L’asthme, une maladie respiratoire chronique sous contrôle

L'asthme une maladie respiratoire chronique bien contrôlée dans 95% des cas.
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L’asthme, une maladie respiratoire chronique sous contrôle
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En France, 4 millions de personnes souffrent d’asthme, une maladie respiratoire chronique bien contrôlée dans 95% des cas. Mais quels sont les conditions et les traitements pour que l’asthme reste sous contrôle ? Réponses.

 

Comment vérifier que son asthme est sous contrôle ?

Bien que vous preniez un traitement depuis plusieurs années et que votre asthme ne soit pas une source de gêne au quotidien, il est toujours préférable de vérifier qu’il soit toujours contrôlé.

Asthme allergique : une suppression des facteurs aggravants nécessaire

Cette forme d’asthme concerne 70% des patients. Comme son nom l’indique, l’origine est liée à un facteur allergène tel que le pollen, les acariens, la poussière, la pollution atmosphérique ou encore certains animaux. Si vous êtes dans ce cas, pensez régulièrement à vous préserver de tout contact avec les agents allergènes susceptibles de déclencher une crise d’asthme, un réflexe que l’on peut avoir tendance à oublier lorsque son asthme est bien contrôlé depuis plusieurs années, ou qu’il connaît une période de rémission. Cela implique de bien connaître « son » asthme, car cette maladie diffère d’un patient à l’autre.

 

En fonction de votre situation, votre médecin (traitant, pneumologue ou allergologue) peut également vous proposer d’entamer une désensibilisation à l’agent irritant le plus responsable de vos crises : elle consiste à réintroduire très progressivement ledit agent, afin que votre organisme finisse par le tolérer.

Asthme hors de contrôle, symptômes persistants

Vous ne vous en rendez peut-être pas compte par vous-même, mais certains symptômes de l’asthme ont pu réapparaître ou persistent, bien qu’ils ne représentent pas forcément une gêne au quotidien. Interroger vos proches à ce sujet pourrait aussi vous permettre de réaliser qu’il est temps de reprendre le contrôle sur votre asthme, notamment en présence de l’un de ces signes :

  • Plusieurs fois par semaine, vous éprouvez des difficultés à respirer ou une sensation d’oppression.

  • Vous pratiquez moins d’activité physique que vous ne le souhaiteriez car vous craignez de manquer de souffle.

  • On peut vous faire remarquer que votre respiration est sifflante ou que vous toussez souvent (toux sèche).

  • Vous devez recourir à votre traitement de crise plusieurs fois par semaine.

Si vous subissez un ou plusieurs de ces symptômes, mieux vaut prendre rendez-vous sans tarder avec votre pneumologue, afin de mesurer votre souffle (cet examen doit normalement avoir lieu tous les ans) et faire le point sur votre asthme en réajustant votre traitement, si nécessaire.

 

Comment contrôler son asthme ?

Pour rappel, le moyen le plus sûr de contrôler son asthme est de consulter régulièrement son pneumologue, même en l’absence de symptômes persistants. En effet, la maladie peut évoluer malgré tout.

Asthme, les traitements de fond

Ils sont indispensables pour réduire, voire éliminer les symptômes et vivre le plus normalement possible avec sa maladie. Le traitement administré diffère en fonction de la sévérité de l’asthme, évaluée par votre médecin.

Les traitements de fond « incontournables » sont :

  • Les corticoïdes : la base du traitement de fond, pouvant s’administrer par voie inhalée dans un premier temps, puis par comprimés ou en injections si les inhalations ne réduisent pas suffisamment les difficultés respiratoires. Ces médicaments permettent de diminuer l’inflammation des bronches.

  • Les bronchodilatateurs de longue durée d’action qui peuvent compléter les corticoïdes inhalés s’ils s’avèrent insuffisants, en dilatant les bronches. Comme leur nom l’indique, ces médicaments bénéficient d’une action au long cours.

  • Les antileucotriènes sont aussi des anti-inflammatoires, à prendre en comprimés. Ils peuvent également compléter les corticoïdes ou être pris à titre préventif par les patients subissant plus facilement des crises d’asthme après un effort.

  • Les biomédicaments (anticorps spécifiques tels que mépolizumab, olimazumab ou benralizumab) : ils sont recommandés aux patients souffrant d’asthme allergique sévère, dont les crises provoquent des déséquilibres immunitaires.

Asthme, les traitements de crise

Qui dit « crise », dit « situation d’urgence » : il s’agit donc de soulager rapidement les symptômes qui la caractérisent dès leur apparition (difficultés à respirer, respiration sifflante, sensation d’oppression, toux sèche), en dilatant les bronches instantanément. Il existe deux types de traitements de crise pour l’asthme :

  • L’association de corticoïdes inhalés et d’un bronchodilatateur longue durée d’action, comme pour le traitement de fond d’un patient atteint d’un asthme sévère.

  • La prescription d’un bronchodilatateur bêta 2 mimétique de courte durée d’action, avec la prise d’un corticoïde inhalé si aucun traitement de fond n’a été mis en place.

  • Un inhalateur de traitement de secours doit toujours se trouver à portée de main, en cas de crise d’asthme soudaine.

Le choix de ce traitement est fait par le médecin, qui tient compte des préférences du patient et de ses antécédents.

 

Plusieurs signaux d’alerte doivent vous indiquer que votre asthme n’est pas ou plus contrôlé comme il le devrait. Il est alors nécessaire de prendre rendez-vous avec votre médecin traitant ou votre pneumologue, afin d’évaluer la progression de votre maladie, de vérifier votre traitement de fond et de le modifier si besoin. L’objectif est que votre traitement de crise soit prêt au cas où, mais rarement administré. Pour y parvenir, bien connaître son asthme afin de le garder sous contrôle s’impose.

 

FAQ : bien contrôler son asthme

Quelle est la différence entre un traitement de fond et un traitement de crise ?

Le traitement de fond est à prendre au quotidien pour réduire l’inflammation des bronches et permet justement d’éviter la prise d’un traitement de crise. Ce dernier, comme son nom l’indique, doit être pris rapidement afin de soulager les symptômes invalidants de l’asthme, en dilatant les bronches.

Doit-on consulter le pneumologue régulièrement même si l’on n’a plus de symptômes ?

Oui, il est impératif de programmer un rendez-vous avec votre pneumologue au moins une fois par an, même si vous ne subissez plus aucun symptôme de votre asthme. S’il connaît une période de rémission, c’est votre médecin seul qui pourra vous le confirmer. En outre, il est nécessaire d’évaluer sa maladie chaque année, notamment en mesurant son souffle. Une évolution, même imperceptible, pourrait conduire le spécialiste à adapter votre traitement.

Comment savoir que son asthme est bien contrôlé ?

Tout d’abord, le patient ne subit plus de crises, ou très rarement, ce qui lui permet de vivre le plus normalement possible : sa vie quotidienne n’est plus affectée par la maladie. Enfin, il prend son traitement de fond correctement, en consultant son pneumologue au moins tous les ans, afin de contrôler l’évolution de son asthme.