Pneumothorax : tout savoir sur cette pathologie à soigner en urgence

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Le pneumothorax est une pathologie grave qui nécessite donc une prise en charge rapide. Mais de quoi s’agit-il et comment se traite un pneumothorax ? Présentation.

 

Pneumothorax : qu’est-ce que c’est ?

 

Le pneumothorax se définit par la présence anormale d’air entre les deux feuillets de la plèvre ou de la cavité pleurale. Le poumon se désolidarise alors de la paroi thoracique et du diaphragme, ce qui le fait diminuer de volume. 

En cas de pneumothorax, un seul poumon est généralement concerné (on parle de pneumothorax unilatéral). Selon l’étendue du pneumothorax, le poumon peut être décollé : 

 

  • Au sommet ; 
  • Sur toute sa surface, mais légèrement ;
  • Totalement décollé sur toute sa surface : pneumothorax complet. 

 

Quelles sont les causes du pneumothorax ?

 

Il existe deux origines principales à un pneumothorax :

 

Le pneumothorax après un traumatisme

 

Dans ce cas, le pneumothorax survient à la suite d’un traumatisme du thorax : 

 

  • Fracture des côtes ou choc thoracique à la suite d’un accident de voiture, par exemple ; 
  • Lésions pulmonaires à la suite d’une explosion ; 
  • Plaie par arme blanche ou par balle. 

 

Le pneumothorax spontané

 

Deux types de pneumothorax spontanés existent : 

 

  • Le pneumothorax spontané primaire qui survient en dehors de tout traumatisme ou pathologie. Il est provoqué par la rupture de petites bulles d’air en bordure des poumons, au sein de la cavité pleurale. Les hommes sont plus souvent touchés que les femmes, en particulier s’ils sont fumeurs. 
  • Le pneumothorax spontané secondaire fait suite à une pathologie pulmonaire. Il est plus précisément provoqué par la rupture d’une bulle d’air (emphysème) ou d’une lésion pulmonaire kystique (lésion creuse au niveau de son centre) chez des patients de plus de 40 ans pouvant être atteints de bronchopneumopathie obstructive chronique (BPCO), d’asthme, de tuberculose, de pneumonie, de mucoviscidose ou de cancer du poumon. 

 

Qu’il soit primaire ou secondaire, le pneumothorax spontané peut être favorisé par certains facteurs :

 

  • Le tabagisme ;
  • De grandes variations de pression atmosphérique (bien qu’il ne soit pas déconseillé de prendre l’avion, sauf en cas de pneumothorax diagnostiqué) ;
  • La plongée subaquatique. 

 

Pneumothorax : quels symptômes et quand consulter ?

 

Le pneumothorax faisant suite à un traumatisme passe rarement inaperçu, en raison de la gravité du traumatisme lui-même. Les patients sont donc généralement déjà pris en charge lorsqu’il survient. 

 

En cas de pneumothorax spontané, plusieurs symptômes doivent vous conduire à consulter rapidement un médecin : 

 

  • L’apparition brutale d’une douleur au niveau d’un côté du thorax (sur le côté ou à l’arrière des côtes), comme un point de côté particulièrement intense. Cette douleur augmente à l’inspiration ou lors d’une toux.
  • La présence d’une toux sèche et irritative qui augmente la douleur.
  • Un essoufflement qui n’est pas systématique et généralement modéré.

 

En revanche, appelez immédiatement le 15 ou le 112 si le pneumothorax est suffocant. C’est-à-dire : 

 

  • Si vous ou la personne concernée produit au moins 30 respirations par minute, même au repos.
  • Si ses doigts présentent une coloration bleutée.
  • Si elle regroupe les signes caractéristiques d’un malaise.
  • Si ses battements de cœur sont très rapides ou au contraire, très lents.
  • Si sa tension artérielle est très basse.
  • Autre raison de contacter le service d’urgence : si les deux poumons sont atteints et qu’il s’agit donc d’un pneumothorax bilatéral, avec des douleurs aux deux côtés.
  • Si le pneumothorax est compressif à cause d’air pénétrant dans la cavité pleurale à l’inspiration, mais ne pouvant s’évacuer à l’expiration. L’autre poumon et le cœur risquent alors d’être comprimés. Cette situation survient généralement à la suite d’un traumatisme au thorax.

