Il existe deux types d’insuffisance rénale : chronique et aiguë. La dernière survient brutalement et peut représenter une urgence médicale, fatale dans les situations les plus sévères. Mais réversible dans la plupart des cas. Explications.
Qu’est-ce-que l’insuffisance rénale aiguë ?
L’insuffisance rénale aiguë correspond à une altération plus ou moins prononcée de la fonction des reins, qui survient brutalement puisque quelques heures à quelques semaines suffisent pour qu’elle se déclare.
Comme en cas d’insuffisance rénale chronique, les reins ne sont alors plus en capacité de filtrer ni d’éliminer les déchets présents dans le sang. Résultats, les taux de créatinine et d’urée augmentent, le niveau d’eau et de sel se déséquilibre dans l’ensemble de l’organisme et la pression artérielle est irrégulière. Les risques de décès liés à une insuffisance rénale aiguë s’élèvent à 50%.
Les trois types d’insuffisance rénale aiguë
Il existe trois types d’insuffisance rénale aiguë (IRA), en fonction de l’origine de cette pathologie soudaine :
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L’insuffisance rénale aiguë fonctionnelle. Cette dernière est liée à une baisse de la circulation sanguine pouvant être provoquée par une déshydratation importante, à la suite de diarrhées ou de vomissements, une baisse de la pression artérielle causée par une hémorragie, une insuffisance cardiaque ou encore un état de choc. L’IRA fonctionnelle peut également être provoquée par une intoxication médicamenteuse. Ce type d’IRA survient alors que les reins sont sains.
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L’insuffisance rénale aiguë obstructive est la moins répandue des IRA. Elle est causée par un obstacle mécanique (caillot, calcul, tumeur…) situé dans la zone responsable de la fonction urinaire et peut être diagnostiquée à partir d’un examen clinique de la zone pelvienne, en particulier une échographie. Cette IRA peut concerner l’un des reins ou les deux. Des antécédents de cancer (de la prostate, de l’utérus, de la vessie, du rectum ou de l’ovaire) peuvent également la provoquer. Elle est souvent accompagnée de douleurs lombaires et sans prise en charge rapide, risque d’aboutir à une destruction progressive des reins.
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L’insuffisance rénale aiguë organique est la plus répandue des IRA (65% d’entre elles). Elle peut être provoquée par diverses maladies (nécrose tubulaire aiguë, néphrite interstitielle aiguë, maladie des glomérules ou des vaisseaux, maladie immunologique), infections ou allergies. Autre facteur de risques : la prise de médicaments tels que des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), des diurétiques ou des produits de chimiothérapie.
Plus généralement, d’autres facteurs peuvent être à l’origine d’une insuffisance rénale aiguë : une hémorragie ou des infections, entre autres.
Insuffisance rénale aiguë : quels sont les symptômes ?
En dehors des symptômes biologiques précédemment évoqués, il en existe aussi de visibles pour la personne atteinte d’une insuffisance rénale aiguë. D’abord, la production d’urine diminue (en particulier s’il s’agit d’une insuffisance rénale aiguë obstructive) et du sang peut parfois s’y retrouver. On peut aussi trouver des troubles digestifs tels que des diarrhées ou des vomissements, mais aussi une fatigue prononcée et de forts maux de tête.
En parallèle, l’augmentation du taux de potassium dans le sang non filtré menace d’entraîner des troubles cardiaques graves sans prise en charge rapide. L’accumulation d’eau et de sel risquent également de provoquer un œdème pulmonaire ou des œdèmes des membres inférieurs.
Une prise de sang complétée par différents examens comme une échographie (si le médecin suspecte une IRA obstructive, notamment) et une analyse du débit de filtration glomérulaire (pour évaluer la quantité de plasma filtré par les reins) permettent de diagnostiquer l’insuffisance rénale aiguë.
Insuffisance rénale aiguë et insuffisance rénale chronique : quelles différences ?
Alors que l’IRA est soudaine et réversible, c’est l’inverse qui se produit en cas d’insuffisance rénale chronique : elle ne se guérit pas. Il est simplement possible de ralentir son évolution si elle est prise à temps. Correspondant à une diminution de la fonction des reins, cette pathologie est composée de 5 stades d’évolution. A partir du stade très avancé et sévère, la dialyse, et dans le meilleur des cas la greffe de rein, deviennent indispensables.
Quelle prise en charge de l’insuffisance rénale aiguë ?
Le traitement variera selon le type d’IRA. Les antécédents médicaux des patients sont bien sûr à prendre en compte également. Dans tous les cas, une insuffisance rénale aiguë doit être traitée en urgence.
Une transfusion (en cas d’hémorragie) et une réhydratation sont généralement nécessaires en première intention, et plus particulièrement en cas d’insuffisance rénale aiguë fonctionnelle. En cas d’IRA obstructive, une intervention chirurgicale peut avoir lieu, afin de libérer le patient de l’obstacle. Mais en fonction des caractéristiques de cette IRA obstructive, les soins peuvent tout d’abord consister en un drainage d’urgence ou en une dialyse avant que la chirurgie puisse avoir lieu.
Enfin, concernant l’IRA organique, sa prise en charge dépend de la maladie qui l’a provoquée : nouveau traitement pour contrer les effets du précédent à l’origine de l’IRA ou simplement arrêt du traitement en cours, avec plusieurs examens complémentaires pour contrôler l’évolution de la pathologie.
Quelques conseils prévention
Si vous êtes atteint de diabète, d’hypertension artérielle ou d’un syndrome métabolique qui suscite la prise de médicaments potentiellement toxiques pour les reins, vous êtes particulièrement à risque concernant l’insuffisance rénale aiguë. Ce risque est amplifié en cas d’examen radiologique avec injection d’iode. Parlez-en avec le médecin qui vous l’a prescrit car vous devrez arrêter de prendre ces médicaments suffisamment en amont. Bien s’hydrater avant et après l’examen est aussi nécessaire : au moins un litre d’eau plate et un demi litre d’eau gazeuse par jour.
Malgré la prise en charge rapide dans un service de néphrologie adapté, il faut compter quelques jours pour que les reins retrouvent un fonctionnement normal. Durant cette période de rétablissement, la dialyse peut s’avérer nécessaire, le temps que les reins puissent se régénérer et que l’organisme se purge de ses déchets métaboliques.