Don du sang : les 10 petites minutes qui peuvent sauver des vies

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Pour arrêter une hémorragie, soigner une leucémie ou une maladie rare… Quelques situations parmi beaucoup d’autres, dans lesquelles chaque don de sang est vital. Qui peut donner son sang et quelle est la marche à suivre ? A l’occasion de la Journée mondiale des donneurs de sang, le 14 juin, on vous dit tout.

 

Don du sang, pourquoi c’est essentiel

Plus de 10 000 personnes donnent leur sang, leurs plaquettes ou leur plasma chaque jour en France. Grâce à eux, un million de patients peuvent être pris en charge chaque année, notamment par le biais de la transfusion, qui permet d’utiliser directement les dons sanguins. Mais les dons de sang, et en particulier de plasma, permettent aussi de fabriquer certains médicaments.

À ce jour, le sang humain est utilisé dans de nombreuses situations médicales ou biologiques et ne peut être remplacé par aucun médicament. Par exemple : 

  • En traitement de maladies du sang, telles que la leucémie, la myélodysplasie, le lymphome… 
  • A la suite de certains traitements lourds, comme une chimiothérapie, afin d’améliorer l’état du patient.
  • En cas de maladie génétique qui affecte les globules rouges, comme l’hémophilie ou la drépanocytose. 
  • Lors de situations d’urgence : en cas d’hémorragie à la suite d’un accident de la route, d’un accouchement ou pendant une intervention chirurgicale. En cas d’urgence, les poches de sang doivent être disponibles en moins d’une demi-heure ! 
  • La fabrication de certains médicaments.

 

Le sang, un liquide aux composants précieux

D’un volume d’environ 5 litres pour une personne adulte (cela peut varier en fonction du poids, de la taille et du sexe), le sang circule dans tout le corps par le biais des vaisseaux sanguins. Il se compose de : 

  • Globules rouges : responsables de cette fameuse couleur, ils sont au nombre d’environ 5 millions par millimètre cube de sang. Leur rôle ? Transporter l’oxygène de vos poumons vers les autres parties du corps. Un manque de globules rouges correspond à une anémie, entraînant affaiblissement et forte fatigue.
  • Globules blancs : également appelés leucocytes, il s’agit de cellules du système immunitaire qui protègent contre les infections extérieures. Il y en a 4000 à 10 000 par millimètre cube de sang. 
  • Plaquettes : elles tiennent un rôle essentiel dans la prévention ou l’arrêt de saignements internes et externes, grâce au phénomène de coagulation qui se produit sous leur action. 

Tous ces éléments forment les cellules, qui comptent pour 45% de la composition sanguine. Cet ensemble baigne dans le plasma, la partie liquide du sang, qui représente 55% de sa composition. Le plasma est lui-même formé d’eau (90%), de lipoprotéines (ce qui lui permet de transporter les lipides), d’albumine (qui sert à maintenir un niveau suffisant de fluide et d’hydratation de l’organisme), de protéines de coagulation (pour renforcer l’action des plaquettes) et d’immunoglobines (pour renforcer la défense des globules blancs). Le plasma est plus généralement chargé de transporter tous les éléments du sang. En outre, ce dernier est déterminant pour le transport de l’oxygène, des nutriments, des anticorps et des hormones au sein de l’organisme. 

 

Don du sang : chaque groupe compte ! 

Les groupes sanguins les plus connus sont recensés sous l’appellation de systèmes ABO et Rhésus. Ils sont déterminés en fonction des substances présentes à la surface des globules rouges : les antigènes. 

Il existe quatre groupes sanguins au sein du système ABO : 

  • Le groupe A, le plus répandu au sein de la population française, recherché aussi bien pour ses globules rouges, que pour ses plaquettes et son plasma. 
  • Le groupe B, moins répandu que le précédent, mais recherché pour les mêmes propriétés.
  • Le groupe AB : seuls 4% des Français en font partie. Il est pourtant précieux car son plasma est compatible avec tous les autres groupes.
  • Le groupe O : ses globules rouges sont compatibles avec tous les autres groupes, ce qui le rend particulièrement précieux dans les situations d’urgence.

Ces groupes permettent de déterminer la compatibilité sanguine entre deux patients, un élément indispensable avant une transfusion. Cette compatibilité ne sera pas forcément identique, en fonction du produit concerné : s’il s’agit d’une transfusion de globules rouges, de plaquettes ou de plasma. 

 

Comment donner votre sang ?

