La greffe de rein, ou transplantation rénale, est le meilleur moyen de traiter une insuffisance rénale. Comment se déroule cette intervention et à quelles conditions ? Présentation.
Dans quels cas une greffe de rein est-elle recommandée ?
La greffe rénale ou transplantation rénale est le traitement le plus adapté en cas d’insuffisance rénale terminale, autrement dit lorsque la fonction rénale est inférieure à 20 ml/mn/1,73 m², et ce quelle que soit sa cause :
- Hypertension chronique ;
- Diabète sucré mal maîtrisé ;
- Néphropathie…
La greffe de rein permet d’améliorer considérablement la qualité de vie du patient receveur, qui n’aura dès lors plus besoin de dialyse.
Avant la greffe rénale
Plusieurs étapes sont nécessaires avant que la greffe de rein puisse avoir lieu. Explications.
Qui peut donner un rein ?
Le rein peut être prélevé sur différents donneurs :
- Un donneur décédé qui aurait donné son accord pour que d’autres puissent bénéficier de ses organes.
- Un donneur vivant, en bonne santé et qui peut d’ailleurs faire partie de l’entourage du patient receveur : père, mère, conjoint, frère, sœur, fils, fille, grand-parent, oncle, tante, cousin(e) germain(e), conjoint du père ou de la mère et toute personne justifiant d’au moins 2 ans de vie commune avec le receveur. Cela permet à la greffe d’avoir lieu plus rapidement, à condition que le rein du donneur réponde aux critères immunologiques indispensables et qu’il soit majeur. Pour rappel, il est possible de vivre normalement avec un seul rein.
À quels moments recevoir un rein ?
La greffe rénale peut avoir lieu :
- Avant que le patient ne soit dialysé.
- Si le patient est en dialyse depuis un certain temps.
- Si le patient est porteur d’un rein greffé (ou greffon rénal) qui ne fonctionne plus correctement.
Si le donneur est vivant, l’intervention peut être programmée en avance.
Avant la greffe, des examens indispensables
Avant d’envisager une greffe de rein, le receveur doit effectuer un bilan complet pour vérifier qu’il n’a pas d’autre problème de santé risquant de compliquer la greffe : insuffisance cardiaque sévère, cancer évolutif, infection évolutive, diabète sucré instable… En l’absence de contre-indication, le receveur est inscrit par son médecin transplanteur sur une liste nationale d’attente de greffe rénale gérée par l’Agence de biomédecine.
Pour que la greffe puisse avoir lieu, donneur et receveur doivent être compatibles sur plusieurs points :
- Les tissus ;
- Le groupe sanguin ;
- La différence d’âge ne doit pas être trop importante ;
- Les caractéristiques immunologiques.
Déroulé de la transplantation rénale
S’il s’agit d’un donneur vivant, une première équipe médicale prélève le rein du donneur lors d’une première intervention. Pendant ce temps, le receveur est préparé dans une salle d’opération contiguë à la première, afin que la greffe ait lieu dans le laps de temps le plus court possible.
Le rein du donneur est transplanté à travers le bas-ventre (fosse iliaque droite) du receveur, avant de le relier à la circulation sanguine en connectant les différentes artères et veines, mais aussi les voies urinaires. Afin d’éviter tout rejet de la greffe, le donneur est mis sous traitement immunosuppresseur juste après la transplantation rénale.
Après la greffe rénale
La durée de l’hospitalisation est de 2 à 4 semaines. La sortie de l’hôpital n’est envisagée qu’après vous avoir transmis une importante information concernant votre suivi post-greffe : l’éducation thérapeutique est essentielle après une transplantation rénale.
Transplantation rénale : quel suivi post-opératoire ?
Un traitement régulier et à vie, à base d’immunosuppresseurs, vous est prescrit. Ce traitement risque de diminuer vos défenses immunitaires et donc de vous rendre plus vulnérable face aux complications. D’où l’importance, également, du suivi médical régulier à mettre en place à l’issue de votre hospitalisation.
En plus des rendez-vous médicaux avec votre néphrologue, votre suivi se compose d’examens cliniques et biologiques (des biopsies rénales sont notamment réalisées) à des dates régulières, afin de vérifier que votre organisme tolère toujours bien le greffon et que ce dernier fonctionne bien.
L’activité physique après une greffe de rein est recommandée. Cela vous permet de vous réadapter à l’effort et de vous réapproprier votre corps. Attention toutefois : reprenez une activité très progressivement, en privilégiant les pratiques douces telles que la marche, le vélo ou la natation. Évitez les sports d’équipe (rugby, basketball, football) et plus généralement, ceux qui sont les plus à risque de provoquer une blessure. Et avant toute reprise d’activité sportive, parlez-en d’abord avec votre médecin.
Greffe rénale : quid du risque de rejet et de la durée de vie du greffon ?
Bonne nouvelle : les risques de rejet sont de mieux en mieux maîtrisés. La recherche ne cesse d’ailleurs de travailler à l’amélioration de la prédiction d’un rejet de greffe. Ainsi, on en sait désormais davantage sur les mécanismes qui entraînent le rejet d’une greffe, ils sont mieux connus et donc mieux anticipés, même si le risque est toujours présent. C’est la raison pour laquelle un traitement immunosuppresseur doit être pris à vie après une greffe de rein.
Actuellement, la durée de vie moyenne d’un greffon rénal est d’une douzaine d’années. Cette durée peut toutefois être très variable et influencée par divers facteurs : traitement, état de santé général, capacités du système immunitaire, notamment.