
La rosacée est une maladie de peau chronique qui peut avoir des répercussions négatives au quotidien, notamment psychologiques. Comment la reconnaître et la soigner ? Présentation.
Rosacée : qu’est-ce que c’est ?
La rosacée est une maladie cutanée chronique qui se définit par une atteinte des petits vaisseaux sanguins présents au niveau du visage. La rosacée concerne essentiellement la partie centrale du visage : le front, le nez, les pommettes, les joues et le menton.
La rosacée se manifeste par des rougeurs ponctuelles ou chroniques de ces parties du visage, accompagnées de la dilatation anormale et continue des petits vaisseaux sanguins du visage. Elle peut aussi être associée à des lésions sur le visage : papules, pustules (comparables à des lésions d’acné) voire lésions hypertrophiques du nez dans certains cas.
La rosacée évolue de manière chronique, avec des poussées de boutons lors des phases inflammatoires. Ces dernières ont tendance à s’estomper avec l’âge. Cette maladie est bénigne, mais peut néanmoins avoir des répercussions sur la santé mentale. Entre 2 et 3% des Français seraient concernés par cette pathologie (soit 4 millions de personnes), d’après l’Assurance maladie. Elle touche davantage les femmes âgées de 30 à 60 ans.
Trois différents types de rosacée
Ces trois types de rosacée sont bien distincts mais peuvent se retrouver chez un même patient, sans que l’un soit une conséquence de l’autre. Ces trois types sont :
-
La rosacée vasculaire, qui est la forme la plus fréquente. Elle se caractérise principalement par l’éryhtrose ou les rougeurs significatives de la maladie. Cela donne une sensation de visage rouge en permanence ou presque, en raison de la dilatation des vaisseaux sanguins. La peau est également sensible, ce qui s’explique par la présence anormalement élevée de terminaisons nerveuses dans la partie profonde de la peau. Ces cellules sécrètent une molécule à l’origine de l’inflammation typique de la rosacée.
-
La rosacée papulo-pustuleuse : la rougeur du visage est toujours présente, associée à des pustules (plus petites que les papules, elles évoluent par poussées) et/ou papules (élévations de la peau rouges, fermes et parfois douloureuses, entourées d’un halo inflammatoire) comparables à des lésions d’acné. L’éruption de ces lésions s’effectue par poussées.
-
La rosacée hypertrophique : plus rare, elle concerne essentiellement les hommes. Elle se manifeste par un aspect rouge et gonflé de la pointe du nez, en plus d’un épaississement de la peau, d’une dilatation des orifices des glandes sébacées et de protubérances de chair. Ce type de rosacée à des conséquences psychologiques particulièrement importantes. Cette forme est également appelée rhinophyma, considérée comme une complication de la rosacée tant l’aspect esthétique est atteint chez les patients concernés.
Rosacée et couperose : quelles différences ?
Rosacée et couperose sont des termes parfois utilisés pour désigner la même pathologie. Il faut dire que pendant longtemps, la rosacée ne s’appelait pas ainsi mais « goutte rose », avant de devenir « couperose » au début du XIXe siècle. Progressivement, cette appellation a laissé place à celle de « rosacée ». La couperose désigne aujourd’hui un symptôme généralement présent en cas de rosacée de forme vasculaire. Elle correspond au développement de petits vaisseaux sanguins visibles à l’œil nu sous la peau du visage : ils sont très rouges voire violacés.
Les causes de la rosacée
Les causes officielles de survenue de cette maladie sont encore inconnues. Mais plusieurs pistes sont avancées par les scientifiques :
-
Certaines caractéristiques génétiques : la rosacée serait plus répandue chez les personnes à la peau, aux cheveux et aux yeux clairs.
-
L’exposition régulière à la lumière du soleil.
-
Une réaction anormale des micro-vaisseaux sanguins en cas de chaleur.
-
La présence d’un parasite : l’acarien Demodex au niveau de la peau du visage, favoriserait l’inflammation.
En plus de ces causes suspectées, certains facteurs de risque sont clairement identifiés :
-
L’exposition au soleil, mais aussi au vent.
-
Les changements brusques de températures, ainsi que des températures très basses et des températures très élevées.
-
Les bains ou douches brûlants ainsi que les activités physiques intenses qui échauffent le corps.
-
Des épisodes de fièvre.
-
Des émotions fortes, comme un choc émotionnel.
-
La consommation fréquente d’alcool, d’épices ou de boissons chaudes.
En cas de rosacée déjà installée, d’autres facteurs peuvent l’aggraver comme l’application de produits cosmétiques parfumés ou contenant de l’alcool, la consommation de certains aliments mais aussi de certains médicaments : corticoïdes ou antihypertenseurs.
Rosacée : quels symptômes ?
Si la rougeur de certaines zones du visage (joues, nez, milieu du front et menton) est un symptôme commun aux trois types de rosacée, certains sont propres à chacun de ces types.
Les symptômes de la forme vasculaire de la rosacée
La rougeur du visage est associée à une plus grande sensibilité de la peau, ce qui peut poser problème pour utiliser certains produits cosmétiques. Cette sensibilité se manifeste par des réactions cutanées plus prononcées, comme une augmentation des rougeurs, une poussée de papules et/ou pustules, mais aussi une sécheresse cutanée avec desquamation. Un œdème au niveau du visage est parfois présent.
Autres symptômes associés à ce type de rosacée : des bouffées de chaleur, visibles par des poussées de rougeur en cas d’exposition à la chaleur ou après un effort physique, par exemple. La présence de la couperose est également un symptôme à part entière, bien sûr.
Les symptômes de la rosacée papulopustuleuse
Le principal symptôme est la présence des papules et/ou pustules sur le visage. Les poussées peuvent être déclenchées par une exposition au soleil ou encore la consommation de certains aliments. Mais il est également possible qu’une poussée ne soit déclenchée par aucun facteur particulier.
