La cataracte, une pathologie oculaire facile à détecter

Si elle est le plus souvent due au vieillissement, la cataracte peut aussi survenir plus tôt. Une fois diagnostiquée, elle nécessite un suivi régulier pour faire intervenir la chirurgie dès que nécessaire. Notre dossier.

Cataracte, qu’est-ce que c’est ?

La cataracte est une pathologie oculaire qui voit le cristallin devenir progressivement, en partie ou totalement, opaque. Cela entraîne alors une baisse de la vision, irréversible en cas d’absence de traitement, avec tous les désagréments que cela implique sur la qualité de vie. Ce processus lent et irrémédiable touche les deux yeux de façon relativement symétrique. La cataracte est avérée lorsque la correction optique ne suffit plus à rectifier la gêne visuelle.  

Le cristallin, dans le viseur de la vision et de la cataracte

Le cristallin prend la forme d’une lentille ronde, transparente et convexe de chaque côté. Elle est située au sein du globe oculaire, derrière l’iris et la pupille. Le cristallin se compose d’eau et de protéines qui sont disposées selon un schéma précis, afin d’en assurer la transparence. Il laisse passer la lumière et fait converger ses rayons sur la rétine, afin qu’elle perçoive clairement les images. Mais pour que ces dernières soient nettes, le cristallin doit effectuer une mise au point, en modifiant sa courbure et l’intensité de sa focalisation, en fonction de la distance de l’élément concerné. Il est ainsi essentiel à la vision de loin, de près, et lors du passage de l’une à l’autre.

Cataracte : quelles en sont les causes ?

La cataracte se produit lorsque les protéines qui composent le cristallin se modifient et forment des corps amyloïdes insolubles, et donc opaques. Plusieurs facteurs favorisent son apparition : 

• L’âge : la cataracte touche plus de 20% de la population après 60 ans, et plus de 60% après 85 ans (source Ameli). C’est le facteur de risque principal et de loin. Et pour cause, les protéines se modifient en facteurs oxydants opaques de plus en plus nombreux au fur et à mesure des années. Le vieillissement du cristallin est accéléré en outre par le tabagisme et l’exposition prolongée aux rayons ultraviolets. 
• Un traumatisme de l’œil : et plus précisément une contusion (la cataracte peut alors se développer peu de temps après ou plusieurs années plus tard), ou une plaie perforante avec ou sans présence d’un corps étranger. Dans ces situations, la cataracte peut se déclencher précocement.
• En cas de pathologie, oculaire ou non : forte myopie, rétinopathie pigmentaire (maladie génétique caractérisée par la perte progressive des photorécepteurs et du dysfonctionnement de la couche cellulaire qui leur est rattachée), uvéite chronique (une inflammation oculaire qui nécessite la prise prolongée de corticoïdes) et plus largement toute inflammation oculaire, mais aussi en cas de diabète ou encore de maladie génétique, dont la trisomie 21. 
• Pour des raisons médicales : à la suite de la prise prolongée de cortisone, d’une intervention chirurgicale pour traiter un décollement de la rétine ou d’une radiothérapie localisée à la région de l’orbite, par exemple. 
• La cataracte peut également être d’origine congénitale et apparaître dès la naissance : il s’agit ici d’une maladie rare. 

Cataracte : quels sont les symptômes ?

Les symptômes de la cataracte apparaissent lentement, sauf en cas de traumatisme oculaire. L’opacification progressive du cristallin s’accompagne de différents symptômes : 

• Une diminution de la vue de loin et de près ;
• Une vision floue et brouillée ;
• Des petits points ou des taches dans le champ de vision ;
• Une mauvaise perception des contrastes et des couleurs (elles jaunissent et certaines sont plus difficiles à différencier, comme le noir avec le bleu foncé ou le violet) ;
• Des difficultés à distinguer les reliefs ;
• Une sensibilité à la lumière vive et une sensation d’éblouissement.

Comment prendre en charge la cataracte ?

Avant de pouvoir être prise en charge, la cataracte doit impérativement être diagnostiquée. 

L’examen ophtalmologique de diagnostic

L’ophtalmologiste vous interrogera sur les facteurs pouvant expliquer la survenue de la cataracte, notamment concernant d’éventuels traitements ou des antécédents oculaires. Puis, il mesure votre acuité visuelle de loin et de près, afin d’évaluer votre gêne. Le médecin étudie ensuite les yeux avec un ophtalmoscope, un appareil d’optique grossissant qui permet d’examiner les différentes parties de l’œil et ainsi, de révéler les zones d’opacité du cristallin. 

Un examen complet des yeux est également effectué, afin d’éliminer toute suspicion de maladie oculaire associée (glaucome, dégénérescence maculaire liée à l’âge ou DMLA…).

Une fois le diagnostic confirmé, l’ophtalmologiste surveille l’évolution de la cataracte, afin de programmer une intervention chirurgicale au bon moment.  

Quand planifier une chirurgie de la cataracte ?

La chirurgie de la cataracte peut être envisagée lorsque : 

• Votre vision est affectée, malgré le port de lunettes adaptées et cela affecte votre qualité de vie. 
• La cataracte est avancée au point que le médecin ne peut plus examiner le fond d’œil.
• En prévention de l’apparition d’un glaucome aigu.

Lorsque l’intervention chirurgicale est décidée, le médecin réalise une biométrie de l’œil, afin de pouvoir réaliser un implant intraoculaire avec des caractéristiques adaptées (dimensions de l’œil, longueur axiale, etc.). Une mesure du rayon de la courbure de la cornée, appelée kératométrie, est également effectuée. 

L’opération de la cataracte, sous anesthésie locale, consiste à retirer le cristallin opacifié, puis à le remplacer par un implant intraoculaire. Si les deux yeux sont atteints, un seul est opéré, puis l’autre quelques semaines plus tard. L’intervention dure entre 15 et 20 minutes au total et l’hospitalisation quelques heures seulement. 

Cataracte : 5 conseils pour réduire ou éviter les facteurs de risque

Bien que la cataracte liée à l’âge soit difficilement évitable, il existe certaines mesures préventives permettant de retarder l’opacification du cristallin : 

• Dès 40 ans, faites examiner vos yeux au moins une fois par an par un ophtalmologiste.
• Protégez vos yeux des rayons du soleil en portant des lunettes de protection anti-UV et qui filtrent la lumière solaire.
• Arrêtez de fumer : le tabac accentue l’évolution de la cataracte, en fonction de votre degré de tabagisme.
• Portez des lunettes de protection dans certaines situations, afin d’éviter un traumatisme oculaire : lorsque vous effectuez des travaux de bricolage, jardinage, sablage, peinture… 
• Manipulez soigneusement les produits (solvants, aérosols, etc.) risquant d’être projetés dans vos yeux.