Cancer : le rôle essentiel des soins de support

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Prendre soin et soutenir le malade pendant et après le cancer, tel est le principal objectif des soins de support, un volet de la prise en charge à part entière. Mais de quoi s’agit-il concrètement et comment en bénéficier ? Explications.

 

Soins de support : quel est leur rôle dans le traitement du cancer ?

 

Il existe les traitements spécifiques du cancer et les autres soins tout aussi indispensables pour le made, ceux qui ont justement vocation à « prendre soin » : les soins de support. Ceux-ci font partie intégrante du parcours de chaque patient atteint d’un cancer et sont définis comme « l’ensemble des soins et soutiens nécessaires aux personnes malades tout au long de la maladie », en collaboration avec les traitements spécifiques.

 

Les soins de support en oncologie ont pour objectifs de diminuer les effets secondaires des traitements et les effets de la maladie, et plus largement d’améliorer la qualité de vie du patient et celle de ses proches, tant d’un point de vue physique, psychologique que social. 

 

Des soins de support adaptés à chaque patient et chaque situation

 

Les soins de support sont programmés en fonction de vos besoins et de vos attentes. Ces soins peuvent varier tout au long de votre parcours patient, car ils dépendent également du stade de la maladie et sont toujours envisageables après le cancer (en cas de rémission, par exemple). Autrement dit, ils sont entièrement personnalisés.   

 

Cancer : quels sont les 9 soins de support incontournables ?

 

Considérés comme indispensables, ces derniers composent le « panier des soins de support » :

 

Les 4 soins de support « de base »

 

Aussi appelés « soins socle », les quatre soins de support de base comprennent : 

 

  • La prise en charge de la douleur. En cas de cancer, des douleurs diverses peuvent être ressenties, liées à la tumeur elle-même, aux traitements, aux soins ou aux examens médicaux. Ce soin de support permet de traiter et de prévenir les douleurs tout au long du parcours, sous différentes formes : médicamenteuse, médicales spécialisées ou non médicales. 

  • La prise en charge diététique et nutritionnelle. Le cancer et les effets indésirables de ses traitements peuvent avoir des répercussions sur votre alimentation et votre équilibre nutritionnel. Or, un état nutritionnel équilibré permet également d’optimiser les traitements. C’est pourquoi votre nutrition fait l’objet d’un accompagnement spécifique tout au long de votre parcours de soins. 

  • La prise en charge psychologique. De l’annonce du diagnostic à la rémission ou aux soins palliatifs, en passant par les traitements et les doutes qu’ils peuvent entraîner, le cancer est propice à de nombreux bouleversements psychologiques propres à chaque patient. Ils s’additionnent aux bouleversements physiologiques. À tout moment, vous pouvez ainsi rencontrer un psychologue sur votre lieu de soins ou en dehors.

  • La prise en charge sociale, familiale et professionnelle. Le cancer a généralement des répercussions dans tous les domaines de la vie : au sein de votre entourage, de votre foyer et de votre travail. Ce soin de suite peut consister en un suivi avec un assistant de service social, ou encore une aide au retour à l’emploi.

     

Les 5 soins de support complémentaires

 

Malgré leur appellation, ces soins de support-là sont tout aussi incontournables que les soins de support « de base ». Ils comprennent : 

 

  • L’activité physique adaptée (APA), réalisée avec des professionnels diplômés. Le maintien d’une activité physique permet d’améliorer votre état de fatigue, votre état psychologique et émotionnel, et de mieux supporter vos traitements. Il ne s’agit pas seulement de sport, mais de toutes les activités de votre vie quotidienne.

  • Les conseils d’hygiène de vie : vous aider à arrêter le tabac, réduire votre consommation d’alcool ou de produits addictifs… Autant de changements nécessaires en cas de cancer, mais qui peuvent être difficiles à mettre en œuvre. Ce soin de support vous permet de bénéficier de toute l’aide dont vous avez besoin pour y parvenir.

  • Le soutien psychologique des proches et aidants des personnes atteintes d’un cancer : ce soin permet aux personnes qui vous sont les plus proches et qui vous soutiennent au quotidien, d’être également soutenues psychologiquement pour assurer au mieux leur rôle à vos côtés.

  • Le soutien à la mise en œuvre de la préservation de la fertilité : autrement dit, une prise en charge spécifique de préservation de la fertilité. En effet, cette dernière peut être diminuée par certains traitements du cancer. Depuis 2004 (loi relative à la bioéthique), toute personne exposée à une prise en charge médicale risquant d’altérer sa fonction reproductive peut bénéficier d’une conservation de ses gamètes et de ses tissus germinaux. Différentes techniques d’AMP (aide médicale à la procréation) sont possibles.