Un don du sang, c’est donner globules rouges, plaquettes et plasma en quelques minutes seulement. Cette action, vitale pour de nombreux patients, se déroule selon des modalités précises et sous certaines conditions, en raison de ses enjeux.

 

À quelles conditions pouvez-vous donner votre sang ?

Pour faire un don de sang, votre âge doit être compris entre 18 et 70 ans révolus. Vous devez également peser plus de 50 kilos et être en bonne santé

En revanche, vous ne pouvez pas donner votre sang si : 

  • Vous avez subi une transfusion et/ou une greffe.
  • Votre test pour le VIH, l’hépatite B, l’hépatite C et/ou la syphilis est positif.
  • Vous avez subi un cancer au cours de votre vie (sauf s’il s’agissait d’un cancer superficiel de la peau : parlez-en avec votre médecin).
  • Vous souffrez d’une maladie chronique telle que le diabète, une maladie inflammatoire de l’intestin (MICI), une maladie auto-immune…
  • Vous souffrez de problèmes cardiaques qui peuvent entraîner des douleurs thoraciques ou un essoufflement anormal après un effort.
  • Vous avez subi un accident vasculaire cérébral (AVC).
  • Vous avez pris des drogues ou des substances dopantes par voie intraveineuse.
  • Vous avez fait un tatouage ou un piercing il y a moins de 4 mois.
  • Vous avez eu plus d’un partenaire sexuel au cours des 4 derniers mois (même en cas de rapports protégés).
  • Vous êtes enceinte ou avez accouché il y a moins de 6 mois.
  • Vous souffrez d’anémie.
  • Vous avez subi une fibroscopie, une coloscopie ou toute autre intervention chirurgicale dans les 4 derniers mois. 
  • Vous avez séjourné plus d’un an cumulé au Royaume-Uni entre le 1er janvier 1980 et le 31 décembre 1996 (période durant laquelle sévissait la maladie à Prions, dite de « la vache folle »).
  • Vous avez récemment séjourné dans un pays sujet à certaines maladies telles que le paludisme, la dengue, le chikungunya, etc.
  • Vous avez été atteint de fièvre ou d’une infection (toux, diarrhée, infection urinaire, plaie cutanée…) dans les deux dernières semaines.
  • Vous avez reçu des soins dentaires depuis moins d’une semaine.
  • Vous prenez des médicaments contenant des principes actifs ne permettant pas le don du sang (car ils seraient néfastes pour une patiente enceinte ou accentuerait les risques d’hémorragie chez certains patients, par exemple).

 

Comment se déroule un don de sang ?

Une fois que vous avez trouvé le lieu pour donner votre sang et si vous êtes en bonne santé, votre préparation peut commencer : prenez un petit-déjeuner copieux ou un déjeuner équilibré avant de vous rendre au lieu de collecte. Hydratez-vous (eau ou jus de fruits) avant, pendant et après votre don ! Attention : arrêtez toute consommation d’alcool plusieurs heures avant votre rendez-vous. 

Une fois sur place, l’équipe chargée de recueillir votre sang vérifie votre identité et vous remet un questionnaire à compléter avant votre entretien médical. Ce dernier, dispensé par un médecin ou un infirmier, permet de vérifier qu’il n’y a aucune contre-indication à votre don. Si c’était le cas, cela pourrait compromettre votre santé et celle du patient receveur. 

Ensuite, le don de sang est réalisé en 10 minutes : vous êtes en position allongée, sous surveillance. Le volume prélevé varie entre 420 et 480 ml, en fonction de votre poids et de votre taille. Une collation vous est ensuite servie. Sachez que vous pouvez donner votre sang toutes les 8 semaines, si vous remplissez toutes les conditions requises.

 

Don du sang : et après ?

Évitez de pratiquer une activité physique intense dans les heures qui suivent votre don et privilégiez les aliments riches en fer : lentilles, pois, fèves... Durant les 15 jours qui suivent, vous devez contacter l’EFS (Etablissement français du sang) rapidement si vous ressentez de la fièvre ou tout autre symptôme lié à une infection. 

Du côté de votre sang, une fois prélevé, votre don est ensuite préparé : chaque élément composant votre sang (globules rouges, plaquettes, plasma) est séparé des autres, afin de répondre aux besoins des établissements de santé et des laboratoires concevant des médicaments dérivés du sang avec le plasma. En outre, les globules blancs sont éliminés afin d’éviter tout risque pour le patient receveur. 

Le don du sang, un acte « héroïque » ? À vous de juger : en moyenne, sachez qu’un don peut contribuer à lui seul à sauver trois vies !