La fracture du col du fémur est fréquente chez les personnes âgées et les femmes atteintes d’ostéoporose. Elle nécessite toujours une intervention chirurgicale. Présentation des techniques possibles.
Fracture du col du fémur : causes et symptômes
Le fémur est l’os long de la cuisse. Il se compose d’une tête en forme de boule, reliée au trochanter (partie osseuse servant de lien) par le col du fémur (ou col fémoral) et la partie longue de ce dernier. La tête du fémur s’articule avec l’os du bassin.
Une fracture du col du fémur (également appelée fracture cervicale) concerne plus particulièrement la partie haute du fémur, au niveau du col et en-dessous de la tête.
Elle est particulièrement fréquente chez les personnes âgées, surtout chez les femmes, et fait suite à une chute dans 9 cas sur 10 (source Ameli), avec des conséquences non négligeables par la suite : réduction de l’autonomie et complications post-opératoires.
Cette pathologie est favorisée par la présence d’ostéoporose et des chutes répétées, sans compter que cette partie du fémur se fragilise naturellement avec l’âge, une fragilité intensifiée par la moins grande résistance osseuse des femmes.
- Chez les personnes âgées, le principal symptôme d’une fracture du col du fémur est la douleur ressentie dans le pli de l’aine, dans la hanche ou dans la fesse, pouvant irradier jusque vers le genou suite à une simple chute. Il devient impossible de bouger la jambe concernée et de se relever. D’ailleurs, la jambe paraît déviée de son axe et plus courte que l’autre.Une fracture peut se produire même sans choc, si vous souffrez d’ostéoporose notamment. Dans ce cas, la déformation n’est pas visible et la personne peut continuer à marcher malgré la douleur et des difficultés à déplacer la jambe dans d’autres positions.
- Chez un patient plus jeune, la fracture du col du fémur survient en général à la suite d’un violent traumatisme. La douleur dans la jambe et l’impossibilité de bouger sont également présentes. Quelle que soit la situation, il est recommandé de ne pas bouger la personne blessée et de contacter le 15 ou le 112, afin qu’elle soit transportée au service d’urgences le plus proche.
La chirurgie, le principal traitement d’une fracture du col du fémur
Le diagnostic de fracture du col du fémur est posé aux urgences, à la suite d’une radiographie permettant de déterminer si elle est déplacée ou non. En cas de déplacement, les risques de complications sont plus importants : les artères qui irriguent la tête du fémur peuvent être abîmées, ce qui peut provoquer une nécrose de la tête fémorale. L’intervention chirurgicale est donc incontournable et doit être programmée dans les 48 heures.
Fracture du col du fémur : la technique de l’ostéosynthèse
L’ostéosynthèse a pour objectif de repositionner les deux fragments osseux du fémur l’un en face de l’autre avec des vis, des clous ou des plaques et de stabiliser ainsi la fracture. L’ostéosynthèse est privilégiée en cas de fracture du col du fémur pas ou peu déplacée chez les personnes âgées. Elle est également privilégiée chez les patients plus jeunes (et ce, même si la fracture est déplacée chez ces derniers, afin de retarder un maximum la mise en place d’une prothèse de hanche). En outre, l’ostéosynthèse permet de remettre le patient en appui plus rapidement. L’opération se déroule sous anesthésie générale ou loco-régionale et dure un peu plus d’une heure.
L’arthroplastie de hanche ou prothèse articulaire
En cas de fracture déplacée ou si la hanche est atteinte par l’arthrose, une arthroplastie de hanche ou la pose d’une prothèse est recommandée. Son rôle ? Remplacer plusieurs éléments osseux qui constituent l’articulation de la hanche. Différents types de prothèse peuvent être utilisés, en fonction de l’étendue de la fracture :
- La prothèse totale de hanche : cette prothèse comporte une pièce fémorale qui remplace la tête du fémur et vient se positionner sur l’os iliaque du bassin.
- La prothèse de hanche cervico-céphalique : dans ce cas, seuls la tête et le col du fémur sont remplacés. Cette prothèse est recommandée aux patients qui ne subissent pas d’arthrose.
- La prothèse de hanche intermédiaire : elle remplace la tête et le col du fémur et comporte une pièce mobile, insérée dans le bassin en vis-à-vis. Cela permet de réduire l’usure de la partie du bassin en contact avec la prothèse.
L’opération dure entre 1 et 2 heures, réalisée sous anesthésie générale ou loco-régionale également. Une incision, plus ou moins grande en fonction de la prothèse, est réalisée sur la face antérieure, externe ou postérieure de la hanche, afin de pouvoir mettre en place la prothèse.
Après la chirurgie : suivi médical et rééducation
Le suivi et la rééducation sont indispensables pour permettre la reprise de la marche, aider à lutter contre la douleur et prévenir d’éventuelles complications. Ce suivi est pluridisciplinaire et s’articule autour de votre médecin traitant ou éventuellement gériatre, de votre chirurgien orthopédique, ou encore du kinésithérapeute en charge de votre rééducation.
Après l’opération, des antalgiques vous sont prescrits pour calmer les douleurs, améliorer votre confort et favoriser la reprise de la marche. Ceux-ci sont associés à un traitement anti-coagulant prescrit pendant 5 semaines, afin de prévenir tout risque de phlébite. Des bas de contention doivent également être portés chaque jour. Ils vous seront prescrits.
Pour favoriser la consolidation de vos os, votre médecin peut également vous prescrire de la vitamine D et du calcium. En fonction de votre cas, un traitement contre l’ostéoporose peut aussi être démarré, afin de prévenir d’autres fractures.
Enfin, la rééducation est incontournable, quelle que soit la technique opératoire utilisée. Pendant plusieurs semaines ou mois en fonction de votre situation, elle vise à améliorer votre mobilité, préserver votre autonomie et limiter les troubles de l’équilibre. Elle commence le plus tôt possible après l’intervention, pendant l’hospitalisation. En plus des séances à proprement parler, le kinésithérapeute vous explique les gestes à privilégier et ceux à éviter au quotidien.