Règles : savez-vous ce qu’est le choc toxique ?

Heureusement très rare, le choc toxique peut néanmoins entraîner des répercussions graves pour la santé. Bonne nouvelle, il peut facilement se prévenir en adoptant de bonnes habitudes pendant les règles. Explications.

Choc toxique : qu’est-ce que c’est ?

Le choc toxique, ou plus exactement le syndrome de choc toxique (SCT) menstruel, est une infection aiguë rare causée par la libération dans le sang d’une toxine : la TSST-1. Elle est produite par une souche particulière de staphylocoque, qui se trouve dans le microbiote vaginal d’un petit pourcentage de femmes (1% rappelle l’Inserm), sans que cela leur pose problème. Mais dans certaines conditions, en particulier une utilisation inadaptée  des protections intimes internes pendant les règles, cette bactérie peut se multiplier : elle sécrète alors une toxine qui se diffuse dans l’organisme par le biais de la circulation sanguine et qui peut altérer différents organes et provoquer une forte baisse de pression artérielle. 

Les symptômes du choc toxique

Les premiers signes apparaissent dans un délai de 3 à 5 jours de l’infection : fatigue, faiblesse, frissons, forte fièvre, éruption cutanée généralisée, symptômes grippaux ou qui rappellent ceux de la gastro-entérite… Dans le pire des cas, cette infection peut entraîner une défaillance des organes qui peut évoluer vers le décès dans de rares cas. Mais rassurez-vous : ce scénario est heureusement rare, d’autant plus en sachant comment l’éviter.

Choc toxique : quelles protections hygiéniques concernées ?

Il s’agit des protections intimes dites « internes », autrement insérées à l’intérieur du vagin et provoquant une stagnation du sang récolté dans lequel les bactéries peuvent se multiplier : tampons hygiéniques et coupes (ou « cups ») menstruelles, en particulier. Sachez enfin que les risques de syndrome de choc toxique sont multipliés par 2 si vous gardez votre tampon hygiénique plus de 6 heures. Il est donc important de changer ces tampons régulièrement et de consulter rapidement en cas de fièvre.

En revanche, les serviettes hygiéniques, les protège-slips et les culottes menstruelles sont des protections intimes externes et ne peuvent donc pas provoquer de syndrome de choc toxique.

Choc toxique et substances contenues dans les protections hygiéniques : on fait le point

Une étude de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) de 2018 a évalué les risques sanitaires liés à la présence de substances chimiques dans les produits de protection intime. Conclusion : des substances chimiques ont été retrouvées à de faibles concentration dans les tampons, les serviettes hygiéniques, les coupes menstruelles et les protège-slips, sans dépassement des seuils sanitaires.

Choc toxique pendant les règles : quelle prise en charge ?

Dès l’apparition des premiers symptômes, retirez le tampon ou la coupe menstruelle que vous portez et consultez un médecin en urgence. Votre prise en charge et la mise en place de votre traitement doivent avoir lieu le plus rapidement possible. 

Le traitement du choc toxique se compose d’une perfusion de solutés, d’un soutien cardiaque, de  la prise d’antibiotiques adaptés pour éradiquer les bactéries et éventuellement d’une injection d’immunoglobines (anticorps) par voie intraveineuse pour lutter contre la toxine.

Choc toxique : comment le prévenir ?

Avant tout, en changeant votre tampon hygiénique ou en vidant votre coupe menstruelle régulièrement, soit toutes les 4 à 6 heures maximum, afin d’évacuer les bactéries. Mais d’autres précautions s’imposent : 

• Pour la nuit, utilisez plutôt des serviettes hygiéniques ou une culotte menstruelle. 

• Prenez toujours le temps de lire la notice d’utilisation de votre protection hygiénique avant usage.

• N’utilisez qu’une protection intime à la fois et uniquement pendant vos règles.

• Lavez-vous les mains  avant et après chaque changement de protection hygiénique.

• Choisissez la protection intime au pouvoir absorbant le plus adapté à votre flux menstruel.

• Si vous avez déjà subi un choc toxique, n’utilisez plus de tampon ou de coupe menstruelle.