Tout savoir sur l’entorse, une blessure qui touche surtout la cheville

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Parmi les traumatismes les plus fréquents, l’entorse de la cheville arrive en tête : en France, 6000 personnes consultent leur médecin chaque jour pour ce motif ! Mais au fait, qu’est-ce qu’une entorse, et une entorse de la cheville en particulier ? Comment la soigner ? Réponses.

 

Qu’est-ce qu’une entorse ?

Lorsqu’une articulation se tord brutalement, ses ligaments risquent d’être atteints de différentes manières : de l’étirement à la déchirure, dans les cas les plus graves. Quel que soit le niveau de gravité, il s’agit alors d’une entorse. Genou, pied, pouce, mais surtout cheville : toutes les articulations peuvent la subir. Ce traumatisme est fréquent et survient surtout au cours de la pratique d’un sport ou lors d’un accident du quotidien : coup, glissade, chute…

 

Les 3 types d’entorse

On distingue trois formes d’entorse, en fonction de leur niveau de gravité :

  • L’entorse bénigne, également appelée foulure, se caractérise par un étirement des ligaments. L’articulation concernée conserve généralement sa mobilité.
  • En cas d’entorse moyenne, il y a déchirure ligamentaire partielle. Ainsi, dans le cas d’une entorse moyenne de la cheville, une partie du ligament latéral externe est déchirée, tandis qu’une autre est étirée ou déchirée partiellement.
  • L’entorse grave correspond à la déchirure complète du ligament, pouvant être accompagnée d’un arrachement de certains fragments d’os et d’un épanchement de sang à l’endroit de la déchirure. L’articulation dans son ensemble est alors instable, rendant son utilisation impossible.

 

Dans le détail, trois principaux ligaments composant la cheville peuvent subir les effets de ce traumatisme :

  • Le ligament latéral externe, qui est le plus touché par l’entorse (90 % des cas). Il se compose de 3 faisceaux : antérieur, moyen et postérieur.
  • Le ligament latéral interne.
  • Les ligaments tibiofibulaires, antérieur et postérieur.

 

Entorse de la cheville : quels sont les symptômes ?

Cette blessure est la plus fréquente parmi les traumatismes locomoteurs : elle représente 7 à 10 % des consultations en urgence à l’hôpital.

 

Les symptômes varient en fonction du degré de gravité de l’entorse :

 

En cas d’entorse de la cheville bénigne, la douleur ressentie survient au moment de la blessure. Elle est vive, s’estompe assez rapidement, mais peut néanmoins réapparaître ultérieurement. Un gonflement apparaît également.

S’il s’agit d’une entorse moyenne, la douleur est plus intense, la cheville est gonflée et recouverte d’un hématome qui se forme en quelques heures.

 

Si c’est une entorse grave de la cheville, la douleur est particulièrement violente, pouvant entraîner, dans certains cas, une brève perte de connaissance. La zone concernée est également gonflée et recouverte d’un hématome douloureux au toucher.

 

Tour de rein, lumbago… Le dos aussi peut subir une entorse !

L’entorse lombaire est la blessure la plus fréquente de la colonne vertébrale. Tour de rein ou lumbago sont deux des appellations communes permettant de la caractériser. Le ligament ilio-lombaire, situé au niveau bas de la colonne vertébrale et juste avant le coccyx, est particulièrement touché par ce type d’entorse. Elle survient généralement à la suite d’un « faux mouvement » du quotidien, par exemple en redressant trop rapidement le dos après l’avoir tenu courbé, pour porter une charge. La douleur, vive, apparaît brutalement et donne l’impression que le dos se bloque.

 

Entorse de la cheville : quelle prise en charge ?

Des premiers soins à effectuer chez soi à la consultation, plusieurs étapes composent la prise en charge d’une entorse de la cheville.

 

Le traitement « GREC », à appliquer pendant 72 heures

Pour diminuer le gonflement et l’inflammation, mais aussi réduire les effets de la douleur, vous pouvez mettre en place un protocole de premiers soins, plus connu sous l’acronyme « GREC » :

  • Glaçage : appliquez de la glace sur votre cheville, en intercalant un linge fin entre votre peau et la poche de glace, pendant une vingtaine de minutes. Cette opération est à renouveler le plus souvent possible.
  • Repos : toute activité pouvant entraîner une douleur à la cheville est à éviter ! En effet, en cas de sollicitation de l’articulation, même légère, les lésions provoquées par l’entorse peuvent s’aggraver.
  • Elévation : tâchez de surélever votre jambe au-dessus du niveau de votre cœur. Cela permet de limiter le gonflement.
  • Compression : appliquez un bandage autour de votre cheville, sans trop le serrer afin de ne pas risquer de couper la circulation sanguine. 

 

Vous pouvez également compléter ces soins par l’application d’une pommade anti-inflammatoire vendue sans ordonnance, ainsi que par la prise de paracétamol toutes les 6 heures, en l’absence de contre-indication. L’ensemble de ces soins est à effectuer en attendant votre rendez-vous médical.

Entorse de la cheville : qui consulter ?

Dans les jours qui suivent votre blessure, veillez à consulter votre médecin traitant qui, après avoir évalué le niveau de gravité de votre entorse, pourra vous adresser à un médecin orthopédiste.

Certains symptômes, indiquant une entorse grave, nécessitent de consulter un médecin en urgence :

  • Si la douleur vous donne l’impression que vous allez vous évanouir et vous empêche de dormir.
  • Si vous entendez un craquement ou un claquement au niveau de l’articulation.
  • Si vous ressentez une déchirure, un déboîtement ou un écoulement chaud à l’intérieur de votre cheville.
  • Si le gonflement s’étend à l’ensemble du pied.

 

A chaque entorse son traitement médical

Le premier traitement mis en place consiste en de la contention. D’une durée variable, en fonction de la gravité de votre entorse, elle peut prendre la forme d’une chevillière élastique, de contention adhésive (bandes élastiques collées ou strapping) ou d’une attelle de contention (également appelée orthèse) semi-rigide ou rigide. Sauf indication, ce traitement est complété par la prescription d’antalgiques ou d’anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) pouvant être appliqués sous forme de pommade. Des anti-coagulants sont également prescrits, afin de limiter les risques de phlébite en cas d’immobilisation.

 

Si le médecin suspecte une fracture, il vous prescrira également une radiographie de la cheville et du pied.

 

Quel que soit le traitement, il s’accompagne de séances de rééducation, à effectuer auprès d’un kinésithérapeute. Ses différentes méthodes de travail permettent de :

  • Lutter contre les différents symptômes associés à l’entorse
  • Renforcer les muscles malgré leur immobilisation
  • Récupérer votre mobilité en évitant la raideur de l’articulation
  • Améliorer sa stabilité, afin de mieux prévenir tout déséquilibre, et donc la récidive

 

Conseil bien-être. Comment éviter la récidive d’entorse ?

Au quotidien ou lors de la pratique d’un sport, certaines mesures préventives permettent de limiter les risques d’entorse de la cheville :

  • Portez des chaussures de bonne qualité pour éviter de vous tordre la cheville et protéger votre pied.
  • Adaptez vos activités physiques ou sportives à vos capacités. Pour mieux y parvenir, n’hésitez pas à consulter un médecin du sport.
  • Avant de pratiquer un sport, n’oubliez pas de vous échauffer et accordez suffisamment de temps à cette étape indispensable.
  • Avant l’exercice de certains sports, portez des protections spéciales adaptées à vos articulations, en particulier si vos ligaments sont fragiles.

L'entorse à la cheville, une blessure fréquente 

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