Causées par un parasite, comme un ver, les parasitoses intestinales atteignent le tube digestif. Elles doivent être prises en charge le plus rapidement possible pour éliminer le parasite concerné. Explications.
Parasitoses intestinales : qu’est-ce que c’est ?
Les parasitoses intestinales constituent des maladies fréquentes à travers le monde, causées par la présence de parasites dans l’intestin. De diverses formes et tailles, ces organismes se nourrissent, se reproduisent et se développent dans le corps d’un autre être vivant, dont les humains.
Il existe deux types de parasites intestinaux :
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Les protozoaires, formés d’une seule cellule comme l’amibe ou la giardia.
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Les vers intestinaux tels que l’oxyure, le tænia ou encore l’ascaris.
Quelles sont les parasitoses intestinales les plus fréquentes en France ?
La France n’est pas épargnée par les parasitoses intestinales, mais certaines y sont plus fréquentes que d’autres, en particulier chez les enfants en métropole :
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L’oxyurose. Cette parasitose qui se développe exclusivement chez l’humain est causée par l’oxyure, un ver. Une fois ingérés, les œufs de l’oxyure éclosent dans l’intestin. Les larves deviennent adultes en trois semaines. Pendant ce temps, elles progressent dans l’intestin, vers l’anus où les vers finissent par mourir. Mais avant cela, chaque femelle a le temps de pondre 10 000 œufs en moyenne, sur le pourtour de l’anus. Conséquence ? Un important besoin de se gratter (prurit anal), ce qui favorise la contamination des mains et donc l’auto-recontamination… En outre, les œufs sont très résistants et peuvent vivre deux semaines en dehors d’un organisme, favorisant ainsi de nouvelles contaminations. Les autres symptômes possibles sont de la diarrhée ponctuelle et inexpliquée, des douleurs abdominales, de l’irritabilité et des troubles du sommeil. Chez les filles, une inflammation de la vulve et/ou une cystite sont également possibles.
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La giardiase. Cette maladie est due à la giardia, un parasite unicellulaire. Fréquente en France, elle est davantage présente dans les zones chaudes et humides. La giardiase peut toucher les adultes comme les enfants (principaux concernés), mais aussi les chiens et les chats. A l’extérieur d’un organisme, la giardia survit sous forme de kyste doté d’une enveloppe très résistante. Un enfant peut ingérer de nombreux kystes qui se transforment en parasites actifs une fois dans le duodénum. Ils se déplacent à l’aide d’une queue mobile, en se multipliant rapidement et en se fixant sur la surface de l’intestin. Cela provoque des lésions au niveau des cellules de la muqueuse intestinale, entraînant des troubles digestifs. Une fois dans le côlon, les giardias redeviennent des kystes très résistants et éliminés par les selles. Ils peuvent ensuite survivre dans la nature et recontaminer quelqu’un d’autre. Il est possible de ne pas présenter de symptômes et les troubles digestifs peuvent aussi apparaître trois semaines environ après la contamination : diarrhée, douleurs abdominales et vomissements. Cette diarrhée peut aussi devenir chronique et résulter d’une malabsorption intestinale, en cas d’infestation massive et prolongée sans traitement.
