La vasectomie connaît un essor en France. Cette intervention est irréversible et permet aux hommes de participer aussi à la « charge contraceptive ». Pourquoi faire une vasectomie et comment se déroule l’intervention ? Réponses.
Quelques rappels d’anatomie masculine
Chez l’homme, les spermatozoïdes sont fabriqués par les testicules. Une fois créés, ils sont transportés vers l’épididyme où ils restent jusqu’à ce qu’ils soient parvenus à maturation. Lors de l’éjaculation, les spermatozoïdes passent à travers les canaux déférents, puis ils se mélangent au liquide séminal de part et d’autre de la vessie. En l’absence de spermatozoïdes, il n’y a pas de fertilité possible, mais l’éjaculation subsiste toujours. D’ailleurs, les spermatozoïdes représentent en moyenne 1% seulement du volume d’une éjaculation.
Vasectomie : qu’est-ce que c’est ?
La vasectomie est une intervention chirurgicale qui consiste à ligaturer et sectionner une portion des canaux déférents situés entre les organes génitaux masculins et les vésicules séminales. Cet acte permet d’empêcher les spermatozoïdes de se mélanger aux autres composants du sperme lors de l’éjaculation. Il s’agit donc d’une méthode de contraception masculine. L’éjaculation est préservée mais elle ne contient plus de spermatozoïdes.
Pourquoi avoir recours à la vasectomie ?
La vasectomie est un moyen de contraception définitif réservé aux hommes. C’est une méthode recommandée si vous êtes sûr de ne pas ou plus vouloir d’enfant et que vous souhaitez épargner à votre compagne la « charge mentale contraceptive ».
La loi française précise néanmoins que « la vasectomie ne peut être pratiquée que si la personne majeure intéressée a exprimé une volonté libre, motivée et délibérée en considération d'une information claire et complète sur ses conséquences ». Cette intervention doit donc être bien réfléchie au préalable.
Vasectomie : réversible ou pas ?
Une fois effectuée, la vasectomie est irréversible : c’est-à-dire qu’une fois les canaux déférents ligaturés et sectionnés, les spermatozoïdes ne peuvent plus passer dans l’éjaculation et féconder un ovule devient donc impossible. Mais cela ne change évidemment rien aux rapports sexuels en eux-mêmes.
C’est en raison de ce caractère irréversible de la vasectomie qu’il est proposé aux patients de conserver leurs spermatozoïdes par cryoconservation avant l’intervention dans le cas où ils changeraient d’avis par la suite en souhaitant concevoir un bébé. Dans ce cas, la fécondation sera donc réalisée médicalement. C’est aussi pour cela qu’un délai de réflexion de 4 mois est nécessaire entre la première consultation avec votre urologue et la seconde lors de laquelle vous lui faites part de votre décision.
Déroulé d’une vasectomie
Quelle que soit la technique utilisée, l’intervention est très rapide et se déroule sous anesthésie locale en ambulatoire, voire en soins externes sans hospitalisation. Il y a néanmoins une consultation à prévoir avec le médecin anesthésiste, comme pour toute opération de chirurgie, quelques jours avant le jour J.
Vasectomie : deux techniques possibles
Pour la technique la plus courante, votre chirurgien urologue réalise deux petites incisions sur le scrotum (la peau qui contient les testicules), afin d’atteindre le canal déférent. Il pratique ensuite le retrait d’une petite portion de chaque canal déférent, avant de boucher ou coaguler chaque extrémité.
Une autre technique est la vasectomie sans bistouri. Dans ce cas, une incision encore plus petite (elle est dite « millimétrique ») est réalisée au milieu du scrotum avec des outils spécifiques : aucun point de suture n’est alors nécessaire.
Dans les deux cas, la vasectomie dure généralement une quinzaine de minutes.
Après la vasectomie
Après l’intervention, les suites opératoires sont simples. Du côté des effets secondaires, il est possible de ressentir des douleurs au niveau des cicatrices et un hématome peut apparaître. C’est pourquoi votre urologue vous prescrit des antalgiques, à prendre dès que vous avez mal. Ces douleurs ne sont pas inquiétantes et disparaissent en quelques jours, de même que l’hématome. Face à tout symptôme inhabituel (urines sanglantes, fièvre, scrotum gonflé), rappelez en urgence votre urologue opérateur.
Point important : il est nécessaire d’attendre 12 semaines avant que la vasectomie ne soit vraiment efficace. En attendant, l’utilisation d’une autre méthode de contraception est recommandée car la fécondation (et donc la grossesse) reste possible. En effet, durant ce laps de temps, il peut encore y avoir des spermatozoïdes dans le canal déférent.
Un spermogramme de contrôle est réalisé 3 mois après la vasectomie pour confirmer l’absence de spermatozoïdes après éjaculation et donc l’efficacité de l’intervention.
Sources & références :
- https://ansm.sante.fr/actualites/le-nombre-de-vasectomies-a-ete-multiplie-par-15-en-12-ans-en-france-depuis-2021-il-depasse-le-nombre-de-sterilisations-feminines
- https://www.chu-rouen.fr/andrologie-et-hypertrophie-benigne-de-la-prostate/vasectomie/
- https://www.epi-phare.fr/rapports-detudes-et-publications/vasectomie/
- https://www.urofrance.org/sites/default/files/37_vasectomie_contraceptive_0.pdf