Qu’est-ce que la péricardite ? Causes, symptômes et prise en charge

On parle de péricardite en présence de liquide dans le sac qui enveloppe le cœur. La péricardite peut être aiguë ou chronique. Mais dans la grande majorité des cas, cette inflammation du péricarde se soigne très bien. Nos explications. 

Péricardite : qu’est-ce que c’est ? 

La péricardite correspond à l’inflammation du péricarde, une sorte de sac fibreux qui enveloppe le cœur et ses vaisseaux sanguins. Lorsque le cœur se contracte, le péricarde sécrète un liquide qui agit comme un lubrifiant, afin que les deux membranes qui le composent soient séparées et permettent au cœur de bouger lors de ses contractions. Normalement, l’espace entre les deux feuillets est virtuel. Le but de ces sacs est de protéger le cœur et de faciliter ses battements.

En cas de péricardite, le liquide sécrété par ce dernier augmente de volume de façon plus ou moins rapide, ce qui peut comprimer le cœur, au risque d’empêcher le cœur de se remplir dans les cas les plus sévères. Cela provoque des douleurs parfois intenses.

Il existe plusieurs types de péricardite :

• La péricardite aiguë : les symptômes de la pathologie apparaissent subitement et intensément. Elle est plus fréquente chez les patients de moins de 30 ans et est la plupart du temps de cause virale. Elle peut se compliquer même si l’épanchement est de petite taille

• La péricardite constructive ou chronique : les symptômes durent plus de 6 mois en raison d’un épaississement chronique du péricarde.

Quelles sont les causes de la péricardite ?

Dans la plupart des cas, une péricardite résulte d’une infection virale ou, beaucoup plus rarement bactérienne (comme la tuberculose) ou cancéreuse (lymphome). Ces infections se manifestent généralement par un rhume, une toux ou des troubles intestinaux. Plus rarement, une péricardite peut également être causée par :

• Une maladie inflammatoire chronique, comme la polyarthrite rhumatoïde.

• Un cancer et l’un de ses traitements : chimiothérapie ou radiothérapie.

• Un infarctus du myocarde.

• Une intervention de chirurgie cardiaque.

• Un important traumatisme au niveau du thorax.

Souvent, la cause est dite idiopathique, ce qui signifie que l’origine de la péricardite ne parvient pas à être identifiée.

Péricardite : quels sont les symptômes ?

Une péricardite se manifeste par divers symptômes :

• Des douleurs thoraciques (qui s’accentuent souvent en position couchée) ;

• Des douleurs musculaires et articulaires ;

• De la fièvre ;

• Des frissons ;

• Une fatigue intense ;

• Des sueurs ;

• Des maux de tête ;

• Et des difficultés respiratoires.

• Des malaises en lien avec une complication appelée tamponnade, qui correspond à un écrasement du cœur par l’épanchement.

La prise en charge médicale de la péricardite

En présence de plusieurs de ces symptômes qui perdurent, consultez rapidement votre médecin. Bonne nouvelle : une fois prise en charge, la péricardite se soigne bien et guérit souvent toute seule. Des traitements sont prescrits pour diminuer les symptômes ou l’inflammation.

Péricardite : comment la diagnostiquer ?

Le diagnostic de la péricardite se compose de plusieurs examens, en plus de l’examen clinique effectué par votre médecin. Un bruit caractéristique pouvant être entendu grâce au stéthoscope permet d’aiguiller votre professionnel de santé vers le bon diagnostic. Les autres examens sont :  

• Un électrocardiogramme (ECG) qui permet d’enregistrer l’activité électrique du cœur grâce à des électrodes placées sur le thorax.

• Une échocardiographie pour obtenir des images du cœur en mouvement. Cet examen permet de révéler une augmentation du volume autour du cœur et d’évaluer les répercussions de ce liquide sur l’activité cardiaque.

• Un scanner et une IRM : pas systématiques, ces examens sont adaptés lorsqu’il est difficile d’observer l’épaississement et l’inflammation du péricarde.

Les traitements de la péricardite

Dans la plupart des cas, votre cardiologue vous prescrit des anti-inflammatoires afin de réduire l’inflammation : il faut compter environ 10 à 14 jours de traitement. Un autre médicament, la colchicine, permet de traiter l’inflammation et de prévenir la récidive : il doit être pris pendant 3 à 6 mois.

S’il y a une accumulation de liquide importante avec écrasement du cœur (tamponnade), une hospitalisation peut être nécessaire, afin de retirer ce liquide au plus vite. Pour cela, un simple cathéter introduit dans la cavité du péricarde est utilisé : on parle de ponction péricardique. Une fois retiré, le liquide est analysé, afin d’obtenir plus d’informations sur la cause de la péricardite. Si cette dernière est connue, elle est traitée en priorité.

Plus rarement, en cas de péricardite chronique ou récidivante, il peut être envisagé de retirer les membranes du péricarde au cours d’une intervention nommée  péricardectomie.

A noter qu’il est indispensable, lors des examens, de vérifier si, en plus de la péricardite, vous ne souffrez pas de myocardite (une inflammation de la paroi du cœur)

Peut-on prévenir la péricardite ?

Après une péricardite, il existe des risques de récidive, en particulier lors de la première année qui suit. C’est pourquoi le repos est essentiel, associé à une bonne hygiène de vie.