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L’ascaridiose : cette parasitose ne concerne que l’humain. Elle est causée par l’ascaris qui fait partie de la famille des vers. Beaucoup plus rare en France, elle est généralement importée par un voyageur revenant d’une région chaude et humide. Elle atteint le plus souvent les enfants âgés de 4 à 14 ans. Une fois dans le tube digestif, les œufs d’ascaris libèrent leurs embryons qui se transforment en larves. Ces dernières traversent le tube digestif et atteignent le foie par la circulation sanguine. Les larves peuvent aussi remonter la trachée jusqu’à l’œsophage et être dégluties par l’enfant contaminé. Elles arrivent alors dans le tube digestif, où elles terminent leur développement. L’ascaris adulte se nourrit du contenu intestinal de l’intestin grêle. Les femelles pondent des œufs éliminés par les selles. En extérieur, ces œufs peuvent contaminer quelqu’un d’autre s’ils survivent en milieu chaud et humide. Les symptômes se manifestent en fonction du stade de développement des ascaris : en phase de migration des larves du foie vers la trachée, une crise d’urticaire et une réaction allergique peuvent survenir. Lorsque les ascaris adultes sont dans le tube digestif, des troubles digestifs peuvent apparaître : nausées, vomissements, diarrhées, douleurs abdominales, difficultés à digérer…
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Le tænia (communément appelé ver solitaire). Cette parasitose se transmet à partir de l’ingestion de viande de porc ou de bœuf mal cuite. En effet, l’embryon de tænia situé dans les muscles de ces animaux reste vivant en cas de manque de cuisson. Il peut alors se développer dans le tube digestif humain, où il devient un ver composé de plusieurs anneaux. Ces derniers sont rejetés dans les selles, où ils libèrent des embryons dans l’environnement, qui peuvent à nouveau contaminer. Rassurez-vous : les contrôles vétérinaires effectués en France limitent l’infestation.
Parasite et ver intestinal : comment peut-il vous contaminer ?
Les contaminations par les oxyures, la giardia ou les ascaris sont relativement similaires : les œufs d’oxyures peuvent être présents sur les mains, les vêtements, les éléments de literie, etc. Les kystes de giardia peuvent se trouver dans de l’eau ou des aliments contaminés, mais aussi se trouver sur des mains sales ayant touché des surfaces contaminées par ce parasite. Même procédé pour les ascaris : ils peuvent être présents dans de l’eau souillée, sur des fruits ou des légumes mal nettoyés et contenant encore de la terre… Enfin, concernant le ver solitaire, l’embryon qui se trouve au sein des muscles de bœuf ou de porc prend la forme d’un kyste pouvant être avalé par l’Homme s’il ne cuit pas assez cette viande.
Comment traiter les parasitoses intestinales ?
En présence de symptômes chez vous ou votre enfant, prenez rendez-vous rapidement avec votre médecin traitant ou votre pédiatre. Pour aider le professionnel de santé à orienter rapidement son diagnostic, précisez-lui si vous revenez d’un voyage dans un pays chaud et humide ou si votre enfant vit en collectivité. En effet, le quotidien en crèche, en garderie ou à l’école augmente les risques de contamination.
L’examen parasitologique des selles : incontournable pour diagnostiquer les parasitoses intestinales
Cet examen permet d’identifier notamment la giardiase, l’ascaridiose et le tænia. Il consiste à récolter un échantillon de selles dans un pot, que vous déposez auprès de votre laboratoire d’analyses médicales. La coproculture qui est alors effectuée permet de détecter la présence des parasites et de les identifier.
Cet examen peut être complété par une prise de sang, notamment pour confirmer la présence d’ascaris et de tænia. En effet, l’augmentation du taux de certains globules blancs (éosinophiles) permet de compléter le diagnostic.
Oxyures : un traitement unique disponible sans ordonnance
Vous pouvez repérer la présence d’oxyures directement dans les selles de votre enfant, sous forme de petits vers blancs. Si c’est le cas, demandez conseil à votre pharmacien qui pourra vous fournir un traitement antiparasitaire disponible sans ordonnance. Il s’agit d’un traitement vermifuge en prise unique, sous forme de comprimés ou de solution buvable. Renouvelez ce traitement deux ou trois semaines plus tard (selon les indications de la notice), en raison des risques élevés de recontamination.
En revanche, prenez rendez-vous avec votre médecin traitant ou votre pédiatre si :
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Vous avez des doutes sur la présence d’une oxyurose.
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Les symptômes ne disparaissent pas malgré le traitement et les mesures de précaution que vous avez mises en place.
Bon à savoir : tous les membres de votre famille doivent également prendre ce traitement antiparasitaire et le renouveler deux à trois semaines plus tard.
