Également appelée chirurgie maxillo-faciale, la chirurgie orthognatique intervient en cas de mauvais positionnement ou de malformation de la mâchoire. Focus sur les trois techniques existantes.
La chirurgie de la mâchoire supérieure
En termes médicaux, on parle d’ostéotomie maxillaire. Elle consiste à déplacer des fragments d’os au niveau de cette mâchoire, afin d’améliorer son positionnement. Au-delà des aspects esthétiques d’une mâchoire supérieure trop avancée, trop reculée ou asymétrique, cette intervention permet d’éviter le déchaussement et la chute prématurée des dents, les craquements ou élancements dans la mâchoire, ou encore une gêne au moment de mastiquer ou de parler.
Comment se passe l’intervention ? Une fois le patient endormi, le chirurgien orthodontiste pratique une incision dans la bouche afin d’éviter les cicatrices visibles de l’extérieur. Il découpe ensuite des morceaux d’os de la mâchoire supérieure (ou maxillaire) par-dessus les dents, avant de les déplacer, de les fixer en les vissant à l’aide de vis ou de mini-plaques en titane, afin de positionner correctement l’ensemble de la mâchoire.
Les deux mâchoires sont ensuite collées l’une à l’autre à l’aide d’élastiques ou de fils en acier. Il est donc impossible d’ouvrir la bouche pendant un temps prévu par le médecin spécialiste. Les différents éléments (vis, élastiques, etc.) sont ensuite retirés progressivement.
La chirurgie de la mâchoire inférieure
On l’appelle ostéotomie mandibulaire, la mandibule étant le nom scientifique pour caractériser la mâchoire inférieure. Cette intervention est recommandée lorsque la mandibule est trop avancée ou trop reculée, que la gencive est trop visible, entraînant alors des problèmes divers : difficultés pour mâcher et/ou articuler correctement, principalement.
En quoi consiste l’intervention ? Une partie de l’arcade dentaire et du menton sont généralement modifiées afin de corriger les anomalies, rééquilibrer les « relations dents-mâchoire » et rendre l’ensemble du visage plus harmonieux. La première étape démarre en amont de l’opération : une préparation orthodontique à base d’appareils correcteurs fixes est mise en place afin d’aligner les dents et de les préparer à l’intervention.
En fonction de l’état de la dentition, cette préparation peut commencer 18 mois auparavant.
Deux techniques sont ensuite possibles pour la chirurgie de la mâchoire inférieure :
- Des incisions sont effectuées dans la muqueuse buccale, au niveau des molaires, sans laisser de cicatrice extérieure.
- Ou bien, en fonction de la zone à corriger, les incisions ont lieu sur la peau du visage, mais sont exécutées de telle sorte que les cicatrices sont « cachées » au coin de la bouche, voire dans le cou.
Une fois l’incision effectuée, les fragments osseux découpés et déplacés sont stabilisés par des vis et/ou des plaques fixées dans la bouche et retirées par la suite, comme pour l’ostéotomie maxillaire. Quand l’appareil orthodontique déjà en place depuis la phase de préparation n’est pas suffisant, des arcs en fils métalliques ou élastiques sont positionnés pour assembler les deux mâchoires, et conservés à temps plein pendant au moins une semaine. La dernière étape consiste en des finitions ayant pour but de consolider l’ensemble de la mâchoire. Elles peuvent durer plusieurs mois.
Lorsqu’il est nécessaire d’intervenir sur les deux mâchoires à la fois, les médecins parlent d’ostéotomie bimaxillaire, mêlant alors ostéotomie maxillaire et mandibulaire.
La chirurgie du menton
On l’appelle génioplastie. Menton trop petit, trop gros, trop avancé ou reculé : tels sont les cas où cette chirurgie est nécessaire, entraînant alors une véritable transformation du visage, rendu plus harmonieux. Mais l’esthétique n’est pas le seul argument pour effectuer une telle opération, un mauvais positionnement du menton peut provoquer des lésions sur la gencive de la mâchoire inférieure ou une malformation des dents, entraînant leur déchaussement. L’impossibilité de fermer correctement la bouche peut être aussi une raison d’opérer.
En quoi consiste l’intervention ? L’opération commence par des incisions pratiquées à l’intérieur de la bouche, en particulier sous les racines des dents afin d’accéder aux os du menton et de les repositionner. Vis, fils d’acier ou plaques sont à nouveau sollicités. Des appareils orthodontiques sont également mis en place pendant 6 mois en moyenne, pour solidifier la « nouvelle » mâchoire post-opératoire.
Plus rarement, le chirurgien doit effectuer une greffe osseuse sur le menton, prélevant les fragments d’os au niveau du crâne ou du bassin ; ou en positionnant un implant artificiel biocompatible. Pour ce faire, il effectue également des incisions à l’intérieur de la bouche ou sur la peau. Mais cette solution est rarement choisie par les spécialistes en raison de la fréquence des complications qu’elle peut entraîner.
Si les gestes chirurgicaux s’avèrent relativement similaires, les principales techniques de chirurgie orthognatique visent chacune des modifications distinctes, bien qu’il soit généralement nécessaire d’utiliser au moins deux d’entre elles pour consolider et harmoniser l’ensemble de la mâchoire. La préparation et les suites opératoires peuvent être contraignantes mais, à terme, bien-être, meilleure santé bucco-dentaire et augmentation de l’estime de soi vous attendent.
FAQ – La chirurgie orthognatique
Pourquoi avoir recours à la chirurgie orthognatique ?
Pour corriger les mauvais positionnements et les malformations des mâchoires qui entraînent une mauvaise position des dents, une occlusion détériorée et un certain nombre de défauts esthétiques pouvant complexer considérablement le patient et perturber son confort quotidien.
Quelles sont les étapes de la chirurgie orthognatique ?
La première étape consiste généralement en une période de préparation orthodontique basée sur le port d’un appareil pendant plusieurs mois. Puis, l’intervention en tant que telle a lieu et nécessite un à plusieurs jours d’hospitalisation. Après l’opération, une rééducation basée sur des conseils orthodontiques à appliquer rigoureusement se déroule durant plusieurs mois : port d’un appareil, en plus des vis, fils et plaques qui restent en place un certain temps et sont enlevés progressivement.
Que se passe-t-il après l’intervention ?
Il n’est pas possible d’ouvrir immédiatement la mâchoire qui doit rester bloquée par le système mis en place par le chirurgien orthodontiste, afin de consolider l’ensemble. Il est recommandé, pour des questions pratiques, de manger sous forme plus liquide les premiers jours et d’éviter les plats trop chauds ou trop épicés. Du côté des effets secondaires, les plus courants sont les saignements de nez, œdèmes au niveau des joues et des lèvres, ainsi que des douleurs généralement modérées. Malgré ces dernières, conserver une bonne hygiène bucco-dentaire pendant sa rééducation est indispensable.