé et analysé afin de définir sa nature exacte.  S’il s’agit d’un kyste organique ne contenant que du liquide, une ponction du kyste peut être proposée, sauf si : 

 

  • La patiente est adolescente ;
  • Le kyste contient des éléments solides ;
  • Un cancer de l’ovaire est suspecté. 

 

Le liquide du kyste est extrait à l’aide d’une fine aiguille. L’intervention est réalisée par voie endo-vaginale et guidée par échographie. La substance ponctionnée est ensuite analysée. 

Après l’intervention, une période de repos est nécessaire et un suivi médical régulier est mis en place.