Les symptômes de la rosacée hypertrophique
Ils sont clairement visibles et consistent en l’épaississement de la peau et des tissus du visage, en particulier du nez voire jusqu’aux oreilles. La dilatation des pores de la peau associée à l’épaississement de cette dernière, produisent un effet presque grumeleux à fort impact sur la santé mentale des personnes concernées. D’autant plus que ces symptômes sont généralement associés dans l’imaginaire collectif (à tort !) à une consommation excessive d’alcool. En revanche, consommer de l’alcool, même occasionnellement, peut accentuer les symptômes de tout type de rosacée.
Le diagnostic de la rosacée
Si vous présentez des symptômes de rosacée et qu’ils ont un impact psychologique, prenez rendez-vous avec votre dermatologue. Ce dernier vous interrogera et examinera votre peau. Si ces symptômes sont présents depuis plus de 3 mois, la rosacée est confirmée. Il n’est pas nécessaire, sauf dans de rares cas où le diagnostic est plus difficile, de pratiquer une biopsie.
Votre médecin vérifiera en outre si la rosacée a atteint les yeux. On parle alors de rosacée oculaire, relativement fréquente et provoquée par une anomalie des glandes de Meibomius, situées le long des paupières et chargées de lubrifier les yeux. En cas de rosacée oculaire, d’autres symptômes s’ajoutent à la liste : sécheresse oculaire, sensation de corps étranger dans l’œil, picotements ou brûlures oculaires, yeux rouges et irrégularités visibles des bords des paupières. Si de tels symptômes sont présents ou si votre dermatologue décèle un début de rosacée oculaire, il vous adresse à un ophtalmologiste qui procédera à un examen de vos yeux.
Rosacée : quels traitements possibles ?
Les traitements de la rosacée dépendent des symptômes présents, mais aussi de la forme de rosacée concernée. Dans tous les cas, ils sont prescrits pour diminuer les symptômes et espacer les poussées, mais ils ne permettent pas de guérir de la maladie.
Les traitements de la forme vasculaire de la rosacée
Le traitement le plus efficace contre ce type de rosacée est le laser. Cela permet d’atténuer les rougeurs et la couperose. Plusieurs séances sont généralement nécessaires et sont programmées de préférence l’hiver, lorsque la peau n’est pas bronzée. Mais ce traitement esthétique avant tout n’est pas pris en charge par l’Assurance maladie.
Alternative : l’application d’un gel à base de brimonidine (un traitement vaso-constricteur) une fois par jour, de préférence le soir, sur la peau. Ce gel permet de diminuer les rougeurs pendant plusieurs heures, mais n’a pas d’effet sur la couperose. Il est accessible sur ordonnance, mais non remboursé.
Comment traiter la rosacée papulopustuleuse ?
Le traitement principal est alors local : un médicament à activité antibactérienne et antiparasitaire, le métronidazole, est à appliquer sur la peau, sous forme de crème, gel ou lotion. Il s’applique pendant les poussées de papules et/ou de pustules qui durent généralement quelques semaines, puis en entretien pour éviter les rechutes. Attention, ce médicament ne doit pas être en contact avec vos yeux et n’est pas compatible avec une exposition au soleil ou aux rayons UV.
Un autre médicament possible (qui peut être associé au précédent) est l’acide azélaïque à l’action anti-inflammatoire. Pour cette même action, l’ivermectine, une crème antiparasitaire, peut également être prescrite. Certains traitements locaux généralement prescrits en cas d’acné peuvent aussi convenir à la rosacée papulopustuleuse.
En cas de forme sévère, un antibiotique peut être prescrit pour réduire les papules et/ou les pustules. Mais attention, il ne doit pas être utilisé chez les patients allergiques aux cyclines ni les femmes enceintes. Ce traitement implique en outre de ne pas vous exposer au soleil et de vous en protéger. Lorsque le traitement antibiotique se termine, il doit être suivi de l’application de métronidazole en entretien.
Traiter la rosacée hypertrophique
Heureusement plus rare, ce type de rosacée nécessite un traitement chirurgical. Objectif ? Rétablir la forme initiale du visage. L’excès de peau est retiré selon diverses techniques : par électro-coagulation, au laser ou au bistouri. L’intervention se déroule sous anesthésie locale ou générale, en fonction de votre situation.
Rosacée oculaire : un traitement spécifique
Dans ce cas, un traitement antibiotique par voie orale et éventuellement oculaire (sous forme de collyre) est prescrit. Ce traitement doit être associé à des soins d’hygiène spécifiques :
-
Imbibez un coton d’eau tiède et appliquez-le sur vos paupières pendant une dizaine de minutes.
-
Massez vos paupières avec de délicats mouvements circulaires.
-
Rincez vos yeux au sérum physiologique
-
Appliquez des larmes artificielles si vous souffrez de sécheresse oculaire.
-
N’oubliez pas de vous laver les mains avant et après ces soins.
Conseil bien-être – Réduire les rougeurs de la rosacée
En plus des traitements, quelques gestes quotidiens peuvent vous aider à diminuer les rougeurs liées à la rosacée :
-
Tâchez d’identifier le facteur déclenchant d’une poussée, afin de l’éviter.
-
Evitez de consommer des aliments ou des boissons très chauds ou épicés.
-
Diminuez un maximum votre consommation d’alcool, qui est un facteur aggravant de la rosacée.
-
Evitez les exercices physiques trop intenses qui échauffent trop le corps.
-
Protégez votre visage des températures froides, chaudes et du vent.
-
Protégez-vous un maximum du soleil et évitez de vous exposer.
-
Evitez les zones humides qui peuvent augmenter certains symptômes.