Tout savoir sur l’ulcère de l’estomac

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Un ulcère à l’estomac est le plus souvent bénin et résorbable. Il doit cependant être pris en charge médicalement afin d’éviter toute complication grave. Focus. 

 

Ulcère de l’estomac : qu’est-ce que c’est ?

Également appelé ulcère gastrique, un ulcère de l’estomac se définit comme une plaie profonde qui entraîne une perte de substance de la muqueuse gastrique. Autrement dit, cette paroi est creusée en profondeur par l’ulcère, jusqu’à la couche du muscle. L’ulcère de l’estomac se distingue de l’ulcère du duodénum ou ulcère duodénal, mais tous ces ulcères font partie de la catégorie de l’ulcère gastroduodénal

Environ 90 000 cas d’ulcères de l’estomac sont diagnostiqués chaque année en France, dont une majorité chez des hommes. Sur cet ensemble, près de 20 000 de ces patients subissent déjà des complications lorsque le diagnostic est posé, selon la Société nationale française de gastro-entérologie (SNFGE). 

 

Quelles sont les causes possibles d’un ulcère de l’estomac ?

La muqueuse de l’estomac est composée de cellules qui jouent plusieurs rôles. Certaines fabriquent le suc gastrique, indispensable à la digestion, quand d’autres fabriquent des substances (le mucus et le bicarbonate) chargées de protéger la muqueuse de l’estomac et du duodénum de l’acidité du suc gastrique. 

Mais il arrive que l’équilibre de la collaboration de ces cellules puisse être perturbé :  le liquide gastrique parvient alors à agresser la muqueuse, au point de créer une inflammation qui finit par provoquer un ulcère.

  

Deux causes principales expliquent la survenue d’un ulcère de l’estomac : 

  • La présence de la bactérie Helicobacter pylori qui infeste exclusivement la muqueuse de l’estomac. Cette bactérie résistante à l’acidité gastrique est le plus souvent contractée par voie orale durant l’enfance. En France, 15 à 30% de la population générale en serait porteuse et 10% développera un ulcère par la suite (source Ameli). L’infection commence par se manifester par une gastrite qui, devenue chronique, évolue plus facilement en ulcère gastrique.
  • La prise d’anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) dont l’aspirine, peuvent provoquer des ulcères gastroduodénaux dits médicamenteux. En effet, ces produits sont agressifs pour la muqueuse de l’estomac. Résultat, 15 à 30% des patients consommateurs chroniques d’AINS subiraient un ulcère gastroduodénal.

 

Mais d’autres facteurs peuvent aussi expliquer l’apparition d’un ulcère : 

  • Le tabac, qui augmente la production de sécrétions gastriques.
  • La consommation récurrente d’aliments trop acides ou épicés, ainsi que du café, du thé et de l’alcool.
  • Le stress intense et prolongé.
  • Les maladies cardiovasculaires, rénales, hépatiques ou digestives (comme la maladie de Crohn), qui diminuent les mécanismes de défense de la muqueuse digestive.
  • Une prédisposition génétique.

 

Ulcère de l’estomac : quels sont les symptômes ?

Le symptôme le plus fréquent est une douleur ressentie au niveau de l’abdomen. Cette douleur est comparable à une crampe ou à une sensation de faim douloureuse, et survient généralement quelques heures après un repas ou durant la nuit. Elle se manifeste sous forme de poussées pendant quelques semaines, avant de redevenir asymptomatique. Il arrive d’ailleurs que la présence d’un ulcère gastrique ne provoque aucun symptôme. Et parfois, cette douleur se limite à une simple gêne située sous les côtes. 

 

Douleurs gastriques ne signifient pas forcément ulcère !

Rassurez-vous, ce n’est pas parce que vous ressentez des douleurs récurrentes au niveau de l’abdomen que vous souffrez d’un ulcère. En effet, plusieurs pathologies bénignes peuvent provoquer ce même symptôme, dont les reflux gastro-œsophagiens (RGO). Il peut s’agir aussi d’une gastrite, une inflammation de la muqueuse de l’estomac, non compliquée en ulcère.

 

Ulcère de l’estomac : quelles complications possibles ?