  • La prise en charge des troubles de la sexualité. Les répercussions du cancer et de ses traitements peuvent porter atteinte à la vie sexuelle. N’hésitez pas à en parler ouvertement lors de vos rendez-vous médicaux de suivi, afin de bénéficier d’un accompagnement personnalisé. 

     

Soins de support et douleurs : deux techniques particulières d’analgésie

 

L’analgésie est, selon l’Institut national du cancer, « la suppression de la douleur ». Elle regroupe donc un ensemble de techniques, de médicaments (analgésiques) et plus largement de soins pour lutter contre la douleur, qui peut frapper le patient à différents moments du parcours de soins. C’est pour cela que « la prise en charge de la douleur » est le premier soin de support de base et, directement liées à ce dernier, des techniques analgésiques spécifiques sont prévues parmi les soins de support : 

 

  • L’hypnoanalgésie. Cette technique allie analgésie et hypnose. Elle complète les soins analgésiques standards prévus pour soulager les douleurs aiguës ou chroniques liées à la maladie. Il s’agit précisément d’hypnose thérapeutique, réputée efficace pour soulager la douleur et de plus en plus utilisée dans diverses spécialités de médecine, comme la cardiologie. Les professionnels de santé qui la pratiquent ont suivi une formation spécifique.

  • L’analgésie intrathécale. Cette technique correspond à l’administration d’antalgiques par le biais d’une pompe implantée au plus près de la moelle épinière. Grâce à ce système, le dosage d’antalgiques peut être réduit, de même que les effets secondaires du traitement contre le cancer. Mise en place de façon précoce, elle permet aux patients de mieux contrôler leurs douleurs et d’améliorer d’autant leur qualité de vie.  

 

Cancer : quelle place pour les « médecines douces » ?

 

Également appelées « médecines complémentaires », « médecines alternatives » ou encore « médecines parallèles », ces approches non-médicales regroupent de nombreuses techniques en plus de l’hypnose : sophrologie, ostéopathie, massages, acupuncture, yoga, méditation… De nombreux patients y ont recours pour mieux supporter la maladie, ses symptômes, ainsi que les effets indésirables liés à ses traitements. 

 

Toutefois, il faut bien garder à l’esprit qu’aucune de ces médecines douces ne peut remplacer les traitements conventionnels prescrits par votre oncologue. Pire, certaines techniques non-reconnues en France peuvent provoquer des effets indésirables en interagissant avec les traitements ! Il est par conséquent indispensable d’en discuter avec votre médecin avant de vous lancer dans l’une de ces pratiques, laquelle devra bénéficier, ainsi que le thérapeute qui la propose, d’une reconnaissance d’exercice officielle. 

 

Soins de support : qu’en est-il des soins palliatifs ?

 

Par leur lien « naturel » avec la prise en charge de la douleur, les soins palliatifs sont inclus dans les soins de support. Ils sont essentiels dans la prise en charge de la douleur physique comme psychologique, ainsi que dans le soulagement des effets secondaires des traitements. 

Comme les soins de support dans leur ensemble, leur principal objectif est d’améliorer la qualité de vie des patients, d’autant plus si les traitements ne sont plus efficaces. C’est pourquoi les soins palliatifs sont essentiellement recommandés en cas de cancer avec un mauvais pronostic. Ils peuvent être mis en œuvre selon différentes modalités, en fonction des patients. Ils concernent également les proches du malade.

 

Soins de support : comment en bénéficier ?

 

Si vous êtes soignés pour un cancer, vous pouvez bénéficier de soins de support dès l’annonce de son diagnostic. Ils seront programmés par l’équipe médicale et inscrits dans votre programme personnalisé de soins. 

Avant cela, vos besoins sont repérés et évalués par les professionnels de santé qui vous reçoivent, notamment à l’aide de questionnaires que vous pouvez compléter avec votre médecin et vos proches si vous le souhaitez. L’objectif de ces outils et de cerner vos besoins, afin de vous proposer les soins de support les plus adaptés à votre situation. Plus vous parlerez à l’équipe médicale de vos symptômes et de vos ressentis, mieux ils pourront organiser ceux qui vous correspondent. Et soyez serein, les soins de support s’adaptent au fil du temps, selon l’évolution de la maladie de vos besoins.