Mononucléose infectieuse : c’est quoi « la maladie du baiser » ?

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La mononucléose infectieuse, alias « la maladie du baiser », est une infection virale qui touche surtout les adolescents et jeunes adultes. Comment se contracte-t-elle ? Quels sont ses symptômes et comment la soigner ? Présentation.

 

Mononucléose infectieuse : qu’est-ce que c’est ?

 

La mononucléose infectieuse, que l’on appelle souvent de façon courte mononucléose, est une maladie virale causée par le virus d’Epstein-Barr (dit « EBV »), qui fait partie de la même famille que celui de l’herpès. Le premier contact avec ce virus passe souvent inaperçu, mais il peut se « réveiller » quelques années plus tard, donnant lieu à la mononucléose infectieuse. 

 

Cette dernière est caractérisée par la présence d’un syndrome mononucléosique : une anomalie de la numération de la formule sanguine (dans votre prise de sang), qui se traduit par une augmentation importante (bien que temporaire) de certains globules blancs, les monocytes.

 

Pourquoi ce surnom de « maladie du baiser » ?

 

Le virus se transmet essentiellement par contact direct entre individus, autrement dit par le biais de baisers et plus largement, de contact avec la salive (comme lors de projections en cas de toux, aussi). 

Le premier contact avec ce virus a le plus souvent lieu pendant l’enfance, mais il passe inaperçu. Bien qu’asymptomatique, l’organisme de l’enfant développe des anticorps qui le protègent et l’immunisent contre la mononucléose infectieuse. Mais cette immunisation est en baisse dans les pays où les mesures d’hygiène se développent. Conséquence : la contamination au virus EBV survient plus tard, pendant l’adolescence ou à l’âge adulte, lors de contacts intimes. D’où le fameux surnom de cette pathologie. 

La transmission du virus reste possible pendant plusieurs mois, même s’il est présent en petite quantité dans la salive. Une fois la personne guérie, le virus reste dans ses ganglions durant toute sa vie, mais sans provoquer de récidive : c’est l’immunité prolongée.

 

Mononucléose infectieuse : quels sont les symptômes ?

 

Chez les enfants, la maladie est souvent asymptomatique. Elle peut toutefois être confondue avec les symptômes de l’angine (sans fatigue) ou d’un simple épisode fébrile. 

 

À l’âge adulte, les symptômes de la mononucléose infectieuse sont importants : 

 

Après une incubation de 4 à 7 semaines, une fièvre modérée apparaît.

Avec des difficultés progressives à l’effort. Il peut exister une fatigabilité importante.

Puis, la fièvre augmente et s’avère souvent supérieure à 39°C, accompagnée de frissons pendant plusieurs jours voire semaines. 

Maux de tête, perte d’appétit et douleurs musculaires apparaissent.

Une angine parfois assez douloureuse s’installe : la personne éprouve des difficultés à avaler et sa gorge est rouge, parfois recouverte de dépôts blancs.

Les ganglions sont gonflés et douloureux au niveau du cou.

Plus rarement, des plaques rouges peuvent apparaître sur le tronc, les cuisses et les bras.

 

Prise en charge de la mononucléose infectieuse

 

Cette maladie étant due à un virus, elle guérit spontanément et ne nécessite qu’un traitement symptomatique dans la plupart des cas. 

 

Hygiène de vie

 

La mononucléose infectieuse étant particulièrement fatigante, il est important de bien vous reposer : mettez vos activités physiques entre parenthèses si possible.

Buvez régulièrement de l’eau fraîche pour éviter la déshydratation. Consommez également des aliments froids, de préférence : plus faciles à avaler, ils soulageront vos maux de gorge. En revanche, supprimez l’alcool, les aliments épicés et acides. Et d’autant plus s’ils accentuent votre mal de gorge. 

Veillez à humidifier l’air de votre chambre à coucher et maintenez-y une température de 18 à 20°C maximum : un air trop sec ou chaud peut accentuer le mal de gorge.

Pour lutter contre fièvre et douleurs, vous pouvez prendre du paracétamol toutes les 6 heures, sauf en cas de contre-indication (allergie ou maladie du foie) et sans dépasser la dose de 3g par jour chez l’adulte et pendant moins de 4 jours d’affilée. Au-delà, consultez votre médecin. 

Enfin, évitez les contacts directs et rapprochés avec votre entourage afin de les protéger contre le virus. Utilisez masque et gels hydroalcooliques !

 

Mononucléose infectieuse : quand consulter ?

 

Consultez votre médecin traitant si vous pensez que vous et/ou votre adolescent êtes atteints de la mononucléose infectieuse. Habituellement, cette maladie ne donne pas de symptômes sévères, donc, en cas de difficultés à respirer, face à une déshydratation, des raideurs musculaires et de violentes douleurs au ventre, consultez votre médecin en urgence. 

 

Diagnostic de la mononucléose infectieuse

 

Votre médecin vérifie la présence des symptômes de l’angine, qui sont également caractéristiques de la mononucléose : amygdales rouges et recouvertes de dépôts blanchâtres, ganglions gonflés… Pour la distinguer de l’angine, il vous fait passer le test rapide d’orientation diagnostique (Trod), en quelques minutes seulement. 

Pour confirmer son diagnostic, le médecin peut aussi vous prescrire une prise de sang qui mettra en évidence l’augmentation des monocytes, si la mononucléose infectieuse est confirmée.

 

Des traitements symptomatiques

 

La mononucléose infectieuse étant due à un virus, il n’existe pas de traitement spécifique et les antibiotiques sont inutiles. En revanche, des antalgiques contre les douleurs et des antipyrétiques (pour limiter la fièvre) vous sont prescrits. 

 

Votre médecin vous prescrit également un arrêt de travail d’une durée adaptée à celle des symptômes. Quant à votre enfant, il doit être absent de l’école jusqu’à ce qu’il n’ait plus de fièvre et qu’il soit capable d’avaler normalement. 

 

Comment de temps dure une mononucléose ?

 

La mononucléose infectieuse finit en général par guérir en 3 à 5 semaines. C’est long ! Heureusement, les complications sont rares. L’état fébrile est possible pendant plusieurs semaines, de même que la fatigue. Il est déconseillé de reprendre le sport pendant le premier mois de convalescence.