Insuffisance rénale : ce qu’il faut savoir sur la dialyse

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Lorsque l’insuffisance rénale atteint un certain stade, la dialyse devient incontournable, sauf en cas de greffe. A quoi sert la dialyse et comment se déroule-t-elle ? Éclairage.

 

Insuffisance rénale : pourquoi envisager la dialyse ?

La maladie rénale est déclarée lorsque le fonctionnement des reins diminue progressivement : c’est l’insuffisance rénale chronique, déclarée à partir d’un certain seuil de dysfonctionnement. Les taux d’urée et de créatinine sont anormalement élevés dans le sang, puisque les reins ne peuvent plus en éliminer les déchets, ni maintenir la normalité de sa composition.

 

L’insuffisance rénale évolue en cinq stades : 

  • La fonction rénale normale : lorsque le débit de filtration glomérulaire (autrement dit, la quantité de plasma sanguin filtré par les reins par minute) est supérieur ou égal à 90 ml/min/1,73 m².
  • La maladie rénale chronique avec débit de filtration glomérulaire légèrement diminué : entre 60 et 89 ml/min/1,73 m².
  • L’insuffisance rénale modérée : 30 à 59 ml/min/1,73 m².
  • L’insuffisance rénale sévère : 15 à 29 ml/min/1,73 m².
  • Et enfin, l’insuffisance rénale terminale : c’est à ce stade que doit inévitablement intervenir la dialyse ou la greffe, avec un débit de filtration glomérulaire inférieur à 15 ml/min/1,73 m². 

 

Les symptômes qui montrent qu’une dialyse est nécessaire

Au stade terminal de l’insuffisance rénale, les reins ne sont plus capables d’éliminer les toxines et le potassium. Cet excès de potassium augmente les risques d’arrêt cardiaque. L’élimination des urines dysfonctionne également, ce qui engendre un excès d’eau et de sel dans l’organisme, pouvant provoquer de l’hypertension artérielle. Enfin, le rein atteint produisant trop peu d’érythropoïétine (hormone qui stimule la fabrication des globules rouges), une anémie se déclare également. 

D’autres symptômes sont visibles en cas d’insuffisance rénale terminale : 

  • Une fatigue extrême ;
  • De même que la pâleur ; 
  • Des troubles digestifs récurrents : nausées, vomissements ;
  • Une perte d’appétit et un amaigrissement ;
  • Des troubles du sommeil ; 
  • Des crampes ;
  • Des démangeaisons et des œdèmes.

 

Dialyse : qu’est-ce que c’est ?

La dialyse est un mode de substitution au fonctionnement des reins. Elle permet d’éliminer l’excédent d’eau et les déchets contenus dans le sang. Deux techniques de dialyse sont possibles :

 

L’hémodialyse

Cette technique, majoritairement choisie par les patients, consiste à filtrer le sang à travers un « rein artificiel » (une membrane), avant qu’il ne soit restitué au sein de votre organisme. Pour ce faire, un abord vasculaire (c’est-à-dire un accès facile et permanent au sang) doit être effectué : il s’agit de la fistule artério veineuse. Elle correspond à la mise en relation directe d’une artère avec une veine, par une manipulation médicale effectuée plusieurs mois avant le début de la dialyse. Cette fistule, le plus souvent située au niveau de l’avant-bras, permet à la veine d’augmenter de volume et donc de faciliter l’accès au sang. 

Le nombre de séances est adapté à votre situation. Chacune d’elles dure environ 4 heures et est renouvelée trois fois par semaine en général. L’hémodialyse peut avoir lieu : 

  • Dans un centre d’hémodialyse ou une unité de dialyse médicalisée, si la présence d’un médecin est nécessaire. C’est le choix de la majorité des patients.
  • Dans une unité d’auto-dialyse : les patients sont autonomes et effectuent eux-mêmes (avec une aide infirmière, si besoin) les gestes nécessaires au déroulé de l’hémodialyse.
  • A votre domicile, en présence d’une personne de confiance formée également aux manipulations. 

 

La dialyse péritonéale

Avec cette technique, la filtration s’effectue à l’aide du péritoine : une fine membrane composée de deux feuillets dont le premier recouvre l’abdomen ; et le second, les intestins. L’accès au péritoine s’effectue par le biais d’un cathéter souple permanent, introduit à l’intérieur de la cavité péritonéale et situé dans l’abdomen à la suite d’une intervention chirurgicale. Ce système permet les échanges entre le sang et un liquide appelé dialysat, introduit dans le péritoine à l’aide du cathéter. 

L’objectif de ces échanges : filtrer les déchets et éliminer le surplus d’eau de l’organisme. Lorsque c’est effectué et après un certain temps de pause, le dialysat est vidangé, toujours grâce au cathéter. Un nouveau cycle d’échanges peut alors recommencer. 

La dialyse péritonéale se déroule tous les jours à domicile, en trois à quatre cycles successifs. Ces cycles peuvent être effectués : 

  • Manuellement, soit par vous-même avec l’aide éventuelle d’une autre personne.
  • Automatiquement, avec l’aide d’une machine qui fonctionne généralement durant la nuit. 

 

Cette technique n’est pas réalisable en cas : 

  • D’insuffisance respiratoire grave ; 
  • De séquelles à la suite d’une ou plusieurs interventions chirurgicales au niveau de l’abdomen ;
  • D’obésité.

 

En outre, la dialyse péritonéale est susceptible de provoquer une infection du péritoine. Sa capacité de filtration peut également devenir insuffisante. Si l’une de ces situations se présente, il faudra passer à l’hémodialyse.

 

Dialyse et greffe de rein : deux traitements de suppléance

La dialyse peut être utilisée pendant plusieurs années, dans l’attente d’une greffe de rein (y compris après avoir reçu un premier greffon qui a fini par moins bien fonctionner), voire à vie en l’absence de greffe ou en cas de rejet d’une greffe. 

En effet, cette dernière représente le traitement idéal en cas d’insuffisance rénale terminale. Elle peut d’ailleurs avoir lieu avant la dialyse, notamment en cas de donneur compatible faisant partie de vos proches. Mais elle n’est malheureusement pas toujours possible à mettre en œuvre : manque de donneurs, greffe effectuée mais rejetée, contre-indications médicales…

 

Modalités de la dialyse : vos préférences comptent ! 

Votre néphrologue est tenu de vous donner toutes les informations relatives aux différentes techniques de dialyse. Car c’est à vous de choisir entre toutes les modalités de traitement qui vous sont proposées, en fonction de votre état de santé et ce qu’il vous permet de faire. Si vous préférez la dialyse péritonéale, répondez-vous aux conditions médicales pour la mettre en œuvre ? Si vous préférez une hémodialyse, où souhaiteriez-vous effectuer les séances, en fonction de vos capacités et de vos symptômes ? 

Pour prendre la meilleure décision pour vous et votre qualité de vie, vous pouvez faire appel à l’avis éclairé d’une personne de confiance, celle que vous aurez notamment désignée dans votre dossier médical.