Toujours grave, la septicémie est heureusement peu fréquente. Si elle peut provoquer la mort, il est néanmoins possible de se remettre d’une septicémie, à condition qu’elle soit diagnostiquée et traitée très vite.
Qu’est-ce qu’une septicémie, ou sepsis ?
La septicémie ou sepsis correspond à une réaction inflammatoire généralisée suite à une infection grave par des agents pathogènes (bactéries, virus ou parasites). La coagulation sanguine et le flux sanguin sont affectés, ce qui finit par endommager les organes vitaux.
Historiquement, la septicémie a d’abord été appelée « gangrène » : on parlait de « gangrène des hôpitaux » ou de « gangrène nosocomiale », une maladie qui touchait majoritairement les soldats hospitalisés à la suite d’une blessure de guerre, qui finissait par s’infecter.
Le sepsis n’est pas une pathologie en soi, mais plutôt une réaction qui se manifeste lorsque tous les organes et l’organisme sont touchés par une grave infection. Près de 70 000 cas de septicémie sont recensés chaque année en France, dont 30 000 qui se terminent par un décès (Inserm).
Septicémie : quelles sont les causes ?
La septicémie résulte d’une grave infection qui débute généralement localement (péritonite, infection urinaire, pneumonie, etc.) avant de se généraliser. Elle touche le plus souvent des patients au système immunitaire déjà affaibli : nouveau-nés, personnes âgées et patients immunodéprimés. Elle peut également se produire à la suite d’un acte invasif, comme une intervention chirurgicale : on parle alors d’infection nosocomiale, bien que ce soit plus rare.
Biologiquement, l’organisme produit un grand nombre de médiateurs inflammatoires : les cytokines, qui rendent possible la communication entre les cellules. Cette surproduction affecte directement le fonctionnement des organes vitaux.
Toutes les bactéries, tous les virus et tous les parasites peuvent être à l’origine d’une septicémie, en cas d’affaiblissement immunitaire. Il existe également de rares cas de septicémie « foudroyante » pouvant survenir chez des personnes jeunes et habituellement en bonne santé :
- La méningite à méningocoque : lorsque la bactérie méningocoque (responsable de la méningite) infecte le liquide et les membranes qui entourent le cerveau et la moelle épinière.
- Le syndrome de choc toxique à staphylocoques suite à l’usage de tampons hygiéniques.
Les symptômes de la septicémie
Les symptômes d’une septicémie correspondent à ceux d’une infection et peuvent alors passer inaperçus, ce qui la rend d’autant plus redoutable. La surveillance des personnes à risque est donc d’autant plus primordiale. Les cas de septicémie se déclarent davantage en cas de pneumonie, d’infections intestinales et d’infection urinaire étendue, avec les symptômes propres à chacune de ces pathologies.
Certains signes d’alerte doivent conduire à une prise en charge immédiate :
- La fréquence cardiaque augmente.
- Le patient est essoufflé tout en étant au repos.
- La température corporelle grimpe (fièvre) ou chute brutalement.
- De même que la tension artérielle (hypotension).
- Il peut y avoir des nausées ou des vomissements.
- D’un point de vue neurologique, le patient peut se retrouver en état de confusion, devenir somnolent ou perdre conscience.
Septicémie : quelles évolutions possibles ?
Le sepsis peut évoluer rapidement vers la défaillance totale de plusieurs organes vitaux : reins, cerveau, foie… Autre complication : le choc septique. Cela correspond à une aggravation soudaine de l’état général, en association avec une chute de la tension artérielle. Le pronostic vital peut donc être engagé, ce qui fait de la septicémie une urgence médicale et vitale par nature.
La prise en charge médicale de la septicémie
Dès les premiers signes, si vous n’êtes pas en milieu hospitalier et si vous suspectez que l’un de vos proches fait une septicémie, composez immédiatement le 15. Mieux vaut une fausse alerte qu’une prise en charge tardive.
Un diagnostic à poser en urgence
Divers examens médicaux sont effectués en urgence :
- Une prise de sang pour rechercher une anomalie du taux de globules blancs, mesurer le taux de protéine C réactive (CRP) qui apparaît dans le sang en cas d’inflammation aiguë, ainsi que la procalcitonine (PCT), un marqueur d'infection bactérienne sévère.
- Une hémoculture afin de mieux analyser la bactérie incriminée.
- Des prélèvements sont également effectués au niveau du foyer infectieux à l’origine de la septicémie.
Un traitement urgent également
Le patient est hospitalisé en urgence et soigné en unité de soins intensifs. Le traitement consiste à éradiquer la bactérie à l’origine de la septicémie, à l’aide d’un antibiotique administré par voie intraveineuse. En parallèle, le patient dispose des supports nécessaires au maintien de ses fonctions vitales : assistance respiratoire, transfusion sanguine, dialyse…
Septicémie : où en est la recherche ?
Il y a de l’espoir concernant les traitements destinés à maintenir les fonctions des organes vitaux : une équipe de chercheurs de l’Inserm a souligné le rôle protecteur de certains globules blancs activés en pleine inflammation, notamment pour préserver la fonction rénale. S’appuyer sur ces globules blancs pourrait permettre de prévenir la défaillance des organes en cas de septicémie.
D’autres recherches sont actuellement en cours pour raccourcir les tests de diagnostic (notamment pour les septicémies d’origine bactérienne) et donc accéder plus rapidement au traitement du sepsis. Enfin, la période de crise sanitaire liée au Covid-19 a vu émerger de nouvelles formes de traitement des septicémies d’origine virale : le traitement par corticothérapie et par anticorps monoclonaux anti-cytokines, notamment.