 

Quels traitements pour un pneumothorax ?

 

Avant tout, une radiographie thoracique est réalisée pour diagnostiquer le pneumothorax et écarter toute autre cause de douleur au thorax. Cet examen permet également de localiser plus précisément le pneumothorax et d’évaluer son étendue ainsi que la rétraction du poumon atteint. 

 

Évacuer l’air de la cavité pleurale par exsufflation 

 

C’est l’objectif de tout traitement du pneumothorax : évacuer l’air de la cavité pleurale. Une hospitalisation de quelques heures est généralement nécessaire pour cela. Une exsufflation ou évacuation rapide de l’air est pratiquée : 

 

  • S’il s’agit d’une situation d’urgence, une aiguille creuse est insérée dans la cavité pleurale, à travers la peau à l’avant du thorax. Puis un drain, un tube creux permettant l’évacuation de l’air, est posé. 
  • Face à un pneumothorax sans caractère d’urgence, un petit cathéter (tube fin et creux) est posé dans la cavité pleurale par voie transcutanée, sous anesthésie locale. L’air est ensuite aspiré grâce à une seringue ou un système de raccord au vide. 

 

Une nouvelle radiologie du thorax permet de vérifier que le poumon a repris sa position normale. 

 

Le drainage pleural

 

Ce traitement est proposé d’emblée lorsque : 

 

  • Le pneumothorax est secondaire et fait suite à une pathologie pulmonaire.
  • Le pneumothorax est bilatéral.
  • Il est mal supporté par le patient.
  • C’est un cas de récidive, après une exsufflation. 

 

Cette technique consiste à introduire un drain ou un petit cathéter dans la cavité pleurale au niveau du thorax (à l’avant de ce dernier ou sous l’aisselle), à travers la peau. L’évacuation de l’air peut ensuite s’effectuer spontanément : le drain doit être muni d’une valve anti-retour ou être relié à un bocal. Une autre possibilité pour évacuer l’air de la cavité pleurale consiste à utiliser un système d’aspiration douce. Le drain est retiré lorsque le poumon est de nouveau accolé à la paroi thoracique. 

 

Chirurgie : la pleurodèse pour prévenir les récidives

 

Le risque de récidive est élevé après un premier pneumothorax. Pour l’éviter, votre médecin peut vous proposer de pratiquer une pleurodèse, en particulier si : 

 

  • Il s’agit déjà d’une récidive de pneumothorax du même côté.
  • Il s’agit d’un second pneumothorax du côté opposé au premier.
  • Il s’agit d’un pneumothorax suffocant non bilatéral.
  • Si le pneumothorax persiste malgré le drainage pleural. 
  • Si vous travaillez dans le secteur aérien et/ou prenez régulièrement l’avion.

 

La pleurodèse consiste à accoler définitivement les deux feuillets de la plèvre. L’opération s’effectue sous anesthésie générale et thoracoscopie, une technique sous endoscopie qui consiste à effectuer de mini-incisions sur le thorax pour pénétrer dans la cavité pleurale et y effectuer les gestes opératoires nécessaires. 

 

Après un pneumothorax : quelles recommandations ?

 

Il est tout à fait possible de reprendre une activité physique régulière, à l’exception de la plongée sous-marine, même si vous avez subi une pleurodèse. Par ailleurs, attendez au moins 2 à 3 semaines après la guérison de votre pneumothorax avant de prendre l’avion.

 

Si vous êtes une femme et envisagez d’avoir un enfant, parlez-en avec votre médecin : la grossesse peut augmenter les risques de récidive de pneumothorax. Enfin, si vous fumez, il est essentiel d’arrêter, en raison de l’augmentation des risques de pneumothorax spontané que le tabagisme entraîne.