Bien que plus rares, les complications sont possibles avant le diagnostic et en l’absence de symptômes par exemple, mais aussi lorsque le traitement prescrit n’est pas suivi rigoureusement. 

 

Principale complication : l’hémorragie digestive. Celle-ci provoque des saignements dans la partie haute du tube digestif. Elle est plus fréquente chez les patients qui consomment des AINS et/ou âgés de plus de 65 ans. Ces saignements peuvent entraîner une carence en fer et une anémie, ainsi que d’autres symptômes plus graves lorsque l’hémorragie est importante (sang dans les selles ou dans des vomissements). Une prise en charge en urgence est nécessaire.

 

Autre complication possible mais plus rare, la perforation de l’ulcère : lorsqu’un trou se forme au niveau de ce dernier, dans la muqueuse gastrique. Dans ce cas, de nouveaux symptômes apparaissent : 

  • Une douleur brutale et intense au niveau de l’abdomen ;
  • Des nausées et des vomissements ;
  • Le ventre dur ; 
  • Le pouls plus rapide ;
  • Une pâleur.

Une prise en charge en urgence est indispensable.

 

Enfin, bien que cette complication soit plus rare, un ulcère de l’estomac peut se compliquer en cancer, notamment en cas de présence prolongée de la bactérie Helicobacter pylori. 

 

La prise en charge d’un ulcère de l’estomac

La prise en charge médicale répond à un double objectif : permettre à l’ulcère de cicatriser et prévenir toute récidive. Cela implique un suivi médical à long terme. 

 

L’endoscopie digestive haute : un examen incontournable

Réalisée sous anesthésie locale ou générale selon les cas, l’endoscopie digestive haute permet de visualiser l’intérieur de l’estomac et donc de confirmer la présence d’un ulcère. Il permet également de réaliser plusieurs biopsies des bords de l’ulcère, afin d’écarter toute suspicion de lésion cancéreuse mais aussi de rechercher une infection par la bactérie Helicobacter pylori. 

Si vous avez pris des antibiotiques ou des médicaments réduisant l’acidité de votre estomac peu de temps avant cet examen, la recherche de la bactérie s’effectuera à l’aide d’une prise de sang ou d’une analyse de selles.

 

Ulcère de l’estomac : quels traitements ?

Les médicaments prescrits par votre gastro-entérologue prennent différentes formes : 

  • Les inhibiteurs de la pompe à protons (médicaments antisécrétoires) dont le but est d’aider l’ulcère à cicatriser. Le traitement dure 4 à 8 semaines, à l’issue desquelles une endoscopie digestive haute est à nouveau réalisée pour contrôler la cicatrisation.
  • Des antibiotiques sont prescrits pendant une dizaine de jours en cas d’infection par la bactérie Helicobacter pylori. Un contrôle est également pratiqué au moins 4 semaines après la fin de ce traitement pour vérifier que la bactérie a bien été éradiquée. Ce contrôle s’effectue à l’aide d’un test respiratoire à l’urée marquée et d’une analyse de selles. Si le test respiratoire indique que la bactérie est toujours présente, une nouvelle endoscopie doit être réalisée.

 

La chirurgie est rarement nécessaire en cas d’ulcère. Elle est réservée aux complications (en cas d’hémorragie ou de perforation de l’ulcère, notamment) ou en l’absence de guérison après un traitement pourtant bien suivi. 

 

Un contrôle doit être effectué par votre gastro-entérologue un mois après l’arrêt du traitement. Par la suite, un rendez-vous annuel de suivi est nécessaire. 

 

Conseil bien-être. L’hygiène de vie à adopter après un ulcère de l’estomac

Après la cicatrisation d’un ulcère de l’estomac, il est recommandé d’adopter l’alimentation la plus saine et équilibrée possible, en limitant un maximum votre consommation d’alcool. Il est naturellement recommandé d’arrêter de fumer à cette occasion, si ce n’était pas déjà le cas. Enfin, le stress est également à éviter : la pratique d’une activité physique régulière est d’autant plus recommandée pour cela, en plus de vous maintenir en forme.

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LES ULCÈRES GASTRODUODÉNAUX