Des médicaments antiparasitaires prescrits par votre médecin
Les traitements varient en fonction de la parasitose intestinale concernée :
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La giardiase se soigne avec un médicament antiparasitaire spécifique, prescrit par votre médecin. En fonction du traitement, il doit être pris pendant cinq jours ou en une seule prise. Pour éviter la contamination, les autres personnes de l’entourage du patient (famille et collectivité) doivent également suivre le même traitement. Un mois après la fin du traitement, un nouvel examen parasitologique des selles est nécessaire afin de vérifier que le parasite a bien disparu. S’il est toujours présent, votre médecin vous prescrit une seconde cure d’antiparasitaire.
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S’il s’agit d’une ascaridiose, un médicament antiparasitaire spécifique est également prescrit par votre médecin. Plusieurs produits sont possibles, mais tous sont à prendre pendant 3 jours. Le professionnel de santé peut également prescrire des examens de selles aux personnes proches du patient. Elles sont alors traitées à leur tour, en cas de résultat positif.
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Pour traiter un ver solitaire ou tænia, la prescription d’un traitement vermifuge à base de médicaments antiparasitaires est également indispensable. Comme pour les précédentes parasitoses, la posologie dépend du médicament prescrit par votre médecin.
Conseil bien-être : Comment prévenir les parasitoses intestinales ?
Pour éviter la contamination par des parasites intestinaux, mais également lutter contre leur propagation, certaines mesures d’hygiène sont incontournables :
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Lavez-vous souvent les mains à l’eau et au savon, notamment avant de préparer un repas, de toucher à de la nourriture, avant et après avoir prodigué des soins à un enfant, après un passage aux toilettes… De même, lavez les mains de votre enfant après qu’il se soit mouché, qu’il soit allé aux toilettes, qu’il revienne de l’extérieur et plus largement, dès que ses mains sont sales. N’oubliez pas non plus de lui laver les mains avant chaque repas.
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Nettoyez les toilettes et le pot de votre enfant avec un désinfectant.
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Lavez régulièrement la literie, les jouets de vos enfants et votre intérieur, après avoir dépoussiéré.
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Plus largement, nettoyez et désinfectez toute surface susceptible d’être en contact avec un parasite (poignées de porte, lavabo, table à manger, etc.).
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Coupez régulièrement les ongles de votre enfant, de manière à ce qu’ils restent courts.
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Dans la mesure du possible, évitez que votre enfant ne touche son nez et sa bouche.
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Changez de sous-vêtements tous les jours.
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Rangez les brossesà dents de toute la famille séparément et ne les échangez pas.
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Lors de la préparation des repas, nettoyez vos ustensiles, votre plan de travail, ainsi que les fruits et légumes à l’eau courante potable avant de les préparer.
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Évitez de manger des aliments périmés et préférez la viande de bœuf et de porc bien cuite.
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Ne déposez pas les gamelles de vos animaux domestiques à proximité de l’endroit où vous préparez et mangez vos repas.
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En extérieur, évitez que votre enfant ne gratte la terre et mette ensuite ses doigts à sa bouche.
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Évitez d’avaler de l’eau de piscine, de lac, de rivière ou de ruisseau.
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Si vous avez un animal domestique, administrez-lui régulièrement le traitement parasitaire prescrit par votre vétérinaire.
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Si vous voyagez et s’il s’agit d’un pays tropical, lavez-vous les mains encore plus souvent et ne buvez pas d’eau du robinet. N’en utilisez pas non plus pour vous brosser les dents. Ne buvez que de l’eau en bouteille décapsulée en votre présence. Évitez également les jus de fruits frais et préparés de façon artisanale. Ne consommez du lait que s’il est pasteurisé ou bouilli et soumis à la chaîne du froid.
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Astuce anti oxyures : ouvrez vos rideaux et vos volets dans la journée, car les oxyures sont sensibles à la lumière !
Sources & références :
- https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/ascaridiose/comprendre-parasitoses-intestinales
- https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/parasitose-oxyurose/que-faire-traitement
- https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/parasitose-giardiase/giardiase-contamination-symptomes-diagnostic
- https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/taeniasis-cysticercosis